Nom(s) vernaculaire(s) | Agave d'Amérique |
Famille | Asparagaceae |
Origine | Amérique du Nord |
Date d’introduction | XVIe |
PACA | Occitanie | Corse |
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Majeure | Majeure | Modérée |
Sud-Ouest | Pyrénées | Méd. Occ. | Méd. PACA | Massif Central | Alpine |
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Alerte | Alerte | Majeure | Majeure | Alerte | Prévention |
Port : succulente vivace.
Feuilles : toutes en rosette basale, charnues et persistantes l'hiver, oblongues-lancéolées, à bord épineux-denté à forte épine noire terminale de 2 cm. Feuilles adultes pouvant atteindre 2 m de longueur.
Fleurs : jaune-vert, en tube évasé, très nombreuses, dressées et regroupées au bout de rameaux horizontaux au sommet de la hampe florale, à étamines et style long et saillant. C'est une espèce monocarpique (floraison unique puis mort après la maturation des fruits) : la floraison apparaît au bout de 10-20 ans et dure près d'un mois. Floraison de juillet à septembre.
Fruits : capsules de 4-5 cm (rarement développées).
Taille : de 4 à 10 m de hauteur avec la hampe florale.
Les individus présents sur nos côtes sont probablement la variété ferox qui lui est préférée en culture car elle présente des feuilles plus épaisses, avec des épines plus acérées.
Milieux | Côtes rocheuses et falaises ; Dunes côtières et plages de sable ; Milieux anthropiques |
Type de reproduction / propagation | Agave americana est une espèce monocarpique. La floraison apparait au bout de 10-20 ans, puis l'individu meurt après la maturation des fruits. Elle a aussi la capacité de drageonner (reproduction asexuée). Des bulbilles peuvent être présents sur la hampe florale et se disperser. |
Type(s) biologique | Hémicryptophyte |
Floraison (mois) | J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D |
Impacts écologiques | D'après la bibliographie : Elle forme des peuplements denses voire impénétrables qui diminuent la diversité des espèces indigènes dans les sites envahis. |
Impacts sanitaires | D'après la bibliographie : Sa sève peut provoquer une dermatite de contact irritante formant des rougeurs et des cloques sur une à deux semaines. Les épisodes de démangeaisons peuvent se reproduire pendant un an par la suite, même sans trace visible d'éruption cutanée. L'irritation est, en partie, causée par l'oxalate de calcium qui en pénétrant à travers la peau provoque des dégâts vasculaires. Les parties séchées de la plante peuvent quant à elles être manipulées sans effet nocif. Les épines, et notamment celles à la pointe de la feuille peuvent occasionner des blessures. Elles sont souvent coupées dans les jardins ou le long des sentiers. |
Impacts sur les activités humaines | D'après la bibliographie : L'espèce engendre des coûts élevés d'application des mesures de contrôle (Invasoras, 2020). |
Aspects positifs | D'après la bibliographie : Au Mexique, c'est une espèce utilisée pour contrôler l'érosion, elle est utilisée en pharmacopée traditionnelle et en cosmétique. Elle est également utilisée comme fibre végétale dans certains pays, pour l'alimentation et en tant que fourrage. De plus, elle est aussi utilisée comme combustible ou pour réaliser une boisson alcoolisée mexicaine, le mezcal (variété maguey). |
Prévention | Éviter sa plantation. |
Méthodes de contrôle ou d’éradication manuelles | L'agave se propageant majoritairement par voie végétative, la solution à privilégier pour l'éliminer est l'arrachage manuel (ou mécanique). Il faut faire attention à retirer les bulbilles et à ne pas laisser de morceaux de rhizome dans le sol. Pour les gros individus, les feuilles sont coupées au préalable avant de couper le "tronc" au plus près du sol (à l'aide de scie égoïne, sécateur de force, pelle, etc.) et d'extraire les "souches". L'extraction des rosettes au niveau des jeunes fronts de colonisation est également possible. L’opération d’arrachage doit être renouvelée fréquemment pour éviter la repousse. Lors de chaque opération, il est important de s’assurer que toutes les parties souterraines soient bien arrachées. Il est possible de déclencher la floraison en stressant la plante. Il faut pour cela lui couper les feuilles. Il faudra ensuite couper la hampe florale avant la maturité des fruits. Comme la plante est monocarpique, cela conduit à la mort de l'individu. Cette méthode peut être un moyen de supprimer l'espèce dans des milieux difficiles d'accès, car cela évite de l'exporter. Il faudra enlever les petits individus à la main. |
Méthodes de contrôle ou d’éradication mécaniques | Les opérations d’arrachage notamment au niveau des jeunes fronts de colonisation peuvent être réalisées à l'aide de mini-pelle ou de la pelle araignée, si le site et le milieu le permettent. |
