Logo INVMED
Robinia pseudoacacia L., 1753


Nom(s) vernaculaire(s)Robinier faux-acacia, Carouge
FamilleFabaceae
OrigineAmérique du Nord
Date d’introductiondéb-XVIIe (1601)

Statuts

Régions administratives
PACAOccitanieCorse
MajeureMajeureMajeure

Zones biogéographiques continentales
Sud-OuestPyrénéesMéd. Occ.Méd. PACAMassif CentralAlpine
MajeureModéréeModéréeModéréeMajeureMajeure


Description

  • Port : arboré.

  • Feuilles : alternes, de 20 cm de long, composées de 6 à 20 folioles elliptiques, claires sur la face inférieure. Les 2 stipules sont transformées en épines piquantes. Feuillage caduc.

  • Tiges : écorce gris-brun profondément fissurée.

  • Fleurs : regroupées en grappes pendantes et odorantes de 10 à 20 cm de long, corolle de 2 cm environ, blanche à étendard jaune à la base. Floraison en mai-juin.

  • Fruits : gousses marron, plates, de 5 à 10 cm de long contenant 4 à 8 graines. Fructification d'août à octobre.

  • Taille : 10 à 25 m de haut.

  • Confusions possibles : avec Sophora japonica, arbre pouvant atteindre 25 m, qui a des folioles aux extrémités est pointues, et une écorce presque lisse ; avec Amorpha fruticosa, arbuste à port buissonnant qui a des folioles arrondis criblés de glandes (visibles par transparence) et des tiges dépourvues d'épine.



Cartes

Répartition par mailles INPN de 5*5 km
Fréquence par départements

Altitudes
Biologie et écologie
MilieuxBerges et ripisylves ; Forêts et maquis ; Milieux anthropiques
Type de reproduction / propagation

Les fleurs sont pollinisées par les insectes, notamment par les abeilles. Les gousses sont transportées par le vent ou s’ouvrent sur l’arbre en hiver et au printemps. Parmi les nombreuses graines libérées, très peu germent car leurs téguments extérieurs doivent être usés ou rompus (scarifiés). Le robinier faux-acacia a une croissance rapide (de 0,4 à 1,2 cm par jour en début de croissance). Il assure son expansion grâce à ses grandes capacités à drageonner et à rejeter de souche. La multiplication végétative est d’autant plus productive que la plante est en situation de stress (coupe, brûlage, etc.).

Type(s) biologiquePhanérophyte

Phénologie
Floraison (mois)JFMAMJJASOND


Impacts et aspects positifs
Impacts écologiques

Local : En région PACA : Robinia pseudoacacia entre en compétition avec des espèces de ripisylve à peuplier noir (Durance, Buëch, Bléone, etc.) et avec des espèces de haies arborées à Fraxinus excelsior. Il participe à l'eutrophisation des milieux par fixation de l'azote atmosphérique dans le sol.


D'après la bibliographie : Robinia pseudoacacia peut rapidement former des peuplements denses sur de grandes surfaces. La litière qu’il produit est très riche en azote et favorise l’installation d’espèces nitrophiles.

Ses capacités à s’établir dans les milieux pionniers et à enrichir les sols lui confèrent un fort pouvoir de modification de la végétation qu’il colonise. Il représente entre autres une menace sur les espèces et habitats pionniers ou herbacés de sols pauvres.


Impacts sanitaires

Local : En région PACA : aucun cas d'incident n'est actuellement connu en région.


D'après la bibliographie : Le robinier faux-acacia contient de la robine (dans l’écorce) et de la robinine (dans les feuilles, les fleurs et les graines). Ces deux substances sont toxiques pour l’homme (troubles intestinaux en cas d’ingestion) et pour les animaux.


Impacts sur les activités humaines

D'après la bibliographie : Étant donné ses capacités à s’étendre rapidement, il pourrait poser problème dans le futur en concurrençant d’autres espèces intéressantes en sylviculture.

L’arbre contient de la robine, de la robinine et de la lectine (molécules présentes dans les graines, les feuilles ou l’écorce) : ces substances sont toxiques et peuvent provoquer des troubles digestifs et cardiaques pour le bétail (Vuillemenot, 2022).


Aspects positifs

D'après la bibliographie : Robinia pseudoacacia est cultivé pour la qualité de son bois, très dur et quasiment imputrescible. Il pourrait remplacer les essences exotiques tropicales.

Les fleurs sont consommées en beignets, servent à aromatiser diverses boissons et peuvent faire l'objet de nombreuses utilisations médicinales.



Gestion

Carte des actions réalisées

Méthodes de contrôle ou d’éradication
Prévention

Ne pas planter cette espèce en milieux naturels et semi-naturels.

Éviter de laisser le sol à nu sur les terrains envahis et semer des espèces indigènes couvrantes adaptées au milieu (et ne pas hésiter à intervenir rapidement avant que l'espèce implantée n'ait trop enrichi le sol dans les milieux pauvres).

