Nom(s) vernaculaire(s) | Paspale à deux épis |
Famille | Poaceae |
Origine | Amérique du Sud |
Date d’introduction | déb-XIXe (1802) |
PACA | Occitanie | Corse |
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Majeure | Majeure | Majeure |
Sud-Ouest | Pyrénées | Méd. Occ. | Méd. PACA | Massif Central | Alpine |
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Majeure | Alerte | Majeure | Majeure | Emergente | Prévention |
Port : plante herbacée vivace couchée, velue, stolonifère et rhizomateuse.
Feuilles : feuilles longues, linéaires, larges de 3-7 cm, munies d'une ligule membraneuse courte et arrondie et d'une gaine fendue et cilié. La préfoliaison de la plantule est enroulée, les premières pousses sont issues de bourgeons rhizomateux qui démarrent en mai. Les premières feuilles sont réduites à des écailles et rapidement les stolons recouvrent le sol.
Tiges : tige couchée puis dressée, ronde, creuse, poilue au niveau des nœuds. Elle émet de longs stolons vigoureux et parfois rougeâtres.
Fleurs : inflorescence formée de 2 (rarement 3 ou 4) épis denses de 2 à 7 cm, vert pâle, disposés en V. Au cours de l’été, les fleurs des épis sont pollinisées par le vent. Les étamines et les stigmates pourpres à noirs sortent des épillets et sont assez visibles. Floraison de juillet à octobre.
Taille : 6 à 60 cm pouvant atteindre 1 m.
Confusions possibles : Paspalum distichum peut être confondu avec Paspalum dilatatum, Digitaria sanguialis, Digitaria ischaemum et Cynodon dactylon qui ont également des épis digités mais plus nombreux.
Milieux | Berges et ripisylves ; Marais, tourbières, tufières ; Milieux agricoles ; Milieux anthropiques ; Prairies humides |
Type de reproduction / propagation | Le paspale a deux épis se reproduit principalement par multiplication végétative, par extension de ses stolons (dont la croissance peut atteindre 25-30 cm par semaine par des températures de 30 à 40°C), et également par fragmentation de son rhizome. Espèce monoïque, il se reproduit également de manière sexuée par graines (pollinisation anémophile). Les graines sont disséminées par le vent, les courants, les animaux et par l'homme (lors d'opérations agricoles notamment). Les fragments de stolons et de rhizomes sont transportés par l'eau. |
Type(s) biologique | Géophyte à rhizome |
Floraison (mois) | J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D |
Impacts écologiques | D'après la bibliographie : Dans les milieux naturels, il forme des tapis denses qui concurrencent la végétation indigène. Il peut coloniser et dégrader certains habitats d'intérêt communautaire (3170 "Mares temporaires méditerranéennes", 3270 "Rivières avec berges vaseuses avec végétation du Chenopodion rubri p.p. et du Bidention p.p.", etc.). Le paspale à deux épis tend à uniformiser la végétation des milieux humides sur les sols argileux particulièrement favorable à son établissement. En Inde, sa présence en bord de cours d'eau à été localement identifiée comme responsable de la diminution des populations de poisson. |
Impacts sanitaires | D'après la bibliographie : Aucun impact sanitaire n'est recensé actuellement. |
Impacts sur les activités humaines | Local : En région PACA : Adventice des rizières en Camargue, elle peut poser certaines années de réels problèmes dans les riz biologiques en formant des tâches abondantes et monospécifiques (dans Muller, 2004). D'après la bibliographie : Le paspale à deux épis est une adventice nuisible dans 61 pays, principalement des rizières. Lorsqu'il est présent en grandes populations, il peut diminuer les récoltes, et parfois étouffer la totalité de la culture (dans le cas de rizières cultivées en agriculture biologique). Il est également cité comme adventice secondaire du maïs et du tournesol. Il engendre par ailleurs des problèmes dans la gestion de l'eau. |
Aspects positifs | Local : En région PACA : En Camargue, il est consommé par le canard colvert et la sarcelle d'hiver. D'après la bibliographie : Le paspale à deux épis est utilisé en protection contre l'érosion grâce à son réseau de stolons. Il est utilisé comme plante fourragère et pâturé. |
Prévention | Éviter de participer à la dispersion du paspale à deux épis : ne pas accepter de recevoir de la terre dont on ignore la provenance. Ne pas laisser les sols à nu à proximité des sites envahis par cette espèce. |
