Nom(s) vernaculaire(s) | Renouée du Japon |
Famille | Polygonaceae |
Origine | Asie |
Date d’introduction | déb-XXe (1939) |
PACA | Occitanie | Corse |
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Majeure | Majeure | Emergente |
Sud-Ouest | Pyrénées | Méd. Occ. | Méd. PACA | Massif Central | Alpine |
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Majeure | Majeure | Majeure | Alerte | Majeure | Majeure |
Port : plante herbacée vivace à rhizome formant des peuplements denses.
Feuilles : feuilles ovales brusquement tronquées à la base, atteignant 20 cm de long, glabres à la face inférieure (même sur les nervures).
Tige : cylindriques, creuses, tachetées de rouge sombre, pouvant atteindre 4 cm de diamètre.
Fleur : blanchâtres, petites, formées de 5 tépales soudés à leur base. Inflorescences dressées de 8 à 12 cm de long insérées à l’aisselle des feuilles. Floraison de juillet à octobre.
Taille : de 1 à 3 m.
Confusions possibles : avec la renouée de Sakhaline (Reynoutria sachalinensis) et la renouée de Bohême (Reynoutria x bohemica, hybride entre R. japonica et R. sachalinensis), qui ont des feuilles plus grandes, à la base en forme de cœur, et poilues sur les nervures de la face inférieure du limbe.
Milieux | Berges et ripisylves ; Milieux anthropiques |
Type de reproduction / propagation | La renouée du Japon est une espèce gynodioïque, c’est-à-dire que les plants sont soit mâles-stériles (pieds fonctionnellement femelles), soit mâles-fertiles (pieds fonctionnellement mâles), soit plus rarement hermaphrodites. Or, seul un clone mâle-stérile semble avoir été introduit en Europe. La formation de graines (pollinisation entomophile) est toutefois possible par hybridation, notamment avec Fallopia baldschuanica, Reynoutria sachalinensis et Reynoutria x bohemica (elle-même issue du croisement avec R. sachalinensis). Cependant, la production de graines viables reste rare, et la reproduction se fait principalement par multiplication végétative, par fragmentation du rhizome et bouturage des tiges (un fragment de 0,7 g suffit à générer un nouveau plant). La dissémination des fragments est principalement due à l'homme (déplacement de terres contaminées lors de travaux d'aménagement), mais aussi à l’eau, à l’érosion des berges des rivières et aux animaux. |
Type(s) biologique | Géophyte à rhizome |
Floraison (mois) | J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D |
Impacts écologiques | D'après la bibliographie : La renouée du Japon (et les renouées asiatiques en général) ont un développement très rapide (grâce à leurs rhizomes puissants et colonisateurs) et une croissance importante (leurs pousses creuses dressées sont hautes d'un à deux mètres). Reynoutria japonicaforme des peuplements denses monospécifiques en couvrant de vastes surfaces avec ses larges feuilles tenues par des tiges aériennes annuelles. Elle entre en compétition avec les espèces indigènes en monopolisant l'espace et les ressources (lumière, nutriments, etc.) et secrétant des substances toxiques (composés allélopathiques).
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Impacts sanitaires | D'après la bibliographie : Aucun impact sanitaire n'est recensé actuellement. |
Impacts sur les activités humaines | D'après la bibliographie : Les massifs de renouées asiatiques constituent une entrave à l’accès des usagers des cours d’eau (pêcheurs, promeneurs, etc.). Leurs racines très puissantes peuvent fissurer du béton et ainsi déstabiliser ou dégrader des ouvrages (barrages, ponts, digues, fondations, murs, trottoirs, etc.). Elles augmentent les risques d'inondation en entravant les écoulements (embâcles) et en endommageant les structures de prévention des inondations. Leur implantation au niveau des dépendances routières, des friches et des bords de voies ferrées peut porter atteinte à la sécurité en limitant la visibilité. |
Aspects positifs | D'après la bibliographie : En milieux urbains, la présence de renouées asiatiques attirent les insectes dans des zones dégradées où les végétaux indigènes ne pourraient pas forcément s’installer. Les renouées asiatiques sont utilisées dans les pharmacopées traditionnelles chinoise et japonaise, et sont parfois consommées dans ces pays. |
Prévention | Éviter de participer à la dispersion de la renouée du Japon : en premier lieu, cela signifie de ne pas accepter de recevoir de la terre dont on ignore la provenance (soit d'éviter de transporter de la terre d’une zone envahies par les renouées asiatiques). Il est aussi recommandé d'éviter de transporter des fragments de plantes et des racines afin de limiter la dispersion et d'éviter les débardages et abattages dans les zones envahies. |
Méthodes de contrôle ou d’éradication manuelles | L’arrachage manuel des plantules (avril-mai) consiste à retirer délicatement les jeunes plants en veillant à ne pas oublier un seul morceau de tige ou de rhizome. Cette technique ne peut être réalisée que sur des peuplements jeunes et peu denses. Dans le cas de peuplements bien installés, les rhizomes sont si longs et profonds (jusqu'à 10 m de long et 3 m de profondeur) qu'ils sont impossibles à extraire. |
Méthodes de contrôle ou d’éradication mécaniques | Les méthodes de gestion pour venir à bout des renouées sont préférentiellement mécaniques (arrachage ou fauchage ou broyage-concassage de terre selon le niveau d'envahissement). Elles nécessitent toutes d’extrêmes précautions pour ne pas disperser la plante. |
