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Myriophyllum heterophyllum Michx., 1803


Nom(s) vernaculaire(s)Myriophylle hétérophylle
FamilleHaloragaceae
OrigineAmérique du Nord
Date d’introductiondéb-XXIe (2011)

Statuts

Régions administratives
PACAOccitanieCorse
PréventionEmergente

Zones biogéographiques continentales
Sud-OuestPyrénéesMéd. Occ.Méd. PACAMassif CentralAlpine
PréventionPréventionPréventionPréventionPréventionPrévention


Description

Le myriophylle hétérophylle (Myriophyllum heterophyllum) n'a pas été observé à l'heure actuelle en région Provence-Alpes-Côte d'Azur ou région Corse : dans le cas de toute nouvelle observation de cette espèce sur le territoire, n'hésitez pas à nous alerter (Onglet "Agir" > "Participez aux observations" : http://www.invmed.fr/src/agir/obs.php?idma=43). Remarque : l'espèce aurait été observée récemment dans le Tarn (Occitanie).

  • Port : plante herbacée aquatique vivace enracinée. Une forme terrestre existe, mais il s'agit plutôt d'une stratégie de survie.

  • Feuilles : les feuilles sont de deux sortes : les immergées sont divisées en 4 à 10 segments filiformes, et les émergées sont entières, lancéolées et dentées.

  • Tige : robuste, elle peut dépasser de l'eau de 10-15 cm.

  • Fleurs : les fleurs femelles sont petites, rouges, à l'aisselle des feuilles émergées. Floraison de mai à octobre.

  • Fruits : pas de production de graines dans l'aire d'introduction.

  • Confusions possibles : avec les autres myriophylles. Il se distingue des espèces indigènes par ses feuilles hétérophylles (de deux sortes). Très semblable à Myriophyllum simulans (une autre espèce introduite), il s'en distingue par ses 4 étamines (8 chez Myriophyllum simulans).



Cartes

Répartition par mailles INPN de 5*5 km
Fréquence par départements

Altitudes
Biologie et écologie
MilieuxBerges et ripisylves ; Eaux courantes ou stagnantes
Type de reproduction / propagation

Il n'y a pas de reproduction sexuée connue dans l'aire d'introduction. La reproduction du myriophylle hétérophylle s’effectue de manière végétative par fragmentation des tiges et division du rhizome. Un fragment de tige de moins d'1 cm avec un seul nœud suffit à produire un nouveau plant. Les tiges robustes ne se cassent généralement pas toutes seules, la fragmentation est causée par les activités humaines ou les animaux (poissons ou oiseaux). La dispersion des fragments est liée aux activités humaines (rejets d'aquariums, curage d'étangs, etc.), possiblement aux oiseaux et au courant.

Type(s) biologiqueHydrophyte

Phénologie
Floraison (mois)JFMAMJJASOND


Impacts et aspects positifs
Impacts écologiques

D'après la bibliographie : Le myriophylle hétérophylle peut former des populations denses, pouvant éliminer par compétition les espèces végétales indigènes. Ses populations entraînent une diminution de l’intensité lumineuse, une baisse de la teneur en oxygène dissous dans l’eau, une augmentation du pH et une augmentation de la sédimentation (eutrophisation), ce qui a des effets négatifs sur les populations de plantes et de poissons indigènes. De plus, la dégradation de la biomasse formée par le myriophylle hétérophylle libère des substances toxiques comme l’ammoniac, le sulfure d’hydrogène ou le méthane.


Impacts sanitaires

D'après la bibliographie : Aucun impact sanitaire n'est recensé actuellement.


Impacts sur les activités humaines

D'après la bibliographie : Les populations denses formées par le myriophylle hétérophylle peuvent nuire à la pêche et aux activités nautiques. Elles peuvent également augmenter le risque d'inondation en augmentant la sédimentation et en réduisant l'écoulement de l'eau.



