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Prunus laurocerasus L., 1753


Nom(s) vernaculaire(s)Laurier-cerise, Laurier-palme
FamilleRosaceae
OrigineAsie
Date d’introductionmi-XVIe (1560)

Statuts

Régions administratives
PACAOccitanieCorse
AlerteModéréeAlerte

Zones biogéographiques continentales
Sud-OuestPyrénéesMéd. Occ.Méd. PACAMassif CentralAlpine
ModéréeModéréeAlerteAlerteAlerteAlerte


Description

  • Port : arbustif, arbuste persistant.
  • Feuilles : persistantes ovales à lancéolée, de 10 à 15 cm de long, glabres et coriaces, à bord lisse ou légèrement denté, à face supérieure vert foncé et luisante, et face inférieure plus claire. Feuilles alternes avec un pétiole de 1 cm. Son limbe lancéolé est denté, glabre et luisant, et son bord est souvent enroulé vers le bas. Elles dégagent une odeur d'amande amère au froissement.

  • Tige : très sinueuse à écorce gris-noirâtre
  • Fleurs :  inflorescence formant des grappes érigées longues de 10 à 15 cm d'une dixaines de fleurs, à corolle de 5 pétales blancs, réduits (longueur inférieure à 3 mm). Floraison de avril à juin.

  • Fruits : drupe (baies) rondes de couleur verte, murrissant rouge et devenant noire à maturité, de 0,7 à 1,5 cm de diamètre.

  • Taille : de 3 à 8 m de haut (jusqu'à 10 m de haut).

  • Confusions possibles : avec Prunus lusitanica, qui se distingue par ses feuilles inodores au froissement et par ses grappes de fleurs qui sont sensiblement plus longues que ses feuilles. On peut également le confondre avec le houx (Ilex aquifolium) un arbre à feuilles dentées et épineuses.



Cartes

Répartition par mailles INPN de 5*5 km
Fréquence par départements

Altitudes
Biologie et écologie
MilieuxBerges et ripisylves ; Forêts et maquis
Type de reproduction / propagation

La dissémination des graines s'effectue par endozoochorie (oiseaux). Les noyaux des baies sont rejetés dans les fèces à grandes distances du pied-mère. L'espèce a une forte capacité de drageonnage après une coupe (et de bouturage).

Type(s) biologiqueNanophanérophyte

Phénologie
Floraison (mois)JFMAMJJASOND


Impacts et aspects positifs
Impacts écologiques

D'après la bibliographie : Prunus laurocerasus est capable de former des peuplements denses gênant la régénération naturelle, en particulier au niveau des ripisylves. Cette espèce entre en compétition avec les espèces indigènes, notamment pour la ressource spatiale, de par l'ombrage qu'elle engendre. De plus, les formations de peuplements denses issus de reproduction sexuée (graines fertiles) et asexuée (rejets de souche, drageonnement, marcottage) conduisent généralement à l’envahissement de zones de sous-bois.

En Suisse, une expérience a montré que l'élévation du taux de CO2 dans l'atmosphère est susceptible d'augmenter son taux de croissance et de renforcer son expansion dans les forêts.


Impacts sanitaires

Local : En région PACA : aucun cas d'incident grave n'est actuellement connu en région, les risques d'accident en cas de consommation alimentaire ont peu de conséquences pour l'humain.


D'après la bibliographie : Ses feuilles et ses fruits (les graines, pas la pulpe) sont toxiques pour l'homme - mais surtout pour les animaux (domestiques et d'élevage) - mais seulement en cas de lésion de ces éléments (Vuillemenot, 2022). Les feuilles sont vénéneuses et contiennent de l'acide cyanhydrique.


Impacts sur les activités humaines

D'après la bibliographie : L'espèce est recensée comme une "mauvaise herbe agricole" au niveau mondial (GCW, 2021). Des cas d'intoxication mortelle chez des bovins (fatal pour une vache si les feuilles sont broutées en grande quantité) et des ovins (Bruneton, 2005 in Vuillemenot, 2022). Le risque est faible cependant que ces animaux aient accès à des parcs et des jardins.


Aspects positifs

D'après la bibliographie : Cette espèce fut autrefois utilisée comme plante médicinale. Elle a désormais de la valeur économique : le laurier-cerise est très largement utilisé pour l’ornementation depuis le XVIe siècle et très fréquemment planté en haies.



Gestion

Carte des actions réalisées

Méthodes de contrôle ou d’éradication
Prévention

Éviter de planter du laurier-cerise en milieux naturels et semi-naturels. En prévention de son installation durable, il faut tailler les plants avant la fructification.

Méthodes de contrôle ou d’éradication manuelles

La méthode de gestion préconisée en milieu naturel est l'arrachage manuel systématique et précoce des jeunes plants.

Méthodes de contrôle ou d’éradication mécaniques

Les plus grands plants peuvent être coupés ou arrachés à la pelleteuse.

Attention, dans le cas d’une coupe sans dessouchage, les troncs ayant la capacité de rejeter de souche : il est donc nécessaire de couvrir les souches par une bâche pour éviter les repousses.

