Nom(s) vernaculaire(s) | Myriophylle du Brésil, Myriophylle aquatique, Millefeuille aquatique |
Famille | Haloragaceae |
Origine | Amérique du Sud |
Date d’introduction | fin-XIXe (1880) |
PACA | Occitanie | Corse |
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Emergente | Emergente | Alerte |
Sud-Ouest | Pyrénées | Méd. Occ. | Méd. PACA | Massif Central | Alpine |
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Emergente | Non envahissante | Emergente | Emergente | Emergente | Prévention |
Port : plante aquatique enracinée, pérenne, comportant des parties immergées et émergées (flottantes). La plante supporte un assèchement temporaire. Son feuillage émergé, très découpé, est vert bleuté intense tandis que les feuilles immergées sont plutôt de couleur vert foncé. L’espèce est dioïque et seuls les pieds femelles sont présents en Europe.
Feuilles : verticillées par 4 à 6, découpées en de très nombreuses lanières filiformes leur donnant un aspect de plume (pennatiséquées).
Tige : tiges rougeâtres, de plusieurs millimètres de diamètre, cassantes.
Racines : nombreuses racines au niveau des nœuds, rhizomes ancrés dans le substrat et capables de survivre à la période hivernale.
Fleurs : blanches, très discrètes (1 mm de diamètre) à l’aisselle des feuilles, portées par de longs et fins pédoncules blancs. Floraison de mai à septembre.
Taille : 10 à 50 cm de haut hors de l’eau, 3 à 4 m de long dans l’eau.
Confusions possibles : avec les autres myriophylles indigènes (Myriophyllum alternifolium et Myriophyllum spicatum), qui sont totalement immergés (pas d'organes foliacés aériens) et à feuilles verticillées par 4. En période d'étiage, les espèces immergées peuvent se retrouver émergées. Dans ce cas, le diamètre important de la tige et l'envergure totale de la tige feuillée dépassant souvent 2 à 3 cm aident à la détermination. Les cornifles (Ceratophyllum demersum et Ceratophyllum submersum) sont également des plantes totalement immergées. Leurs feuilles ne sont pas découpées, mais régulièrement bifurquées. L'espèce peut aussi être confondue avec Myriophyllum verticillatum (indigène), à feuilles aussi verticillées par 5-6 mais dont les parties végétatives et reproductives aériennes sont beaucoup plus grêles et discrètes et Hottonia palustris en partie végétative (indigène), dont les feuiles sont découpées de manière moins symétrique et sont légèrement alternées.
Milieux | Eaux courantes ou stagnantes |
Type de reproduction / propagation | Le myriophylle du Brésil peut coloniser des fonds jusqu'à 3 mètres et ses racines peuvent s'enfoncer jusqu'à 50 cm dans le substrat. Sa production de biomasse importante lui permet de coloniser rapidement un plan d'eau. Les boutures peuvent survivre plusieurs jours dans l'eau avant de se fixer et de former un nouvel individu. Elle n'a pas de reproduction sexuée connue en Europe étant donné que l'espèce est dioïque et que seuls des individus femelles ont été introduits sur le territoire. L'espèce peut fleurir sur le territoire métropolitain. Elle se reproduit exclusivement de manière végétative (clonage) soit par fragmentation des tiges et des rhizomes qui flottent et se bouturent. Elle se disperse principalement par les mouvements d'eau (courants, crues, etc.), par les espèces aquatiques (dont oiseaux) et les activités humaines. |
Type(s) biologique | Hydrophyte enraciné |
Floraison (mois) | J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D |
Impacts écologiques | D'après la bibliographie : Les populations denses de myriophylle du Brésil monopolisent rapidement l'espace et les ressources (notamment en lumière en surface) des milieux colonisés (soit des milieux stagnants ou à faible courant : mares, fossés, étangs, bras morts, méandres, etc.). Elles entrent ainsi en concurrence avec les espèces indigènes et peuvent diminuer la diversité spécifique locale, ce qui est problématique pour les habitats fragiles de zones humides. Elles menacent la faune aquatique en causant une asphyxie du milieu aquatique due aux tapis denses qui limitent la diffusion de l'oxygène de l'air dans l'eau. La plante accélère l'eutrophisation et l'envasement du milieu aquatique car elle dépérit en partie l'hiver. |
