Nom(s) vernaculaire(s) | Morelle jaune, Morelle à feuilles de chalef |
Famille | Solanaceae |
Origine | Amérique du Nord |
Date d’introduction | XXe (1967) |
PACA | Occitanie | Corse |
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Alerte | Alerte |
Sud-Ouest | Pyrénées | Méd. Occ. | Méd. PACA | Massif Central | Alpine |
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Prévention | Prévention | Alerte | Alerte | Prévention | Absente |
Port : herbacé, vivace.
Feuilles : alternes, lancéolées, pétiolées, de 4 à 16 cm de long et de 1 à 4 cm de large, de couleur vert foncé à vert pâle grisâtre, souvent poilues et portant des épines sur leur partie inférieure.
Tiges : souvent pubescentes et munies d'épines dont la couleur varie du jaune au noir.
Fleurs : longuement pédonculées, solitaires, groupées en cimes, violettes à blanches, à 5 étamines jaunes et à calice inégal. Floraison du printemps jusqu’à la fin de l’été.
Fruits : intermédiaires entre la baie et la capsule, secs à maturité, sphériques de couleur jaunâtre ressemblant à de petites tomates (entre 1 cm et 1,5 cm de diamètre). Chacun d’eux contient de 750 à 1200 graines couvertes d’une substance mucilagineuse. Fructification de l’été à l’automne.
Taille : Pouvant mesurer jusqu'à 1 m de haut.
Confusions possibles : En France, la difficulté relève surtout de l’identification formelle de la plante du fait de la variabilité morphologique observée dans notre région. Sur les stations de Châteauneuf-les-Martigues (Bouches-du-Rhône) et de Vic-la-Gardiole (Hérault), deux formes différentes de la plante ont été identifiées. À Vic-la-Gardiole, la plante présentait des feuilles larges duveteuses et d’un vert foncé, une tige couverte d’épines atteignant 80 cm de haut et des fleurs d’un violet intense. À Châteauneuf-les-Martigues, elle était prostrée (20 cm, dépourvue d’épines, elle avait des feuilles lisses d’un vert plus tendre et des fleurs presque blanches). Nota bene : des confusions sont possibles avec d’autres Solanacées exotiques : Solanum panduriforme, S. carolinense, S. coactiliferum, S. esuriale et S. karsensis. Ces espèces ne sont pas présentes en méditerranée française.
Milieux | Berges et ripisylves ; Milieux agricoles ; Milieux anthropiques ; Prairies, pelouses sèches et garrigues |
Type de reproduction / propagation | La morelle jaune se reproduit principalement par reproduction végétative à partir de différents organes (racines, rhizomes, drageons, collets, tiges). Un fragment de racine ou de rhizome de très petite taille (0,5 cm) produit des repousses. Enfoui, il peut rester viable plus de 15 mois. Elle produit également une très grande quantité de graines, qui sont libérées, disséminées par les véhicules et les engins agricoles, le bétail et l’eau. Certaines graines sont viables dès leur année de production. |
Type(s) biologique | Géophyte |
Floraison (mois) | J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D |
Impacts écologiques | D'après la bibliographie : La morelle jaune est avant tout une espèce ayant des impacts : |
Impacts sanitaires | Local : En région PACA et Occitanie : aucun incident du à la toxicité de la plante n'a été recensé en région actuellement. D'après la bibliographie : La morelle jaune peut avoir des impacts sur la santé humaine (plante toxique pouvant provoquer divers symptômes dont des éruptions cutanées si ingestion).
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Impacts sur les activités humaines | D'après la bibliographie : La morelle jaune pose de nombreux problèmes pour les cultures : elle impacte fortement les cultures de coton, de luzerne, de sorgho, de blé, de maïs, d'arachide, de betterave sucrière, de Citrus, de concombre, de tomate, d'olive, de pêches, de vignes, etc.