Gestion

Carte des actions réalisées

Méthodes de contrôle ou d’éradication
Prévention

Éviter d'acheter cette espèce pour l'ornement des étangs, bassins et des aquariums. Le myriophylle hétérophylle est désormais inscrit sur le Règlement européen n°1143/2014 relatif à la prévention et à la gestion de l'introduction et de la propagation des espèces exotiques envahissantes, repris par arrêté ministériel du 14 février 2018 détaillant la liste des espèces animales et végétales exotiques envahissantes sur le territoire métropolitain. Il est ainsi interdit d'introduire cette espèce dans le milieu naturel, de l'utiliser, de la transporter, de la détenir, de l'échanger ou de la commercialiser.

Méthodes de contrôle ou d’éradication manuelles

L'arrachage manuel permettrait de réduire les populations pour les très petites zones envahies (quelques individus). Cependant, en plus d'être fastidieux, il faut faire attention à ne pas casser les tiges et à retirer l'ensemble du rhizome sans quoi l'action aura été contre-productive. De plus, et il faut poser des filets à l'aval du site en gestion et ramasser l'ensemble des fragments qui aurait pu être éparpillés.

Méthodes de contrôle ou d’éradication mécaniques

Le faucardage combiné àd'autres techniques manuelles ou mécaniques permet de réduire les populations, mais il doit impérativement être effectué en posant des filets à l'aval et en récupérant tous les fragments manuellement. Le faucardage a un effet seulement à court terme.

Le hersage, qui consiste à gratter le fond du cours d'eau, permet de déraciner la plante. Par contre, le poids de la machine peut entrainer une dégradation des berges et des digues (et favoriser la casse des tiges et la dispersion de la plante). La herse peut également être positionnée sur un ponton flottant afin de limiter les dégâts sur les berges. Un filet doit être également posé afin de récupérer les fragments du myriophylle hétérophylle. 

Des toiles opaques peuvent être posées au fond de l'eau durant 45 à 60 jours afin de stopper la pénétration de la lumière et donc la croissance du myriophylle hétérophylle. Cependant, les toiles bloquent également la lumière pour les plantes indigènes, cette méthode est donc plutôt utilisée pour des peuplements monospécifiques.

Un assec prolongé peut également être utilisé comme méthode de contrôle, mais il peut avoir un impact négatif sur la flore et la faune indigènes présentes sur le site envahi.

Méthodes de contrôle ou d’éradication chimiques

De nombreux herbicides ont été utilisés aux États-Unis pour lutter contre le myriophylle hétérophylle, avec plus ou moins de succès. Cependant, depuis 2009 en France, tous les herbicides sont interdits dans les milieux aquatiques ou humides. Pour rappel, l’utilisation d’herbicides est interdite à moins de 5 m d’un cours d’eau ou d’une zone de captage et inappropriée en sites naturels. Les méthodes de lutte chimique ont des impacts négatifs sur l’environnement et la santé humaine : il est indispensable de privilégier des méthodes alternatives. De plus, il est nécessaire de se tenir au courant de la législation en vigueur en matière d'utilisation de produits phytosanitaires : http://e-phy.agriculture.gouv.fr/

Méthodes de contrôle ou d’éradication biologiques ou écologiques

Les carpes chinoises (Ctenopharyngodon idella) peuvent réduire les populations de myriophylle hétérophylle mais ne permettent pas de l'éliminer. Cependant, en France, il est interdit d'introduire ces espèces en milieux naturels ou semi-naturels.

Méthodes inefficaces ou inappropriées

Le faucardage mécanique utilisé seul accentue la propagation du myriophylle hétérophylle en produisant de très nombreux fragments. L'efficacité de cette technique utilisée seule est de plus limitée : elle ne permet de faire disparaître que transitoirement la partie visible des herbiers.

Des expériences d'introduction de la carpe chinoise ont été peu concluantes. Ce poisson consomme préférentiellement les autres végétaux aquatiques.

L’arrachage manuel depuis une embarcation est compliqué à mettre en œuvre. La maniabilité des bateaux est réduite et le myriophylle mouillé est lourd, ne facilitant pas les déplacements sur le site (GT IBMA, 2016).