Méthodes de contrôle ou d’éradication chimiques | Les traitements chimiques par vaporisation ou injection dans les tiges (glyphosate, tricloyr, imazapyr, picloram, 2,4-D amine, etc.) sont parfois utilisés, mais ils sont efficaces seulement à court terme car il ne permettent pas d'éliminer les rhizomes : les populations de renouées asiatiques repoussent rapidement. De plus, ces traitements ne sont pas sélectifs, ils éliminent également les autres espèces végétales présentes, pouvant même favoriser la réinstallation des renouées asiatiques. Attention! l’utilisation d’herbicides est interdite à moins de 5 m d’un cours d’eau ou d’une zone de captage et inappropriée en sites naturels. Les méthodes de lutte chimique ont des impacts négatifs sur l’environnement et la santé humaine : il est indispensable de privilégier des méthodes alternatives. De plus, il est nécessaire de se tenir au courant de la législation en vigueur en matière d'utilisation de produits phytosanitaires : http://e-phy.agriculture.gouv.fr/ |
Méthodes de contrôle ou d’éradication biologiques ou écologiques | La revégétalisation permet de restaurer les sites envahis en semant ou en plantant des espèces locales (herbacées ou arbustives) qui entre en compétition (notammment pour la lumière) avec les renouées asiatiques. Les espèces de ripisylve comme les saules ou les aulnes sont fréquemment utilisées car elles ont une croissance rapide et sont faciles à bouturer. Cette technique est généralement couplée à une autre méthode de gestion (fauche, extraction des rhizomes, bâchage, concassage, traitements chimiques, etc.) car un milieu très envahi ne permet pas l'implantation d'autres espèces. La revégétalisation seule ne permet pas d'éliminer les renouées asiatiques du site envahi. Par contre, une revégétalisation (avec des espèces compétitrices) accompagnée d'un paillage feutre et d'une fauche mensuelle semble efficace à long terme (Brasier & Joly, 2022). |
Autres méthodes de contrôle ou d’éradication | Certains auteurs préconisent de prélever les renouées du Japon et de les valoriser en les consommant, étant donné que les jeunes pousses sont riches en tanins, en flavonoïdes et en anthocyanes (ce qui donnent de belles couleurs aux préparations culinaires) ainsi qu'en resvératrol (antioxydants) et qu'elles auraient une saveur intéressante en salade ou accompagnement (Selosse & Shykoff, 2022). Attention! À consommer avec modération due à la présence d'acide oxalique. |
Méthodes inefficaces ou inappropriées | L’arrachage complet du système racinaire d'une population dense et anciennement implantée sur le site envahi est pratiquement impossible, et présente un risque de dissémination très important. Il faut éliminer la totalité du réseau des rhizomes souterrains qui s’étend jusqu’à 10 m autour de la dernière tige, et jusqu’à 1 m de profondeur. Le moindre fragment laissé (0,7g de rhizome) permet la recolonisation du milieu. Il doit donc être réservé seulement pour les plantules. |
Gestion des déchets | Les déchets doivent être incinérés et non compostés. Pour sécher les résidus de fauche, les stocker sur une bâche en milieu ouvert et hors zone inondable :
Une expérimentation sur le compostage industriel de la renouée du Japon (tiges, rhizomes et graines) a été un succès. En effet, au bout de trois mois de compostage, les tiges étaient totalement sèches. Idem pour les graines qui n'étaient plus capables de produire des semis. Idem pour les rhizomes qui présentaient un taux de mortalité de 100% après les 8 mois et demi de compostage. Pour en savoir plus : http://www.especes-exotiques-envahissantes.fr/wp-content/uploads/2018/10/rex_renouees-asiatique-compost-vf.pdf |
Précautions | Prévoir un lieu de stockage à proximité de la zone d’arrachage pour l’élimination des tiges et des racines. Nettoyer les outils, les pneus et chenilles des véhicules après chaque opération de contrôle sur un site. Attention à ne pas transporter de terres contaminées. Pour en savoir plus (dossier complet sur les renouées asiatiques) : http://www.set-revue.fr/renouees-envahissantes-connaissances-gestions-et-perspectives |
Commentaires |
En France, la renouée du Japon est soumise à la règlementation agricole : arrêté du 13 juillet 2010 relatif aux règles de bonnes conditions agricoles et environnementales (BCAE). Au Royaume-Uni, il est illégal de planter la renouée du Japon dans la nature. L'ensemble des retours d'expériences compilés montrent qu'aucun traitement ne permet à lui seul de donner des résultats définitifs. Il convient donc généralement de combiner plusieurs actions pour obtenir un véritable protocole de lutte (ex : concassage-bâchage avec la pose d’un géotextile étanche et une revégétalisation sur la bâche avec du gazon, etc.). Il est nécessaire d’adapter la méthode de gestion à chaque site envahi et à chaque type d’envahissement pour une meilleure efficacité : (1) les zones non infestées doivent faire l’objet d’une vigilance accrue, (2) l'arrachage précoce est réservé aux petites surfaces nouvellement infestée, (3) quant aux sites où l’envahissement est trop important, les méthodes de gestion deviennent souvent trop onéreuses ; dans ce cas, il peut être plus judicieux de se limiter à un contrôle plutôt qu’à un objectif d'éradication, par la fauche et l’arrachage en limite de massif dans le but de contenir l’expansion. Les renouées asiatiques font partie des espèces les plus productives de la flore tempérée : 12 à 16 tonnes de matière sèche par ha pour les parties aériennes, et 16 tonnes par ha pour les parties souterraines. Leur vitesse de croissance peut atteindre 15 cm/jour. La densité des tiges est de l'ordre de 50 par m². |
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