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Rudbeckia laciniata L., 1753


Nom(s) vernaculaire(s)Rudbeckie laciniée, Rudbeckie découpée
FamilleAsteraceae
OrigineAmérique du Nord
Date d’introductionXVIIe

Statuts

Régions administratives
PACAOccitanieCorse
Prévention

Zones biogéographiques continentales
Sud-OuestPyrénéesMéd. Occ.Méd. PACAMassif CentralAlpine
PréventionPrévention


Description

La rudbeckie laciniée (Rudbeckia laciniata) n'a pas été observée à l'heure actuelle en région Provence-Alpes-Côte d'Azur, en région Occitanie ou en région Corse : dans le cas de toute nouvelle observation de cette espèce sur ces territoires, n'hésitez pas à nous alerter (Onglet "Agir" > "Participez aux observations" : http://www.invmed.fr/src/agir/obs.php?idma=43).

  • Port : herbacée vivace à rhizome.

  • Feuilles : alternes, à long pétiole, dentées ou lobées. Les inférieures sont profondément découpées en 3 à 7 segments inégaux et lancéolés, jusqu'à 12 cm de long.

  • Tige : rameuse, poilue, verte claire, cylindrique, se ramifiant souvent dans la moitié supérieure.

  • Fleurs : ligules jaunes de 5 à 8 mm de large en périphérie, tubules jaune verdâtre au centre en forme de réceptacle conique allongé, réunies en capitules larges de 7 à 12 cm. Floraison de juillet-août à octobre (tardi-estivale).

  • Fruits : akènes de 4 à 6 mm, avec une aigrette réduite à 4 dents.

  • Taille : de 80 cm à 2,5-3 m de haut.

  • Confusions possibles : avec Rudbeckia hirta et R. fulgida, espèces ornementales qui se distinguent par des feuilles entières et lancéolées.



Cartes

Répartition mailles 5 km et fréquence par départements

Altitudes
Biologie et écologie
MilieuxBerges et ripisylves ; Marais, tourbières, tufières ; Milieux anthropiques
Type de reproduction / propagation

La reproduction est principalement végétative : elle s'effectue par élongation et fragmentation des rhizomes. Les fragments de rhizomes constituent de véritables boutures qui peuvent être dispersées facilement. La rudbeckie laciniée produit également de grandes quantités d'akènes (1600 graines viables par plant et jusqu’à 94000 par m²) par pollinisation entomophile, mais ses graines ne germer souvent que dans des sites ouverts et perturbés. L'abondance des graines produites et leur facilité d'accrochage au pelage des animaux assurent également une propagation lointaine (CBNFC, 2008).

Type(s) biologiqueGéophyte à rhizome

Phénologie
Floraison (mois)JFMAMJJASOND


Impacts et aspects positifs
Impacts écologiques

D'après la bibliographie : Les peuplements denses formés par la rudbeckie laciniée participent à la réduction de la biodiversité locale par compétition avec les espèces végétales indigènes (la vigueur de son développement rhizomateux et l'importance de ses parties aériennes conduisent rapidement à la formation de peuplements monospécifiques). Elle s'oppose à la dynamique naturelle de la colonisation de ligneux des friches herbacées dans les zones alluviales.


Impacts sanitaires

D'après la bibliographie : Aucun impact sanitaire n'est recensé actuellement.


Impacts sur les activités humaines

D'après la bibliographie : Toxique, son ingestion peut être fatale pour certains animaux : Rudbeckia laciniata a en effet déjà causé des empoisonnements chez les porcs, les moutons et les chevaux aux États-Unis (Couplan, 1990 in Vuillemenot, 2022).


Aspects positifs

D'après la bibliographie : L'espèce est mellifère et certaines variétés ("Goldquelle"par exemple) sont commercialisées.



Gestion

Carte des actions réalisées

Méthodes de contrôle ou d’éradication
Prévention

Éviter de planter cette espèce en milieux naturels et semi-naturels ou d'accepter de recevoir de la terre dont on ignore la provenance (ne pas utiliser de la terre contaminée).

Les graines de rudbeckie laciniée ne germant que dans des sites ouverts et perturbés, le meilleur moyen de prévenir leur développement est de garder un couvert végétal dense.

Méthodes de contrôle ou d’éradication manuelles

L'extraction des rhizomes est très efficace, mais fastidieuse, elle ne peut être appliquée qu'à de petites surfaces et être réalisée pendant un minimum de 3 ans. Toutefois, cette méthode peut conduire à une perturbation de l’habitat alluvial et ainsi favoriser la germination des semences de l'espèce présentes dans le sol.

Méthodes de contrôle ou d’éradication mécaniques

Des fauches répétées (pluriannuelles) conduisent à une diminution de l'abondance et de la vigueur de la rudbeckie laciniée (au minimum en juin et en septembre). Cela permet d'interrompte l'alimentation en graines dans le sol et d'affaiblir les individus de l'espèce en les obligeant à puiser dans leurs réserves rhizomateuses (et permet aussi l’implantation d’espèces indigènes concurrentielles). Cependant, cette méthode ne permet pas de l'éliminer complètement et peut même favoriser le recrutement de nouveaux individus à partir de la banque de graines du sol. Cette méthode est à répéter plusieurs d'années de suite, afin d'affecter aussi la banque de graines.