Impacts sanitaires | D'après la bibliographie : Aucun impact sanitaire n'est connu actuellement. |
Impacts sur les activités humaines | D'après la bibliographie : Les populations denses peuvent réduire la valeur récréative des plans d'eau (qui ont tendance à s'envaser et se combler). Ces populations denses rendent difficile l'écoulement de l'eau et des sédiments ce qui gène le tourisme nautique (la circulation sur les voies d'eau), les activités de loisir (la pêche, la chasse, etc.) et la gestion hydraulique des zones aquatiques envahies (drainage par exemple). Le myriophylle du Brésil, en gênant l'écoulement de l'eau, peut entraîner des risques d'inondation. |
Aspects positifs | D'après la bibliographie : Cette espèce a beaucoup été utilisée en aquariophilie pour l'ornementation des bassins et aquariums. |
Prévention | Éviter d'acheter cette espèce pour l'ornement des étangs, bassins et des aquariums. Le myriophylle du Brésil est désormais inscrite sur le Règlement européen n°1143/2014 relatif à la prévention et à la gestion de l'introduction et de la propagation des espèces exotiques envahissantes, repris par arrêté ministériel du 14 février 2018 détaillant la liste des espèces animales et végétales exotiques envahissantes sur le territoire métropolitain. Il est ainsi interdit d'introduire cette espèce dans le milieu naturel, de l'utiliser, de la transporter, de la détenir, de l'échanger ou de la commercialiser. Il est primordial de sensibiliser les acteurs de l'environnement et le grand public aux conséquences de l'introduction et de la propagation de cette espèce (reconnaissance de l'espèce et moyens de gestion efficaces). |
Méthodes de contrôle ou d’éradication manuelles | Pour de petites surfaces ponctuellement envahies, l'arrachage manuel à partir des rives ou à l'aide d'embarcations reste la méthode la plus fine et la moins impactante pour le milieu. Elle donne de bons résultats et le risque de propagation de bouture est moindre. Il est cependant primordial de retirer l'ensemble de la plante (racines comprises) en évitant de casser les tiges. L'entretien manuel régulier ne nécessite pas un personnel important. L'utilisation de crocs (pour l'arrachage des gros herbiers) et épuisettes (pour éviter la dispersion des boutures) est utile. |
Méthodes de contrôle ou d’éradication mécaniques | L'arrachage mécanique se fait à l’aide de pelles mécaniques (grues munies de pinces hydrauliques ou d'un godet adapté) ou engins agricoles depuis la berge, ou sur un engin flottant selon le contexte. Cette technique est utile dans le cas de volumes importants d'herbiers. Elle est efficace si elle est suivie d’opérations légères d’arrachage manuel. Elle reste cependant coûteuse (23 à 30 €/m3 en moyenne de plantes arrachées) mais permet de maîtriser l’expansion de l’espèce sur un site une fois les principaux herbiers éliminés. Le coût des opérations de gestion concernant un arrachage mécanique pour les étangs et lacs dans les Landes, par exemple, a été estimé pour 3 ha (885 m3) à 23 097 € TTC (Dutartre, 2001 ; Vermeil, 2005). Pour en savoir plus : http://www.especes-exotiques-envahissantes.fr/wp-content/uploads/2018/10/myriophylle_du_bresil_r2.pdf Pour en savoir plus : http://especes-exotiques-envahissantes.fr/wp-content/uploads/2019/04/rex_myriophylle-bresil-ain_vf.pdf |
Méthodes de contrôle ou d’éradication chimiques | Un traitement chimique a été testé par le passé par divers opérateurs, notamment en Vendée, sans fournir de bons résultats sur la réduction de la colonisation de la plante des milieux humides envahis. Attention! l’utilisation d’herbicides est interdite à moins de 5 m d’un cours d’eau ou d’une zone de captage et inappropriée en sites naturels. Les méthodes de lutte chimique ont des impacts négatifs sur l’environnement et la santé humaine : il est indispensable de privilégier des méthodes alternatives. De plus, il est nécessaire de se tenir au courant de la législation en vigueur en matière d'utilisation de produits phytosanitaires : http://e-phy.agriculture.gouv.fr/ |
