Nom(s) vernaculaire(s) | Canne à sucre fourragère |
Famille | Poaceae |
Origine | Asie |
Date d’introduction | Non connue |
PACA | Occitanie | Corse |
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Prévention |
Sud-Ouest | Pyrénées | Méd. Occ. | Méd. PACA | Massif Central | Alpine |
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Prévention | Prévention |
La canne à sucre fourragère (Saccharum spontaneum) n'a pas été observée à l'heure actuelle en région Provence-Alpes-Côte d'Azur et en région Corse : dans le cas de toute nouvelle observation de cette espèce sur ces territoires, n'hésitez pas à nous alerter (Onglet "Agir" > "Participez aux observations" : http://www.invmed.fr/src/agir/obs.php?idma=43).
Feuilles : feuilles munies d'une ligule membraneuse mais ciliée, limbes glabres.
Tige : tiges dressées, dures, coupantes, souvent creuses au centre.
Fleurs : inflorescences en panicules, plumeuses à maturité, à rameaux terminés par des paires ou triplets d'épillets tous semblables, caducs à maturité ; épillets comprimés dorsalement, à glumes presque égales et presque transparentes enveloppant les 2 fleurons : fleuron inférieur stérile, réduit à sa lemme, fleuron supérieur hermaphrodite ; lemmes mutiques. Floraison septembre-novembre.
Taille : de 1,5 à 2,5 de haut (voire jusqu'à 4 m).
Confusions possibles : avec la canne à sucre cultivée (Saccharum officinarum), qui n'est pas présente en France. Avec Tripidium ravennae, Miscanthus sinensis ou encore Cortaderia selloana (les deux dernières étant également exotiques), qui s'en distinguent par leur souche cespiteuse leur conférant un port en touffe (souche rampante chez Saccharum spontaneum). Les plantes naturalisées de S. spontaneum de méditerranée occidentale appartiennent généralement à la sous-espèce aegyptiacum.
Milieux | Côtes rocheuses et falaises ; Milieux anthropiques ; Prairies, pelouses sèches et garrigues |
Type de reproduction / propagation | La canne à sucre fourragère peut se reproduire de manière sexuée ou asexuée. La pollinisation croisée par le vent et l'auto-pollinisation sont toutes deux possibles. La production de graines est importante, entre 3 000 et 13 000 graines en moyenne par plante, et leur taux de germination est proche de 90%. Les graines sont dispersées par le vent ou par l'eau. La canne à sucre fourragère se reproduit également de manière asexuée par fragmentation des rhizomes et des tiges, qui peuvent s'enraciner aux nœuds. Elle peut s'hybrider avec la canne à sucre cultivée Saccharum officinarum. |
Type(s) biologique | Hémicryptophyte |
Floraison (mois) | J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D |
Impacts écologiques | D'après la bibliographie : La canne à sucre fourragère peut envahir des milieux naturels ou semi-naturels, surtout s'ils ont été perturbés (pâturage intensif, feux, etc.). Elle peut former des stations denses et participer à la réduction locale de la biodiversité en espèces végétales indigènes. Elle limite le recrutement de ces espèces et empêche la succession biologique en milieux forestiers. De plus, elle favorise les incendies et résiste bien à ceux-ci. |
Impacts sanitaires | D'après la bibliographie : Aucun impact sanitaire n'est recensé actuellement. |
Impacts sur les activités humaines | D'après la bibliographie : La canne à sucre fourragère peut envahir des cultures vivrières (ananas, blé, canne à sucre, café, caoutchouc, coton, millet, riz, soja, sorgho, thé), fourragères, horticoles ou sylvicoles. C'est un hôte de certains ravageurs ou maladies des cultures. Elle peut également envahir des pâturages (mais reste peu appétente pour le bétail). En Inde, des agriculteurs ont dû abandonner leurs terres envahies pour lesquelles la remise en état n'était pas rentable (trop difficile et chère). |
Aspects positifs | D'après la bibliographie : La canne à sucre fourragère est utilisée pour l'amélioration des variétés de canne à sucre cultivée. Elle peut également être utilisée comme fourrage (notamment pour la production d'ensilage), pour lutter contre l'érosion des sols, comme matériel de chaume, pour la production de papier, ou comme paillis. Les jeunes pousses sont comestibles et elle est utilisée comme plante médicinale. |
Prévention | Éviter de planter la canne à sucre fourragère en milieux naturels et semi-naturels (ne pas la rejeter dans la nature). |
Méthodes de contrôle ou d’éradication manuelles | Pas d'informations recensées ni de retours d'expériences connus sur ce type de méthode. |