Méthodes de contrôle ou d’éradication chimiques

Il n'y a actuellement aucun retour d'expérience connu sur l'efficacité de l'utilisation de techniques chimiques sur cette espèce. Attention! l’utilisation d’herbicides est interdite à moins de 5 m d’un cours d’eau ou d’une zone de captage et inappropriée en sites naturels. Les méthodes de lutte chimique ont des impacts négatifs sur l’environnement et la santé humaine : il est indispensable de privilégier des méthodes alternatives. De plus, il est nécessaire de se tenir au courant de la législation en vigueur en matière d'utilisation de produits phytosanitaires : http://e-phy.agriculture.gouv.fr/

Méthodes de contrôle ou d’éradication biologiques ou écologiques

La plantation d'essences forestières pionnières (Alnus, Salix) permet de constituer des peuplements ligneux sciaphiles (permettant un ombrage défavorable) qui feront régresser progressivement Rudbeckia laciniata. Cette méthode doit être associée à la fauche au cours des premières années pour dégager la végétation concurrentielle. Cette méthode de gestion est cependant difficilement envisageable dans les zones marécageuses, déjà fréquemment confrontées à une problématique de fermeture des milieux par abandon (CBNFC, 2008).

Méthodes inefficaces ou inappropriées

Le pâturage n'est pas une méthode appropriée pour gérer la rudbeckie laciniée, car celle-ci n'est pas appétente pour de nombreux animaux (mauvais goût) et son ingestion peut s'avérer toxique, voir fatale (des symptômes d'intoxication ont été observés chez des chevaux, moutons et porcs).

Gestion des déchets

Tous les rémanents doivent être exportés avec précaution en dehors du site et incinérés pour éviter la dissémination des graines et la reprise à partir de fragments de rhizomes.

Précautions

Les graines pouvant être diffusées à travers le déplacement des engins et outils utilisés, leur nettoyage est à effectuer pour éviter le transfert non intentionnel de semences ou de fragments en provenance des zones envahies. L'espèce produit beaucoup de graines, il faut donc impérativement réaliser les opérations de contrôle avant leur maturation.


Sources bibliographiques

CBNFC, 2008. La Rudbeckie laciniée Rudbeckia laciniata L. [en ligne]. Espèces invasives de Franche-Comté.  Conservatoire botanique national de Franche-Comté, 2p. Disponible sur : http://cbnfc-ori.org/sites/cbnfc-ori.org/files/fiches20rudbeckia20a4ecran.pdf (page consultée le 12/09/2016)

EPPO, 2009. Invasive Plants - Rudbeckia laciniata (Asteraceae). European and Mediterranean Plant Protection Organization Reporting Service. Report RS 2009/040. 2 p.

Fried G., 2012. Guide des plantes invasives. Belin, Paris. 272 p.

FCBN, 2010. Rudbeckia laciniata L. Fédération des Conservatoires botanique nationaux. 4 p. 

GT IBMA, 2016. Rudbeckia laciniata [en ligne]. Base d’information sur les invasions biologiques en milieux aquatiques. Groupe de travail national Invasions biologiques en milieux aquatiques. UICN France et Onema. Disponible sur : http://especes-exotiques-envahissantes.fr/espece/rudbeckia-laciniata/

Muller S. (coord), 2004. Plantes invasives en France: état des connaissances et propositions d'actions. Collections Patrimoines Naturels (Vol. 62), Publications Scientifiques du Muséum national d'histoire naturelle, Paris. 168 p.

Osawa T., Akasaka M., 2007. Influence of aboveground removal on an invasive perennial herb Rudbeckia laciniata L. (Compositae) in June: difference in belowground size. Japanese Journal of Conservation Ecology 12(2): 151-155.

Osawa T., Akasaka M., 2008. Regeneration property of an invasive perennial herb Rudbeckia laciniata L. (Compositae) and their influence on native plant community. Annual reports on Institute for Environmental Sciences 27:35-43.

Osawa T., Akasaka M., 2009. Management of the invasive perennial herb Rudbeckia laciniata L. (Compositae) using rhizome removal. Japanese Journal of Conservation Ecology 14(1): 37-43.

Stefanowicz A.M., Stanek M., Nobis M., Zubek S., 2017. Few effects of invasive plants Reynoutria japonica, Rudbeckia laciniata and Solidago gigantea on soil physical and chemical properties. Science of the Total Environment, 574: 938–946.

Vojniković S., 2015. Tall cone flower (Rudbeckia laciniata L.) - new invasive species in the flora of Boasnia and Herzgovina. Herbologia, 15: 39-47.

Vuillemenot M., 2011. Plan de lutte contre les espèces végétales invasives du marais de Saône (25) : Bilan des expérimentations des méthodes de contrôle 2006-2010 sur Symphyotrichum x salignum et Rudbeckia laciniata et perspectives d’actions. Conservatoire botanique national de Franche-Comté / Syndicat mixte du marais de Saône, 68 p. + annexes

Vuillemenot M., 2022. État des lieux des espèces végétales exotiques envahissantes ou potentiellement envahissantes problématiques pour la santé humaine en Franche-Comté (hors ambroisies) [en ligne]. Conservatoire botanique national de Franche-Comté – Observatoire régional de invertébrés, 27 p. + annexes. Disponible sur : http://cbnfc-ori.org/sites/cbnfc-ori.org/files/documentaton/files/471_rapport_eee_enjeu_sanitaire_2022_web_0.pdf (page consultée le 13/09/2022)

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Citation recommandée : CBNMed, 2021.
Rudbeckia laciniata [en ligne]. INVMED-Flore, plateforme sur les invasions biologiques végétales. Conservatoire botanique national méditerranéen et Conservatoire botanique national de Corse. Disponible sur : http://www.invmed.fr

Auteurs CBNMed : MLB, KD, MH, CC, CS
Révision : 2021



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