Nom(s) vernaculaire(s) | Solidage géant, Solidage glabre, Solidage tardif, Verge d'or géante |
Famille | Asteraceae |
Origine | Amérique du Nord |
Date d’introduction | mi-XVIIIe (1758) |
PACA | Occitanie | Corse |
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Majeure | Modérée |
Sud-Ouest | Pyrénées | Méd. Occ. | Méd. PACA | Massif Central | Alpine |
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Emergente | Emergente | Alerte | Majeure | Majeure | Majeure |
Port : herbacée vivace à rhizome.
Feuilles : alternes, plus ou moins sessiles, lancéolées, glabres, à 3 nervures longitudinales, vert bleuâtre sur la face inférieure. Marge dentée, bords glabres ou ciliés. D'environ 8 à 18 cm de long sur 10 à 30 mm de large.
Tiges : glabre et lavée de rouge.
Fleurs : inflorescence en panicule pyramidale jaune. Le capitule mesure 2-3 mm de diamètre, de 5 à 15 fleurs ligulées de 1 à 3 mm de long. Floraison de juillet à novembre.
Fruits : akènes de 0,5 à 2 mm de long, avec une aigrette de soie de 2,5 à 4 mm de long. Fructification de septembre à novembre.
Taille : de 30 à 280 cm.
Milieux | Berges et ripisylves ; Forêts et maquis ; Marais, tourbières, tufières ; Milieux agricoles ; Milieux anthropiques ; Prairies humides |
Type de reproduction / propagation | Les solidages américains se reproduisent de manière asexuée par élongation du rhizome, mais aussi de manière sexuée (pollinisation entomophile). Ils produisent de nombreux akènes (jusqu'à 19 000 par individu) qui sont disséminés par le vent et par les animaux. Le taux de germination des graines est très élevé et celles-ci peuvent rester dans le sol deux ans avant de se développer afin d’attendre des conditions optimales à leur germination. Les rhizomes et les graines peuvent être propagés par les activités humaines (transport de sols contaminés, véhicules, voies de communication). Le solidage géant peut parfois s'hybrider avec le solidage du Canada Solidago canadensis. |
Type(s) biologique | Géophyte |
Floraison (mois) | J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D |
Impacts écologiques | Local : En région PACA : Les solidages américains entrent en compétition avec des communautés végétales non soumises à des crues régulières, comme les sous-bois de ripisylve (Durance, Buëch, Bléone, etc.) ou les végétations de bords de canaux. D'après la bibliographie : Les solidages américains forment des peuplements monospécifiques (jusqu'à 300 tiges/m²) réduisant la biodiversité par compétition et entravant la colonisation par les ligneux. Ils ont un impact sur la composition chimique du sol, sur les communautés microbiennes du sol (favorisant les champignons par rapport aux bactéries) et sur les communautés d'invertébrés. Ils émettent des substances toxiques pour les autres végétaux (composés allélopathiques). |
Impacts sanitaires | D'après la bibliographie : Aucun impact sanitaire n'est recensé actuellement. |
Impacts sur les activités humaines | D'après la bibliographie : Les solidages américains envahissent les cultures abandonnées et constituent une entrave à la remise en culture des parcelles (ils produisent des composés allélopathiques toxiques pour les cultures). Ils peuvent gêner les activités sylvicoles en retardant la colonisation des ligneux. Ils peuvent aussi diminuer la valeur fourragère des prairies, n'étant pas très appétents pour les herbivores. |
Aspects positifs | D'après la bibliographie : Le solidage géant est utilisé comme plante médicinale (propriétés spasmolytiques et diurétiques). C'est une plante mellifère (attirant les insectes). |
Prévention | Éviter de planter cette espèce en milieux naturels ou semi-naturels. Ne pas accepter de recevoir des terres dont on ignore la provenance. S'il faut agir, préférer réaliser des actions avant la montée en graine. |
Méthodes de contrôle ou d’éradication manuelles | Un arrachage manuel peut être effectué en avril-mai, lorsque l'on distingue la reprise de toutes les repousses. Les déchets verts issus de la gestion doivent être entreprosés sur une bâche pour qu'ils sèchent au soleil. Il faut surveiller les éventuels reprises en cours de la saison et les arracher. |
Méthodes de contrôle ou d’éradication mécaniques | Une fauche répétée deux fois par an fin mai et mi-août (avant la maturité des graines) permet de limiter l'expansion des massifs de solidages américains. Cette méthode de gestion doit être renouvelée pendant plusieurs années afin d'épuiser les réserves des rhizomes et la banque de graines du sol. Une seule coupe par an ne réduit pas le nombre de tiges, et au contraire, elle peut augmenter la densité de la population l'année suivante. |
Méthodes de contrôle ou d’éradication chimiques | D'après la bibliographie, les traitements chimiques (glyphosate, fluoroxypyre, 2,4-D amine, picloram, etc.) ont été utilisés en milieu agricole pour lutter contre de jeunes solidages américains (jusqu'à des hauteurs de 10-15 cm) mais ces traitements seraient inefficaces sur les individus plus grands. Attention! l’utilisation d’herbicides est interdite à moins de 5 m d’un cours d’eau ou d’une zone de captage et inappropriée en sites naturels. Les méthodes de lutte chimique ont des impacts négatifs sur l’environnement et la santé humaine : il est indispensable de privilégier des méthodes alternatives. De plus, il est nécessaire de se tenir au courant de la législation en vigueur en matière d'utilisation de produits phytosanitaires : http://e-phy.agriculture.gouv.fr/ |
Méthodes de contrôle ou d’éradication biologiques ou écologiques | La revégétalisation en plantant des ligneux indigènes (saules, aulnes) ou en semant des espèces herbacées permet de concurrencer les solidages américains (notamment pour la lumière). Cette méthode de gestion doit être couplée avec la fauche des solidages afin de permettre l'implantation des espèces indigènes. Un paillage peut être réalisé en complément de la fauche, car il permet de limiter la croissance des solidages américains, avantageant ainsi les espèces indigènes. Dans leur aire d'origine, les solidages américains sont attaqués par de nombreux insectes, qui sont de potentiels candidats pour la lutte biologique. Dans leur aire d'introduction l'herbivorie semble avoir peu d'impact, néanmoins certains insectes généralistes ainsi que les lapins peuvent se nourrir des solidages. |
Méthodes inefficaces ou inappropriées | Les traitements chimiques sont inefficaces sur les grands individus (> 10-15 cm). |
Gestion des déchets | Tous les rémanents doivent être exportés avec précaution en dehors du site et brûlés pour éviter la dissémination des graines et la reprise à partir de fragments de rhizomes. |
Précautions | Poursuivre les interventions de gestion jusqu'à la disparition totale de Solidago gigantea. |
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Citation recommandée : CBNMed, 2021. Solidago gigantea [en ligne]. INVMED-Flore, plateforme sur les invasions biologiques végétales. Conservatoire botanique national méditerranéen et Conservatoire botanique national de Corse. Disponible sur : http://www.invmed.fr
Auteurs CBNMed : KD, MH, CC, CS
Révision : 2021