Méthodes de contrôle ou d’éradication manuelles | L'arrachage manuel n'est envisageable que pour des zones limitées. L'ensemble des rhizones et stolons doit être extrait. |
Méthodes de contrôle ou d’éradication mécaniques | Une coupe rase des touffes peut être appliqué sur la zone envahie pour contrôler l'espèce : cette technique limite la production de graines mais ne permet pas d’éradiquer la plante. |
Méthodes de contrôle ou d’éradication chimiques | Le paspale à deux épis est résistant aux herbicides. Toutefois, en Australie, des herbicides (glyphosate, dalapon, cyalofop‐butyl, basfapon, etc.) sont utilisés pour lutter contre le paspale à deux épis, avec plus ou moins de succès. Attention! l’utilisation d’herbicides est interdite à moins de 5 m d’un cours d’eau ou d’une zone de captage et inappropriée en sites naturels. Les méthodes de lutte chimique ont des impacts négatifs sur l’environnement et la santé humaine : il est indispensable de privilégier des méthodes alternatives. De plus, il est nécessaire de se tenir au courant de la législation en vigueur en matière d'utilisation de produits phytosanitaires : http://e-phy.agriculture.gouv.fr/ |
Méthodes de contrôle ou d’éradication biologiques ou écologiques | Des pratiques agricoles adaptées peuvent être efficaces pour la gestion de Paspalum distichum dans les milieux agricoles, noamment les rizières :
La revégétalisation après des actions de gestion est importante car Paspalum distichum tolère peu l'ombre. Le pâturage peut également aider au contrôle de la plante. |
Autres méthodes de contrôle ou d’éradication | Sur le plan d’eau du Mas, situé sur le site Natura 2000 Val d’Allier-Alagnon (Auvergne), plusieurs méthodes ont été testées sans grand succès. Le paspale à deux épis a recolonisé l’ensemble des placettes avec des recouvrements plus faibles. Ce résultat démontre la difficulté de parvenir à une éradication des populations dans une station envahie même en combinant de l'arrachage manuel, une coupe avec rotofil, un retournement manuel du sol, un brûlage des racines et rhizomes et la mise en concurrence avec des espèces locales (revégétalisation). La mise à nu des surfaces gérées est un facteur important de recolonisation des espèces pionnières, ce qui pourrait expliquer la dominance du paspale après travaux. Le suivi devra être poursuivi afin de déterminer si l’agrostis concurrence vraiment le paspale à deux épis. Pour plus d'informations : http://www.especes-exotiques-envahissantes.fr/wp-content/uploads/2018/10/paspale_a_deux_epis_r.pdf |
Méthodes inefficaces ou inappropriées | Il est difficile de parvenir à l'éradication des populations de cette espèce une fois installées. Les techniques décrites dans cette fiche peuvent se révéler infructueuses en fonction des situations. |
Gestion des déchets | Tous les rémanents doivent être évacués avec précaution et en évitant la dispersion des graines. Si des graines sont présentes, les plantes arrachées doivent être exportées avec précaution en dehors du site et incinérées pour éviter leur dissémination. |
Précautions | Il est recommandé d'intervenir avant la fructification, au mois de juin, pour limiter la dispersion des graines en fin d’été et en automne. |
Commentaires | Espèce soumise à règlementation agricole : arrêté du 13 juillet 2010 relatif aux règles de bonnes conditions agricoles et environnementales (BCAE). Le paspale à deux épis se reproduit par voie sexuée (forte production de graines) et asexuée (stolons et rhizomes) : sa gestion nécessite donc la maitrise de la banque de graines (coupe des touffes) et du reste de la plante (travaux du sol, couvert ombragé, assèchement, salinisation, etc.). Le coût des opérations d'arrachage manuel est de l'ordre de 20 à 45 €/h à raison de 100 pieds/h. Celui des opérations de gestion selon des fauches mécaniques s’élève de 0,05 à 0,12 €/m². |
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Citation recommandée : CBNMed, 2021. Paspalum distichum [en ligne]. INVMED-Flore, plateforme sur les invasions biologiques végétales. Conservatoire botanique national méditerranéen et Conservatoire botanique national de Corse. Disponible sur : http://www.invmed.fr
Auteurs CBNMed : EK, MR, MLB, AC, MH, KD, CC, CS
Révision : 2021