Nom(s) vernaculaire(s) | Renouée de Bohême, Renouée de Bohème |
Famille | Polygonaceae |
Origine | Asie |
Date d’introduction | non introduite |
PACA | Occitanie | Corse |
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Emergente | Majeure | Emergente |
Sud-Ouest | Pyrénées | Méd. Occ. | Méd. PACA | Massif Central | Alpine |
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Majeure | Emergente | Emergente | Emergente | Emergente | Emergente |
Port : plante herbacée vivace à rhizome formant des peuplements denses.
Feuilles : feuilles ovales oblongues atteignant 30 cm, un peu cordées à la base, poilues sur les nervures de la face inférieure du limbe (poils triangulaires pas toujours visibles à l’œil nu).
Tige : cylindriques, creuses, tachetées de rouge sombre.
Fleur : blanchâtres, petites, formées de 5 tépales soudés à leur base. Inflorescences dressées de 8 à 12 cm de long insérées à l’aisselle des feuilles. Floraison de juillet à octobre.
Fruits : akènes marron et brillants d'environ 4 mm de long.
Taille : de 1 à 4 m.
Confusions possibles avec ses parents, dont elle présente des caractères intermédiaires. Reynoutria japonica a des feuilles plus petites, nettement tronquées à la base, glabres à la face inférieure, et des tiges cylindriques fortement tachetées de rouge ; Reynoutria sachalinensis a des feuilles de très grande taille, nettement en forme de cœur à la base et nettement poilues sur la face inférieure, et des tiges cannelées, non tachetées de rouge.
Milieux | Berges et ripisylves ; Milieux anthropiques |
Type de reproduction / propagation | La renouée de Bohême est un hybride issu du croisement entre la renouée du Japon et la renouée de Sakhaline. Elle est partiellement fertile et peut produire des graines viables (pollinisation entomophile), et peut également s'hybrider avec ses parents. Cependant, la production de graines viables reste rare, et la reproduction se fait principalement par multiplication végétative, par fragmentation du rhizome et bouturage des tiges (un fragment de 0,7 g suffit à générer un nouveau plant). La dissémination des fragments est principalement due à l'homme (déplacement de terres contaminées lors de travaux d'aménagement), mais aussi à l’eau, à l’érosion des berges des rivières et aux animaux. |
Type(s) biologique | Géophyte à rhizome |
Floraison (mois) | J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D |
Impacts écologiques | D'après la bibliographie : Les renouées asiatiques ont une croissance très rapide et forment des peuplements denses monospécifiques. Elles entrent en compétition avec les espèces indigènes en monopolisant l'espace et les ressources (lumière, nutriments, etc.) et en secrétant des substances toxiques (composés allélopathiques). Ces peuplements denses transforment les écosystèmes fluviaux en fragilisant et en déstabilisant les sols, en favorisant l'érosion des berges (qui restent nues pendant l'hiver), en empêchant la régénération de la ripisylve, en modifiant les communautés d'invertébrés, et en déstructurant les frayères. |
Impacts sanitaires | D'après la bibliographie : Aucun impact sanitaire n'est recensé actuellement. |
Impacts sur les activités humaines | D'après la bibliographie : Les massifs de renouées asiatiques constituent une entrave à l’accès des usagers des cours d’eau (pêcheurs, promeneurs, etc.). Leurs racines très puissantes peuvent fissurer du béton et ainsi déstabiliser ou dégrader des ouvrages (barrages, ponts, digues, fondations, murs, trottoirs, etc.). Elles augmentent les risques d'inondation en entravant les écoulements (embâcles) et en endommageant les structures de prévention des inondations. Leur implantation au niveau des dépendances routières, des friches et des bords de voies ferrées peut porter atteinte à la sécurité en limitant la visibilité. |
Aspects positifs | D'après la bibliographie : En milieux urbains, la présence de renouées asiatiques attirent les insectes dans des zones dégradées où les végétaux indigènes ne pourraient pas forcément s’installer. |
Prévention | Éviter de participer à la dispersion de la renouée de Bohême : en premier lieu, cela signifie de ne pas accepter de recevoir de la terre dont on ignore la provenance (soit d'éviter de transporter de la terre d’une zone envahies par les renouées asiatiques). |
Méthodes de contrôle ou d’éradication manuelles | L’arrachage manuel des plantules (avril-mai) consiste à retirer délicatement les jeunes plants en veillant à ne pas oublier un seul morceau de tige ou de rhizome. Cette technique ne peut être réalisée que sur des peuplements jeunes et peu denses. Dans le cas de peuplements bien installés, les rhizomes sont si longs et profonds (jusqu'à 10 m de long et 3 m de profondeur) qu'ils sont impossibles à extraire. |
Méthodes de contrôle ou d’éradication mécaniques | Les méthodes de gestion pour venir à bout des renouées sont préférentiellement mécaniques (arrachage ou fauchage ou broyage-concassage de terre selon le niveau d'envahissement). Elles nécessitent toutes d’extrêmes précautions pour ne pas disperser la plante. |