Gestion des déchets

De grands volumes de matière végétale en décomposition laissés sur les berges des rivières et zones humides sont inacceptables (risque de dissémination).

Les déchets peuvent être mis à sécher hors zone inondable. Attention! l'espèce étant réglementée, les produits d'arrachage doivent être évacués directement vers un site de traitement des déchets verts (incinération) ou stockés temporairement en dehors de toute zone humide ou susceptible d'être inondée (sous réserve dans ce cas de l'obtention d'une dérogation au transport de l'espèce) en vue d'être ensuite traités. Une valorisation des déchets verts (unité de compostage ou méthanisation) ne peut être envisagée du fait d'aucune peuve d'inocuité des rémanents de valorisation. Les déchets verts doivent donc être incinérés.

Précautions

Il faut impérativement poser des filets (petites mailles) en aval et récupérer tous les fragments pour éviter de propager l'espèce. Des épuisettes sont aussi utiles pour ramasser les boutures.

Les engins et outils doivent faire l'objet d'un nettoyage, avant de traiter la zone pour ne pas importer de nouvelles graines d'espèces exotiques, et après les travaux pour ne pas les introduire vers d'autres lieux lors de futurs travaux.

Commentaires

Espèce végétale exotique envahissante sur le territoire métropolitain :

- Règlement d'exécution 2017/1263 de la Commission du 12 juillet 2017 portant mise à jour de la liste des espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l'Union établie par le règlement d'exécution (UE) 2016/1141 conformément au règlement (UE) no 1143/2014 du Parlement européen et du Conseil.
- Arrêté du 14 février 2018 relatif à la prévention de l'introduction et de la propagation des espèces végétales exotiques envahissantes sur le territoire métropolitain. Annexe I-2.


Sources bibliographiques

ANSES, 2011. Note d'alerte initiale sur Myriophyllum heterophyllum. Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail. 3 p.

Bailey J.E. & Calhoun A.J.K., 2008. Comparison of Three Physical Management Techniques for Controlling Variable-leaf Milfoil in Maine Lakes. J. Aquat. Plant Manage., 46: 163-167.

Blottière D., 2021. Gestion du Myriophylle hétérophylle sur la Somme et ses canaux [en ligne]. Retour d’expérience de gestion réalisé dans le cadre des travaux du groupe de travail Invasions Biologiques en milieux aquatiques – Agence française pour la biodiversité & UICN France. Collection comprendre pour agir (ONEMA). Disponible sur : http://www.especes-exotiques-envahissantes.fr/wp-content/uploads/2018/03/rex_myriophylle_somme_vf.pdf (page consultée le 18/03/2021)

GT IBMA, 2016. Myriophyllum heterophyllum [en ligne]. Base d’information sur les invasions biologiques en milieux aquatiques. Centre de ressources Espèces exotiques envahissantes. UICN France et Office français de la biodiversité. Disponible sur :  http://especes-exotiques-envahissantes.fr/espece/myriophyllum-heterophyllum/#1458311762057-246ee81f-ef40 (page consultée le 18/03/2021)

EPPO, 2015. Pest Risk Analysis for Myriophyllum heterophyllum. European and Mediterranean Plant Protection Organization. 32 p.

EPPO, 2016. Myriophyllum heterophyllum Michaux. European and Mediterranean Plant Protection Organization. Bulletin OEPP/EPPO, 46: 20–24.

Val'hor, 2020. Myriophyllum heterophyllum [en ligne]. Code de conduite plantes envahissantes. Disponible sur : https://www.codeplantesenvahissantes.fr/plantes-concernees/ (page consultée le 28/04/2020)

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Citation recommandée : CBNMed, 2021. Myriophyllum heterophyllum [en ligne]. INVMED-Flore, plateforme sur les invasions biologiques végétales. Conservatoire botanique national méditerranéen et Conservatoire botanique national de Corse. Disponible sur : http://www.invmed.fr

Auteurs CBNMed : MH, CC, CS
Révision : 2021



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