Méthodes de contrôle ou d’éradication biologiques ou écologiques | En Afrique du Sud, un coléoptère du genre Lysathia a été introduit dans un site fortement colonisé dans un objectif de lutte biologique. Un suivi sur 3 ans a montré la régression du recouvrement du milieu par l'espèce de 50 à 20 %. Il semble cependant qu’un autre agent de lutte soit nécessaire sur le long terme (Cilliers, 1999). La lutte biologique ne peut être envisagée en France du fait des risques potentiels d'une introduction de cet agent biologique vis à vis des espèces indigènes, étant donné que les impacts potentiels n'ont pas encore été étudiés. |
Autres méthodes de contrôle ou d’éradication | Sur les cours d’eau, la restauration des ripisylves et la limitation des zones de ralentissements artificiels de l'écoulement de l'eau sont des modalités de régulation indirectes à ne pas négliger. |
Méthodes inefficaces ou inappropriées | Le faucardage mécanique accentue la propagation du myriophylle du Brésil en produisant de très nombreux fragments. L'efficacité de cette technique utilisée seule est de plus limitée : elle ne permet de faire disparaître que transitoirement la partie visible des herbiers. |
Gestion des déchets | De grands volumes de matière végétale en décomposition laissés sur les berges des rivières et zones humides sont inacceptables (risque de dissémination). |
Précautions | Éviter toute contamination en aval lors des travaux d'arrachage sur un site contaminé en posant des filets de petites mailles, pour empêcher la dissémination de fragments en aval et contaminer d'autres zones (par bouturage). Des épuisettes sont aussi utiles pour ramasser les boutures. |
Commentaires | Espèce végétale exotique envahissante sur le territoire métropolitain : - Règlement d'exécution 2016/1141 de la Commission du 13 juillet 2016 adoptant une liste des espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l'Union conformément au règlement (UE) no 1143/2014 du Parlement européen et du Conseil. De même, l'arrachage manuel présente des avantages (impact faible sur le milieu car travail précis et sélectif sur les boutures, forte efficacité de la technique sur des zones faiblement envahies) mais aussi des inconvénients (chronophage, pénibilité, etc.). |
Agence de l'eau RMC, 2016. Savoirs et savoir-faire sur les populations exotiques envahissantes végétales et animales et préconisations pour la mise en oeuvre des SDAGE, Volume 4 : fiches pratiques pour la mise en oeuvre des plans d'actions contre la dispersion des espèces exotiques envahissantes. Agence de l'eau Rhône-Méditerranée-Corse, Bassins Rhône, Méditerannée et Corse, 130 p.
ARPE & CBNMed, 2009. Plantes envahissantes - Guide d'identification des principales espèces aquatiques et de berges en Provence et Languedoc. Agence régionale pour l'environnement PACA et Conservatoire botanique national méditerranéen, 112 p.
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Cilliers C.J., 1999. Lysathia n.sp. (Coleoptera: Chrysomelidae), a hostspecific beetle for the control of the aquatic weed Myriophyllum aquaticum (Haloragaceae) in South Africa. Hydrobiologia, 415: 271-276.
Dao J., Canut L., Caillon A. et al., 2021. Webinaire PEE sur le myriophylle du Brésil. Conservatoire botanique national des Pyrénées et de Midi-Pyrénée, Conservatoire botanique national Sud-Atlantique et Centre de ressources sur les espèces exotiques envahissantes, 2 p. Consultable sur le lien : doctech.cbnpmp.fr/pee-occitanie/fiche-ressources_myriophylle-bresil.pdf
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Citation recommandée : CBNMed, 2021. Myriophyllum aquaticum [en ligne]. INVMED-Flore, plateforme sur les invasions biologiques végétales. Conservatoire botanique national méditerranéen et Conservatoire botanique national de Corse. Disponible sur : http://www.invmed.fr
Auteurs CBNMed : EK, PS, MH, KD, CC, CS
Révision : 2021