Méthodes de contrôle ou d’éradication chimiques | Les traitements chimiques par vaporisation ou injection dans les tiges (glyphosate, tricloyr, imazapyr, picloram, 2,4-D amine, etc.) sont parfois utilisés, mais ils sont efficaces seulement à court terme car il ne permettent pas d'éliminer les rhizomes : les populations de renouées asiatiques repoussent rapidement. De plus, ces traitements ne sont pas sélectifs, ils éliminent également les autres espèces végétales présentes, pouvant même favoriser la réinstallation des renouées asiatiques. Attention! l’utilisation d’herbicides est interdite à moins de 5 m d’un cours d’eau ou d’une zone de captage et inappropriée en sites naturels. Les méthodes de lutte chimique ont des impacts négatifs sur l’environnement et la santé humaine : il est indispensable de privilégier des méthodes alternatives. De plus, il est nécessaire de se tenir au courant de la législation en vigueur en matière d'utilisation de produits phytosanitaires : http://e-phy.agriculture.gouv.fr/ |
Méthodes de contrôle ou d’éradication biologiques ou écologiques | La revégétalisation permet de restaurer les sites envahis en semant ou en plantant des espèces locales (herbacées ou arbustives) qui entre en compétition (notammment pour la lumière) avec les renouées asiatiques. Les espèces de ripisylve comme les saules ou les aulnes sont fréquemment utilisées car elles ont une croissance rapide et sont faciles à bouturer. Cette technique est généralement couplée à une autre méthode de gestion (fauche, extraction des rhizomes, bâchage, concassage, traitements chimiques, etc.) car un milieu très envahi ne permet pas l'implantation d'autres espèces. La revégétalisation seule ne permet pas d'éliminer les renouées asiatiques du site envahi. Le piment royal Myrica gale peut notamment être utilisé pour la revégétalisation car il produit des composés allélopathiques toxiques pour la renouée de Bohême. Les renouées asiatiques poussent généralement dans des milieux riverains fortement anthropisés, les milieux naturels en bon état de conservation semblent plus résistants à l'invasion. Il est donc possible de réaliser une renaturation des milieux alluviaux, qui consiste à restaurer l'équilibre dynamique de la rivière par suppression des enrochements, des seuils et barrages, avec diminution de la pollution des eaux et re-création d'une ripisylve à dominance d'aulnes et de frênes ou d'une prairie. Cette renaturation doit être accompagnée d’une méthode de gestion directe sur les populations de renouées astiatiques. La lutte biologique contre les renouées exotiques fait l'objet de nombreuses recherches, notemment concernant des insectes herbivores et des champignons pathogènes. Parmi ces agents de lutte potentiels, on peut citer les coléoptères Gallerucida nigromaculata et G. bifasciata, la chrysomèle Gastrophysa viridula, la rouille Puccinia polygoni-amphibii var. tovariae, etc. Mais la plupart d'entre eux on été jugés insuffisamment spécifiques (prédateurs de nombreuses Polygonacées). Par contre, le psylle asiatique Aphalara itadori présente un très haut niveau de spécificité vis-à-vis de ses hôtes qui sont exclusivement des renouées asiatiques (il pond et se nourrit preque exclusivement sur celles-ci). Il réduit efficacement la biomasse aérienne et souterraine des renouées asiatiques, et peut même les éliminer s'il est présent en forte densité. Il a été relâché au Royaume-Uni en 2010. Cependant, la lutte biologique (tout comme les autres méthodes de lutte) ne permet pas d'éradiquer complètement les renouées asiatiques, elle permet atténuer leur vigueur et leur compétitivité. |
Méthodes inefficaces ou inappropriées | L’arrachage complet du système racinaire d'une population dense et anciennement implantée sur le site envahi est pratiquement impossible, et présente un risque de dissémination très important. Il faut éliminer la totalité du réseau des rhizomes souterrains qui s’étend jusqu’à 10 m autour de la dernière tige, et jusqu’à 1 m de profondeur. Le moindre fragment laissé (0,7g de rhizome) permet la recolonisation du milieu. Il doit donc être réservé seulement pour les plantules. |
Gestion des déchets | Les déchets doivent être incinérés et non compostés. Pour sécher les résidus de fauche, les stocker sur une bâche en milieu ouvert et hors zone inondable :
Pour information, une expérimentation sur le compostage industriel de la renouée du Japon, qui ressemble fortement à la renouée de Bohême, a été un succès (tiges, rhizomes et graines). En effet, au bout de trois mois de compostage, les tiges étaient totalement sèches. Idem pour les graines qui n'étaient plus capables de produire des semis. Idem pour les rhizomes qui présentaient un taux de mortalité de 100% après les 8 mois et demi de compostage. |
Précautions | Prévoir un lieu de stockage à proximité de la zone d’arrachage pour l’élimination des tiges et des racines. |
Commentaires | L'ensemble des retours d'expériences compilés montrent qu'aucun traitement ne permet à lui seul de donner des résultats définitifs. Il convient donc généralement de combiner plusieurs actions pour obtenir un véritable protocole de lutte (ex : concassage-bâchage avec la pose d’un géotextile étanche et une revégétalisation sur la bâche avec du gazon, etc.). |
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Citation recommandée : CBNMed, 2021. Reynoutria x bohemica [en ligne]. INVMED-Flore, plateforme sur les invasions biologiques végétales. Conservatoire botanique national méditerranéen et Conservatoire botanique national de Corse. Disponible sur : http://www.invmed.fr