Méthodes de contrôle ou d’éradication manuelles

L'arrachage manuel peut être réalisé pour les semis et les jeunes plants. Revégétaliser après intervention permet de limiter les rejets et les drageons.

La fauche répétée des semis et jeunes plants est possible mais doit être effectuée plusieurs fois dans l'année, durant une période d'au moins 5 ans.

Méthodes de contrôle ou d’éradication mécaniques

Le cerclage consiste à retirer l'écorce jusqu'au cambium, sur 3 à 5 cm de large et sur les 9/10ème de la circonférence de l'arbre, au plus près du sol. Le cerclage est complété la deuxième année. Il faut agir en fin de printemps. Il est nécessaire de suivre les arbres traités pour éliminer les éventuels rejets et répéter l'opération si l'arbre a cicatrisé. Cette méthode ne peut pas être employée dans les lieux de passage à cause des risques de chute des arbres.

L'écorçage consiste à éliminer l'écorce et à brosser le cambium sur 20 à 30 cm de hauteur en partant du niveau du sol. Cette opération se réalise en période de descente de sève. L'arbre meurt en 2 ou 3 ans. Il y a là aussi un risque de chute des arbres.

La coupe des arbres adultes suivie d'un dessouchage peut être mise en oeuvre pour les zones non adaptées à l'écorçage ou au cerclage pour des raisons de sécurité.

Méthodes de contrôle ou d’éradication chimiques

La lutte chimique ne donne pas toujours de résultats concluants. Cependant, d'après la bibliographie, la dévitalisation des souches après coupe peut être assistée à l'aide d'un herbicide appliqué au pinceau sur toute la surface fraîchement coupée (dans les 15 minutes après coupe). Attention! l’utilisation d’herbicides est interdite à moins de 5 m d’un cours d’eau ou d’une zone de captage et inappropriée en sites naturels. Les méthodes de lutte chimique ont des impacts négatifs sur l’environnement et la santé humaine : il est indispensable de privilégier des méthodes alternatives. De plus, il est nécessaire de se tenir au courant de la législation en vigueur en matière d'utilisation de produits phytosanitaires : http://e-phy.agriculture.gouv.fr/

Méthodes de contrôle ou d’éradication biologiques ou écologiques

La mise en place d’un pâturage ovin ou bovin permet de gérer efficacement les petits rejets qui semblent avoir une forte appétence pour le bétail.

Revégétaliser après intervention permet de limiter les rejets et les drageons.

Autres méthodes de contrôle ou d’éradication

La méthode GAMAR, technique de gestion par injection d’une solution spécifique (à dominance saline) au sein de la souche de l’arbre préalablement coupé, a été testée sur certaines stations (dans le Var) afin de limiter leur développement. Cette méthode brevetée, mise en place depuis plusieurs années pour la gestion du robinier faux-acacia, a été créée par le bureau d’étude GAMAR, qui souhaitait répondre de manière innovante aux sollicitations des gestionnaires. Sa mise en œuvre, d’une technicité importante, s’effectue en plusieurs étapes. Chacune d’elles demande de la rigueur, du temps mais peu ou pas d’entretien après son application. Une formation pratique s’avère indispensable : la technique ne peut être appliquée que par le bureau d’étude GAMAR ou un opérateur formé, détenteur d’une licence – des conditions particulières d’attribution de licences sont accordées aux associations et gestionnaires à but non lucratifs (Paule et al., 2017). La technique s’applique principalement sur des secteurs peu à moyennement envahis et présentant des enjeux écologiques ou de protection d’ouvrages forts. Les étapes de mise en œuvre sont :

  • préparation de la souche : coupe et évacuation des bois, tronçonnage de la partie sommitale de la souche afin de laisser 10 à 20 cm de hauteur puis écorçage du pourtour supérieur sur à peu près 5 à 10 cm de largeur jusqu’au cambium ;
  • pose d’un manchon en caoutchouc sur le pourtour de la souche : agrafage du manchon de 30 cm de haut autour de la souche, après avoir appliqué une bande de mastic biodégradable autour de celle-ci (qui sert de joint d’étanchéité au dispositif). Ensuite, fermeture du dispositif sur sa partie haute avec de la colle ;
  • remplissage du manchon avec la solution spécifique « GAMAR » pénétrant les canaux de circulation de sève et vérification de l’étanchéité.

En Languedoc-Roussillon, le Syndicat mixte d’aménagement et de gestion équilibrée (SMAGE) des Gardons a observé qu’en l’absence de gestion, les vieux peuplements de robinier peuvent s’épuiser naturellement, s’éclaircissent et laissent place à un autre stade végétal beaucoup plus diversifié (composé de frênes, de cornouillers, de fusains, etc.).

Méthodes inefficaces ou inappropriées

La coupe employée seule est inefficace car l'arbre rejette vigoureusement de souche.