Méthodes de contrôle ou d’éradication mécaniques | Une fauche répétée peut être utilisée pour gérer les populations de canne à sucre fourragère. Elle doit avoir lieu plusieurs fois durant la saison de croissance pour éviter sa floraison. Elle ne doit pas être réalisée si la plante est en fleurs pour éviter la dispersion des graines. Les tiges ne doivent pas être laissées sur place car elles peuvent s'enraciner aux noeuds. Le bâchage du sol durant 3 à 4 mois après avoir enlevé les parties aériennes de canne à sucre fourragère empêche leur régénération. Un arrachage mécanique peut être réalisé pour éliminer la canne à sucre fourragère pour des petites populations. Il faut enlever l'intégralité des rhizomes et des tiges car ceux-ci peuvent repartir, puis surveiller le site envahi tous les ans et arracher toute nouvelle plantule, jusqu'à épuisement de la banque de graines du sol. L'arrachage ne doit pas être réalisé lorsque les plantes sont en fleurs pour éviter de disperser les graines. Le labour profond peut être utilisé pour éviter le développement de la canne à sucre fourragère dans les cultures. Cependant, il peut parfois avoir l'effet inverse et favoriser sa régénération par les rhizomes ou la banque de graines du sol. L'inondation des parcelles envahies, quand cela est possible, est une technique permettant de limiter les populations de canne à sucre fourragère dans les cultures. |
Méthodes de contrôle ou d’éradication chimiques | Des herbicides (amitrole, atrazine, bromacil, dalapon, fluazifop-buthyl, glyphosate, haloxyfop-méthyl, oxyfluorfen, paraquat, etc.) ont parfois été utilisés pour lutter contre la canne à sucre fourragère, avec des résultats variables. Attention! l’utilisation d’herbicides est interdite à moins de 5 m d’un cours d’eau ou d’une zone de captage et inappropriée en sites naturels. Les méthodes de lutte chimique ont des impacts négatifs sur l’environnement et la santé humaine : il est indispensable de privilégier des méthodes alternatives. De plus, il est nécessaire de se tenir au courant de la législation en vigueur en matière d'utilisation de produits phytosanitaires : http://e-phy.agriculture.gouv.fr/ |
Méthodes de contrôle ou d’éradication biologiques ou écologiques | La mise en culture ou la plantation d'espèces végétales indigènes faisant de l'ombre permet de limiter la recolonisation par la canne à sucre fourragère après des opérations de gestion. Un paillage avec les chaumes de millet (ou de sorgho par exemple) limite la régénération de la canne à sucre fourragère. |
Méthodes inefficaces ou inappropriées | La canne à sucre fourragère est favorisée par le feu. |
Gestion des déchets | Tous les rémanents doivent être exportés avec précaution en dehors du site et incinérés pour éviter la dissémination des graines et la reprise à partir de fragments de rhizomes ou le bouturage des tiges. |
Précautions | Les graines pouvant être dispersées à travers le déplacement des engins et outils utilisés, leur nettoyage est à effectuer pour ne pas disséminer les graines et éviter le transfert non intentionnel de semences en provenance des zones envahies. La canne à sucre fourragère produit beaucoup de graines, il faut donc impérativement réaliser les opérations de contrôle avant la maturation des fruits. Les tiges ne doivent pas être laissées sur place car elles peuvent s'enraciner aux noeuds. |
Commentaires | Les envahissements importants de canne à sucre fourragère sont très difficiles à contrôler, notamment à cause des rhizomes qui peuvent descendre à 0,5-1 m en dessous de la surface du sol. La canne à sucre fourragère est réglementée en Australie, en Corée du Sud, en Équateur, aux États-Unis, au Guatemala, au Honduras, au Mexique, au Paraguay et au Pérou. Le coût de la gestion de la canne à sucre fourragère dans les plantations sylvicoles au Panama a été estimé entre 150 et 400$/ha. |
CABI, 2019. Saccharum spontaneum (wild sugarcane) [en ligne]. Centre for Agriculture and Biosciences. Disponible sur : https://www.cabi.org/isc/datasheet/48162 (page consultée le 05/03/2020)
GT IBMA, 2016. Saccharum spontaneum [en ligne]. Base d’information sur les invasions biologiques en milieux aquatiques. Groupe de travail national Invasions biologiques en milieux aquatiques. UICN France et Onema. Disponible sur : http://especes-exotiques-envahissantes.fr/espece/saccharum-spontaneum/ (page consultée le 05/03/2020)
Joo Kim T., Montagnini F., Dent D., 2008. Rehabilitating abandoned pastures in Panama: control of the invasive exotic grass, Saccharum spontaneum L., using artificial shade treatments. Journal of sustainable forestry, 26: 192-203
USDA. 2016. Weed risk assessment for Saccharum spontaneum L. (Poaceae) - Wild sugarcane. United States Department of Agriculture. 27 p.
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Citation recommandée : CBNMed, 2021. Saccharum spontaneum [en ligne]. INVMED-Flore, plateforme sur les invasions biologiques végétales. Conservatoire botanique national méditerranéen et Conservatoire botanique national de Corse. Disponible sur : http://www.invmed.fr
Auteurs CBNMed : MLB, KD, MH, CC, CS
Révision : 2021