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Prévention | La répartition actuelle de la morelle jaune en méditerranée française, limitée à quelques stations, permet d’envisager des mesures d’éradication visant l'éradication totale de tous les individus de l’espèce. |
Méthodes de contrôle ou d’éradication manuelles | Lorsque les populations sont d'un recouvrement très limitée, un arrachage manuel minutieux couplé à un enfouissement souterrain peut être efficace. Une extraction soigneuse à la main des racines doit être effectuée pour éviter au maximum leur fragmentation et ainsi limiter les risques de reprises des fragments. |
Méthodes de contrôle ou d’éradication mécaniques | La fauche répétée sur de grandes surfaces permet d'affaiblir la plante et d'éviter sa fructification (contrôle de 50 à 80% des populations de l'espèce). |
Méthodes de contrôle ou d’éradication chimiques | Il n'y a actuellement aucun retour d'expérience connu sur l'efficacité de l'utilisation de techniques chimiques sur cette espèce. Attention! l’utilisation d’herbicides est interdite à moins de 5 m d’un cours d’eau ou d’une zone de captage et inappropriée en sites naturels. Les méthodes de lutte chimique ont des impacts négatifs sur l’environnement et la santé humaine : il est indispensable de privilégier des méthodes alternatives. De plus, il est nécessaire de se tenir au courant de la législation en vigueur en matière d'utilisation de produits phytosanitaires : http://e-phy.agriculture.gouv.fr/ |
Méthodes de contrôle ou d’éradication biologiques ou écologiques | Dans son aire d'origine la morelle jaune abrite une entomofaune herbivore diversifiée (Goedden, 1971), certains de ces insectes ont été testés comme agent de lutte biologique. Deux coléoptères ont été relachés en Afrique du Sud, Leptinotarsa texana et Leptinotarsa defecta. Seulement le premier provoque des dommages importants (Hoffman et al., 1998; Olckers et al., 1999). Des rotations avec des cultures étouffantes telles que Medicago sativa, Mentha viridis ou Digitaria eriantha peuvent permettre d'éradiquer à termes les populations de la morelle jaune. |
Méthodes inefficaces ou inappropriées | Dans le cas d’un contrôle mécanique, couper ou tondre sont des opérations à proscrire car elles entraîneraient une reprise encore plus rapide des plants. |
Gestion des déchets | Tous les rémanents issus des opérations de gestion doivent être évacués avec précaution. Les déchets végétaux doivent être incinérés et non compostés. |
Précautions | Les engins et outils doivent faire l'objet d'un nettoyage, avant de traiter la zone pour ne pas importer de nouvelles graines d'espèces exotiques, et après les travaux pour ne pas les introduire vers d'autres lieux lors de futurs travaux. Il faut exercer une pression permanente et assidue sur l’espèce de manière à limiter son retour. Si une combinaison de techniques est trouvée, il faudra poursuivre les travaux d'entretien sur une dizaine d'année, puis effectuer une veille permanente sans relâche. |
AME & CBNMed, 2003. Plantes Envahissantes de la Région Méditerranéenne. Agence méditerranéenne de l'environnement. Agence régionale pour l'environnement PACA & Conservatoire botanique national méditerranéen. 48 p.
CABI, 2019. Solanum elaeagnifolium [en ligne]. CAB International. Disponible sur : https://www.cabi.org/isc/datasheet/50516 (page consultée le 11/03/2021)
Chevrat C., 2005. Action d’éradication de la Morelle jaune (Solanum elaeagnifolium) sur la commune de Châteauneuf-les-Martigues. Montpellier, Conservatoire botanique national méditerranéen de Porquerolles. 6 p.
FCBN, 2013. Solanum elaeagnifolium Cavanilles. Fédération des Conservatoires botanique nationaux. 4 p.
Goedden R.D., 1971. Insect ecology of silverleaf nightshade. Weed Science, 19 : 45-51
Hoffman J.H., Moran V.C. & Impson F.A.C., 1998. Promising results from the first biological control programme against a solanaceous weed (Solanum elaeagnifolium). Agriculture, Ecosystems and Environment, 70: 145-150.
Olckers T., 1999. Biological control of Solanum mauritianum Scopoli (Solanaceae) in South Africa: A review of candidate agents, progress and future prospects. African Entomology Memoir, 1: 65-73
Uludag A., Gbehounou G., Kashefi J., Bouhache M., Bon M.-C, Bell C. & Lagopodi A., 2016. Review of the current situation for Solanum elaeagnifolium in the Mediterranean Basin. EPPO Bulletin, 46.
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Citation recommandée : CBNMed, 2021. Solanum elaeagnifolium [en ligne]. INVMED-Flore, plateforme sur les invasions biologiques végétales. Conservatoire botanique national méditerranéen et Conservatoire botanique national de Corse. Disponible sur : http://www.invmed.fr
Auteurs CBNMed : MH, CC, CS
Révision : 2021