Méthodes de contrôle ou d’éradication chimiques

Il n'y a actuellement aucun retour d'expérience connu sur l'efficacité de l'utilisation de techniques chimiques sur cette espèce. Attention! l’utilisation d’herbicides est interdite à moins de 5 m d’un cours d’eau ou d’une zone de captage et inappropriée en sites naturels. Les méthodes de lutte chimique ont des impacts négatifs sur l’environnement et la santé humaine : il est indispensable de privilégier des méthodes alternatives. De plus, il est nécessaire de se tenir au courant de la législation en vigueur en matière d'utilisation de produits phytosanitaires : http://e-phy.agriculture.gouv.fr/

Méthodes de contrôle ou d’éradication biologiques ou écologiques

La toxicité de ses feuilles et de ses graines limite les attaques par les herbivores et les phytophages. La composition chimique des cires épicuticulaires recouvrant les feuilles, éviterait à l'arbuste d'être sélectionné par certains insectes à la recherche d'une plante hôte...

Autres méthodes de contrôle ou d’éradication

Une opération expérimentale d’arrachage à l’aide de la traction animale a été réalisée au Domaine national de Saint-Cloud par l'association Espaces à Meudon (92). Cette opération consista en l'utilisation de deux chevaux de trait, dressés au dessouchage. Ils se relayaient un à un pour arracher les lauriers avec l'utilisation d’une chaîne à fixer aux pieds des arbustes (préalablement tronçonnés à 1,5 m de hauteur). Le cheval a tendance à sentir les résistances de l’arbre et adapte sa force de traction : à force d’à-coups brefs et puissants, l’animal parvient à dessoucher la totalité de l’arbre sans laisser de morceaux de racine en terre. Le travail s’est déroulé sur 11 jours en novembre, 45 hectares ont été parcourus, le nombre de pieds arrachés estimé par le prestataire est de 5000. Peu de reprises ont été constatées l'année suivante.

Plus d'informations : http://especes-exotiques-envahissantes.fr/espece/prunus-laurocerasus/

Méthodes inefficaces ou inappropriées

L'espèce semble être favorisée par les changements climatiques actuels.

La coupe, effectuée seule, augmente la productivité de la germination.

Gestion des déchets

Tous les rémanents doivent être évacués avec précaution vers un centre de compostage.

Précautions

Les engins et outils doivent faire l'objet d'un nettoyage après les travaux pour ne pas les introduire vers d'autres lieux lors de futures opérations.


Sources bibliographiques

AE RMC, 2016. Savoirs et savoir-faire sur les populations exotiques envahissantes végétales et animales et préconisations pour la mise en oeuvre des SDAGE, Volume 4 : fiches pratiques pour la mise en oeuvre des plans d'actions contre la dispersion des espèces exotiques envahissantes. Agence de l'eau Rhône Méditerranée Corse, Bassins Rhône Méditerannée et de Corse, 130 p.

GCW, 2021. Prunus laurocerasus [en ligne]. Global Compendium of Weeds. Disponible sur: http://www.hear.org/gcw/

Fried G., 2012. Guide des plantes invasives. Belin, Paris. 272 p.

GT IBMA, 2016. Prunus laurocerasus [en ligne]. Base d’information sur les invasions biologiques en milieux aquatiques. Groupe de travail national Invasions biologiques en milieux aquatiques. UICN France et Onema. Disponible sur : http://especes-exotiques-envahissantes.fr/espece/prunus-laurocerasus/

Hudin S., Vahrameev P., et al., 2010. Guide d’identification des plantes exotiques envahissant les milieux aquatiques et les berges du bassin Loire-Bretagne. Fédération des Conservatoires d’espaces naturels, 45 p.

Larzilliere A., 2014. Document d’Objectifs Natura 2000 – Rade de Brest-estuaire de l’aulne et Rade de Brest, baie de Daoulas, anse du Poulmic, Tome 3 : Actions et opérations, Parc naturel régional d’Armorique, Brest métropole océane, DREAL Bretagne, 381p.

Louboutin B., 2010. Les plantes invasives de Brennilis, situation et moyens de lutte. Bretagne vivante. 62 p.

Mondoly P., Poncelet J.L., 2005. Les intoxications végétales, SNGTV, Commission ovine, Fiche 78.

Conservatoire départemental des espaces naturels sensibles, 2012. Étude sur les plantes exotiques envahissantes sur des Espaces Naturels Sensibles en Essonne – Cartographie et préconisation de gestion. O.G.E. - Conservatoire départemental des espaces naturels sensibles, 104 p.

Ragot R., 2001. Répartition des plantes protégées dans la région de Quimper, Conservatoire Botanique National de Brest.

Vuillemenot M., 2022. État des lieux des espèces végétales exotiques envahissantes ou potentiellement envahissantes problématiques pour la santé humaine en Franche-Comté (hors ambroisies) [en ligne]. Conservatoire botanique national de Franche-Comté – Observatoire régional de invertébrés, 27 p. + annexes. Disponible sur : http://cbnfc-ori.org/sites/cbnfc-ori.org/files/documentaton/files/471_rapport_eee_enjeu_sanitaire_2022_web_0.pdf

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Citation recommandée : CBNMed & CBNPMP, 2021. Prunus laurocerasus [en ligne]. INVMED-Flore, plateforme sur les invasions biologiques végétales. Conservatoire botanique national méditerranéen et Conservatoire botanique national de Corse. Disponible sur : http://www.invmed.fr

Auteurs CBNMed : KD, MH, CC, CS
Auteurs CBNPMP : Vanina Agache, Jérôme Dao

Révision : 2021



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