Nom(s) vernaculaire(s) | Grand lagarosiphon, Lagarosiphon élevé, Élodée à feuilles alternes |
Famille | Hydrocharitaceae |
Origine | Afrique |
Date d’introduction | mi-XXe (1960) |
PACA | Occitanie | Corse |
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Emergente | Emergente |
Sud-Ouest | Pyrénées | Méd. Occ. | Méd. PACA | Massif Central | Alpine |
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Emergente | Prévention | Emergente | Emergente | Emergente | Prévention |
Port : plante aquatique vivace totalement immergée, au feuillage dense. Espèce dioïque dont seules les pieds femelles sont actuellement observés en France.
Feuilles : feuilles alternes, disposées en spirale (visible surtout sur la partie inférieure de la tige), étroites et fortement recourbées vers le bas. Elles mesurent 1 à 2 cm de long et 2 mm de large.
Tiges : tiges vertes à brunâtres, fragiles, longues et très ramifiées.
Fleurs : petites fleurs blanches qui se développent à la surface de l’eau à l’extrémité d’un long pédoncule très fin. Floraison en juillet-août.
Taille : de 50 cm à 1 m, et jusqu'à 6 m.
Confusions possibles : avec les élodées (Elodea canadensis, Elodea nuttallii, Egeria densa), qui ont les feuilles verticillées. Les naïades (Najas spp.) ont les feuilles opposées (elles peuvent sembler verticillées) et des tiges à nombreuses ramifications dichotomiques.
Milieux | Eaux courantes ou stagnantes |
Type de reproduction / propagation | En dehors de son aire de répartition d'origine (Afrique du Sud) seuls des pieds femelles ont été observés. Il n'y a donc pas de reproduction sexuée. La multiplication végétative se fait par bouturage (fragmentation des tiges) et par croissance du rhizome. Les fragments sont propagés par l'eau, les activités humaines (bateaux, pêche, faucardage, etc.) et parfois par les oiseaux. |
Type(s) biologique | Hydrophyte |
Floraison (mois) | J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D |
Impacts écologiques | D'après la bibliographie : Le développement rapide du grand lagarosiphon conduit à la formation d’herbiers monospécifiques denses qui concurrencent la flore aquatique indigène et induisent une diminution de la biodiversité (diminution de l'intensité lumineuse et de la concentration en oxygène dissous disponible dans l'eau, changements du pH et de la teneur en nutriments, etc.). De plus, le grand lagarosiphon est à l'origine de changements dans la composition des communautés piscicoles et des macro-invertébrés.
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Impacts sanitaires | D'après la bibliographie : Aucun impact sanitaire n'est recensé actuellement. |
Impacts sur les activités humaines | D'après la bibliographie : La prolifération du grand lagarosiphon peut occasionner une gêne pour la pratique des activités nautiques et de pêche. |
Prévention | Éviter de rejeter dans les cours d'eau, plans d'eau, fossés, mares, etc. Le grand lagarosiphon est désormais inscrit sur le Règlement européen n°1143/2014 relatif à la prévention et à la gestion de l'introduction et de la propagation des espèces exotiques envahissantes, repris par arrêté ministériel du 14 février 2018 détaillant la liste des espèces animales et végétales exotiques envahissantes sur le territoire métropolitain. Il est ainsi interdit d'introduire cette espèce dans le milieu naturel, de l'utiliser, de la transporter, de la détenir, de l'échanger ou de la commercialiser. |
Méthodes de contrôle ou d’éradication manuelles | L'arrachage manuel ne peut se faire que sur de petites surfaces, et pour les herbiers situés à faible profondeur. Il est primordial de ne pas laisser de fragments sur place. La pose de filets en priorité en aval du chantier est indispensable pour éviter toute dispersion des fragments. Cette méthode est la moins traumatisante pour le milieu. C'est le cas pour un plan d'eau située en Lot-et-Garonne, où la zone colonisée par le grand lagarosiphon a été d'une faible superficie. Il a été envisagé de mettre en place un arrachage manuel pour tenter de l'éradiquer. Malheureusement, l'arrachage manuel n'a pas suffi à endiguer la progression de la plante. En 2016, une vidange complète du plan d'eau a été effectuée, permettant l'assèchement des individus. À ce jour, aucun résultat n'est disponible. Pour plus d'informations : http://www.especes-exotiques-envahissantes.fr/wp-content/uploads/2017/02/170217_Lagarosiphon_CPIESVL.pdf |