Méthodes de contrôle ou d’éradication chimiques | Il semble que, dans certains cas, d'après la bibliographie, la lutte chimique peut s'avérer efficace : des traitements à base de fluroxypyr et le triclopyr ont été testés sur l’agave d’Amérique en 2004 en Australie (au Clinton Conservation Park). Les herbicides ont été appliqués selon deux méthodes différentes. Après 10 mois de surveillance, les résultats indiquent des taux de réussite équivalents pour les deux herbicides et les deux méthodes d'application (Bickerton 2006). Attention! l’utilisation d’herbicides est interdite à moins de 5 m d’un cours d’eau ou d’une zone de captage et inappropriée en sites naturels. Les méthodes de lutte chimique ont des impacts négatifs sur l’environnement et la santé humaine : il est indispensable de privilégier des méthodes alternatives. De plus, il est nécessaire de se tenir au courant de la législation en vigueur en matière d'utilisation de produits phytosanitaires : http://e-phy.agriculture.gouv.fr/ |
Méthodes de contrôle ou d’éradication biologiques ou écologiques | Le charançon noir de l'agave (Scyphophorus acupunctatus) a été signalé pour la première fois en France sur la côte varoise en 2007 : il provoque le dépérissement des agavacées et des dracaenacées, se développant sur Agave, Furcraea, Polianthes, Yucca, Beaucarnea et Dasylirion spp. (Germain et al., 2008). Ce coléoptère est considéré comme un ravageur car il crée des conditions de dépérissements sur les agavacées cultivées et ornementales. Il n'est donc actuellement pas considéré comme un agent de lutte potentiel, même s'il contamine et a des impacts avérés sur Agave americana. Actuellement recensé dans les Alpes-Maritimes et le Var, il est aussi présent en Corse et observé dans le secteur de Porto-Vecchio et de Balagne (Guérin, 2020). |
Gestion des déchets | En l'absence d'étude sur le sujet, il est préférable que les rhizomes et bulbilles soient évacuées et incinérés. Les feuilles et hampes peuvent être compostées. |
Précautions | Porter des vêtements de protection et équipements de protection individuelle (ganst, lunettes, etc.) durant les phases d'intervention, les feuilles étant vulnérantes. Prévoir des actions de contrôle sur au moins trois ans pour venir arracher les jeunes individus issus de la banque de graines. Ces derniers s’arrachent facilement à la main (se munir de gants de protection pour le faire). Une fois trop grand, il faut un outil (pic, etc.). Si le mât est recouvert de fruits, tenter de les récupérer au maximum (dans un sac) pour limiter l’apparition ensuite de plantules suite à l’action de gestion initiale. |
Bickerton D.C., 2006. Using herbicide to control century plant (Agave americana): implications for management. Proceedings of the 15th Australian Weeds Conference (Eds Preston C., Watts J. H. & Crossman N. D.), 24-28 September 2006, Weed Management Society of South Australia, Adelaide.
FCBN, 2010. Agave americana L., L'agave américain. Fédération des Conservatoires Botaniques Nationaux, 4 p. Disponible sur : http://www.fcbn.fr/sites/fcbn.fr/files/ressource_telechargeable/fiche_-_agave_americana_sr.pdf
Fried G., 2012. Guide des plantes invasives. Belin, Paris. 272 p.
Germain J.-F., Ramel J.-M., Maury A. & Blanchon F., 2008. Premier signalement en France d'un coléoptère ravageur des agaves. Protection des cultures, PHM Revue horticole 505 : 34-36.
Gobierno de Espana, 2013. Agave americana [en ligne]. Disponible sur : https://www.miteco.gob.es/es/biodiversidad/temas/conservacion-de-especies/agave_americana_2013_tcm30-69801.pdf (page consultée le 09/04/2021).
Guérin M., 2020. Epidémiosurveillance dans les JEVI - Synthèse nationale 2019 (version 2). Plante & Cité, Angers, 14 p.
Invasoras, 2020. Agave americana [en ligne]. Disponible sur : https://invasoras.pt/pt/planta-invasora/agave-americana (page consultée le 09/04/2021).
OFB & UICN France, 2020. Agave americana. Base d’information sur les espèces exotiques envahissantes. Centre de ressources Espèces exotiques envahissantes. UICN France et Office français de la biodiversité. Disponible sur : http://especes-exotiques-envahissantes.fr/espece/agave-americana/ (page consultée le 19/01/2018).
Office National des Forêts, 2016. Ile de La Réunion. Méthodes de lutte contre les plantes envahissantes-Fiches techniques. Groupe Espèces Invasives de La Réunion, DEAL Réunion, ONF. 63 p.
Silva V., Figueiredo E. & Smith G. F., 2015. Alien succulents naturalised and cultivated on the central west coast of Portugal. Bradleya 33: 58-81.
Solichon J. M., 2013. Le genre Agave L. Cactus & Succulentes 5(2): 58-66.
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Citation recommandée : CBNMed, 2021. Agave americana [en ligne]. INVMED-Flore, plateforme sur les invasions biologiques végétales. Conservatoire botanique national méditerranéen et Conservatoire botanique national de Corse. Disponible sur : http://www.invmed.fr
Auteurs CBNMed : LF, PS, MH, KD, CC
Révision : 2021