Un échange de réserves est possible entre les arbres, il est donc conseillé de cercler un maximum de robiniers dans une population.

Gestion des déchets

Tous les rémanents doivent être évacués avec précaution.

Les déchets végétaux doivent être incinérés et non compostés.

L'enfouissement en profondeur ou la combustion sont les méthodes de gestion des rémanents les plus sûres.

Précautions

Attention aux chutes d'arbres lorsque les méthodes de cerclage et d'écorçage sont utilisées.


Sources bibliographiques

AME & CBNMed, 2003. Plantes Envahissantes de la Région Méditerranéenne. Agence méditerranéenne de l'environnement. Agence régionale pour l'environnement PACA et Conservatoire botanique national méditerranéen. 48 p.

CAL-IPC, 2005. Plant Assessment Form Robinia pseudoacacia [en ligne]. California Invasive Plant Council. Disponible sur : https://www.cal-ipc.org/plants/paf/robinia-pseudoacacia-plant-assessment-form/ (page consultée le 11/05/2021)

CBNA, 2011. Robinier faux-acacia ou Robinier pseudo-acacia. Conservatoire botanique national alpin. 3 p.

De la Gorce F. & Schaeffer M., 2007. Fiche action MT/2 Lutte contre les espèces exogènes invasives. DOCOB Natura 2000 - secteur n°7 : Ried Centre Alsace – Bruch de l’Andlau. Office national des forêts. DREAL Alsace, Agence de l'eau Rhin Meuse, 110 p.

Canton de Vaud, 2018. Robinier faux-acacia - Recommendations de lutte. Canton de Vaud, Suisse, 10 p.

FNTP, MNHN, GRDF et ENGIE Lab CRIGEN, 2016. Guide d’identification et de gestion des Espèces Végétales Exotiques Envahissantes sur les chantiers de Travaux Publics. Stratégie nationale pour la biodiversité. 44 p.

Fried G., 2012. Guide des plantes invasives. Belin, Paris. 272 p.

Gobierno de España, 2021Robinia pseudoacacia [en ligne]. Atlas de las Plantas Alóctonas Invasoras en España. Disponible sur : https://www.miteco.gob.es/en/biodiversidad/temas/inventarios-nacionales/robinia_pseudoacacia_tcm38-70155.pdf (page consultée le 11/05/2021)

GT IBMA, 2016. Robinia pseudoacacia [en ligne]. Base d’information sur les invasions biologiques en milieux aquatiques. Groupe de travail national Invasions biologiques en milieux aquatiques. UICN France et Onema. Disponible sur : http://especes-exotiques-envahissantes.fr/espece/robinia-pseudoacacia/ (page consultée le 13/06/2016)

Invasoras, 2020Robinia pseudoacacia [en ligne]. Espécies Invasoras em Portugal. Disponible sur : https://www.invasoras.pt/pt/planta-invasora/robinia-pseudoacacia (page consultée le 11/05/2021)

Levy V. (coord.), Watterlot W., Buchet J., Toussaint B. & Hauguel J.-C., 2015. Plantes exotiques envahissantes du Nord-Ouest de la France : 30 fiches de reconnaissance et d’aide à la gestion. Centre régional de phytosociologie agréé Conservatoire botanique national de Bailleul, Bailleul. 140 p.

Manche C., 2007. Les espèces exotiques envahissantes susceptibles de proliférer dans les milieux aquatiques et les zones humides sur le territoire du SAGE Authion. Université François Rabelais, Tours. 74 p.

Paule A., Paris Sibide P. & Faverot P., 2017. Expérimentations. Le robinier faux-acacia : limiter son impact en espaces naturels. Life Défense nature 2Mil terrains militaires et biodiversité. Conservatoire d’espaces naturels Rhône-Alpes. 7p.

UICN France, 2015. Les espèces exotiques envahissantes sur les sites d’entreprises. Livret 2 : Identifier et gérer les principales espèces, Paris, France. 96 p.

Vuillemenot M., 2022. État des lieux des espèces végétales exotiques envahissantes ou potentiellement envahissantes problématiques pour la santé humaine en Franche-Comté (hors ambroisies) [en ligne]. Conservatoire botanique national de Franche-Comté – Observatoire régional de invertébrés, 27 p. + annexes. Disponible sur : http://cbnfc-ori.org/sites/cbnfc-ori.org/files/documentaton/files/471_rapport_eee_enjeu_sanitaire_2022_web_0.pdf (page consultée le 13/09/2022)

-------------------

Citation recommandée : CBNMed, 2021. Robinia pseudoacacia [en ligne]. INVMED-Flore, plateforme sur les invasions biologiques végétales. Conservatoire botanique national méditerranéen et Conservatoire botanique national de Corse. Disponible sur : http://www.invmed.fr

Auteurs CBNMed : EK, MR, LF, KD, MH, CC, CS
Révision : 2021

 



Photos