Méthodes de contrôle ou d’éradication mécaniques | Le faucardage permet de maintenir les activités nautiques estivales, mais ne permet pas de contrôler le grand lagarosiphon. Le faucardage doit impérativement être réalisé en posant des filets à l'aval et en ramassant systématiquement tous les fragments, sinon cette technique de gestion risque d'agraver l'invasion. |
Méthodes de contrôle ou d’éradication chimiques | Attention! l’utilisation d’herbicides est interdite à moins de 5 m d’un cours d’eau ou d’une zone de captage et inappropriée en sites naturels. Les méthodes de lutte chimique ont des impacts négatifs sur l’environnement et la santé humaine : il est indispensable de privilégier des méthodes alternatives. De plus, il est nécessaire de se tenir au courant de la législation en vigueur en matière d'utilisation de produits phytosanitaires : http://e-phy.agriculture.gouv.fr/ |
Méthodes de contrôle ou d’éradication biologiques ou écologiques | Le diptère sud-africain Hydrellia lagarosiphon est étudié en Irlande pour lutter contre le lagarosiphon. |
Méthodes inefficaces ou inappropriées | La moisson et le faucardage permettent le maintien des activités nautiques estivales mais ne suffisent pas à contrôler la prolifération de la plante. La moisson est utilisée dans l'Étang Blanc (Landes), d'une superficie de 183 ha, pour limiter l'expansion du grand lagarosiphon mais également atténuer son impact sur les activités nautiques (centre de vacances, pêche etc.). Pour en savoir plus : http://www.especes-exotiques-envahissantes.fr/wp-content/uploads/2018/10/grand_lagarosiphon_r1.pdf De même, au barrage de Salagou (Hérault), où la densité du lagarosiphon ne permet pas de le gérer mais de le maintenir à des densités plus faibles pour continuer les activités récréatives du site (zone de baignade, embarcations etc.). Pour en savoir plus : http://www.especes-exotiques-envahissantes.fr/wp-content/uploads/2018/02/lagarosiphon_rex4_salagou.pdf |
Gestion des déchets | De grands volumes de matière végétale en décomposition laissés sur les berges des plans d'eau sont inacceptables (risque de dissémination). Les produits d'arrachage doivent être évacués directement vers un site de destruction (incinération) ou de valorisation (compostage ou méthanisation). Les déchets doivent être séchés sur un sol sec, loin de l'eau et donc stockés temporairement en dehors de toute zone humide ou susceptible d'être inondée (sous réserve dans ce cas de l'obtention d'une dérogation au transport de l'espèce) en vue d'être ensuite valorisés. |
Précautions | Poser des filets lors des travaux d'arrachage, limiter les transports au maximum et nettoyer minutieusement les outils et engins ayant servi aux opérations de gestion. |
Commentaires | Espèce végétale exotique envahissante sur le territoire métropolitain : - Règlement d'exécution 2016/1141 de la Commission du 13 juillet 2016 adoptant une liste des espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l'Union conformément au règlement (UE) no 1143/2014 du Parlement européen et du Conseil. Au Royaume-Uni, le coût annuel de la gestion du grand lagarosiphon est estimé à plus d'un million de £. Le coût de la gestion mécanique est estimé à 1 000 £ par ha et par an. |
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Citation recommandée : CBNMed, 2021. Lagarosiphon major [en ligne]. INVMED-Flore, plateforme sur les invasions biologiques végétales. Conservatoire botanique national méditerranéen et Conservatoire botanique national de Corse. Disponible sur : http://www.invmed.fr
Auteurs CBNMed : LF, EK, MR, MLB, MH, KD, CC, CS
Révision : 2021