Nom(s) vernaculaire(s) | Faux hygrophile |
Famille | Asteraceae |
Origine | Amérique du Sud |
Date d’introduction | fin XXe (1988) |
PACA | Occitanie | Corse |
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Prévention | Prévention |
Sud-Ouest | Pyrénées | Méd. Occ. | Méd. PACA | Massif Central | Alpine |
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Prévention | Prévention | Prévention | Absente | Prévention | Absente |
Le Faux hygrophile (Gymnocoronis spilanthoides) n'a pas été observé à l'heure actuelle en régions Provence-Alpes-Côte d'Azur, Occitanie ou Corse : dans le cas de toute nouvelle observation de cette espèce sur le territoire, n'hésitez pas à nous alerter (Onglet "Agir" > "Participez aux observations" : http://www.invmed.fr/src/agir/obs.php?idma=43).
Port : plante aquatique vivace pouvant former des tapis.
Feuilles : feuilles opposées, vert foncé brillant, ovales à lancéolées, grandes, à marges dentées et légèrement ondulées.
Tige : tiges vert pâle, érigées d'abord puis devenant prostrées, se ramifiant aux noeuds ; jeunes tiges plus ou moins anguleuses ; tiges matures plus ou moins arrondies, creuses, flottant sur l'eau.
Fleurs : fleurs blanchâtres, nombreuses, groupées en capitules terminaux de 1,5-2 cm de diamètre ; une seule rangée de bractées involucrales.
Fruits : petits akènes brun clair.
Taille : jusqu'à 2,5 m de long pour les formes aquatiques, et 1-1,5 m de haut pour les formes exondées.
Milieux | Berges et ripisylves ; Eaux courantes ou stagnantes ; Marais, tourbières, tufières |
Type de reproduction / propagation | L'espèce peut se reproduire par graines, qui présentent un fort taux de germination et peuvent rester viables plusieurs années dans le sol (3 à 16 ans). Néanmoins dans son aire d'introduction elle semble se reproduire principalement de manière végétative par des fragments de tiges (ou même parfois de feuilles) qui peuvent s'enraciner aux nœuds sur sol humide ou dans l'eau. Les graines et les fragments de tiges ou de feuilles peuvent être dispersées par l'eau, par la boue accrochée aux animaux ou par les activités humaines (machines, véhicules, équipements). |
Type(s) biologique | Hydrophyte |
Impacts écologiques | D'après la bibliographie : Le Faux hygrophile a une croissance rapide (jusqu'à 15 cm / semaine) et peut former des tapis denses à la surface de l'eau et ainsi évincer la végétation indigène. Il peut également avoir un impact négatif sur la faune associée (notamment les oiseaux d'eau). Il réduit la teneur en hydrogène de l'eau et diminue les flux. La qualité de l'eau est affectée par lorsque les parties végétatives meurent. |
Impacts sur les activités humaines | D'après la bibliographie : Les tapis de Faux hygrophiles peuvent bloquer les canaux de drainage et aggraver les inondations. Ils peuvent également impacter les activités de loisir et l'irrigation. Le Faux hygrophile pousse dans une rizière en Italie (mais pour le moment aucune perte économique n'a été notée). |
Aspects positifs | D'après la bibliographie : Le Faux hygrophile est utilisé comme plante ornementale pour les aquariums et les mares. C'est une plante attractive pour les insectes (notamment les papillons). |
Prévention | Éviter d'acheter cette espèce pour l'ornement des étangs, bassins et des aquariums. Ne pas rejeter le contenu des aquariums dans le milieu naturel. Le Faux hygrophile est inscrit sur le Règlement européen n°1143/2014 relatif à la prévention et à la gestion de l'introduction et de la propagation des espèces exotiques envahissantes, repris par arrêté ministériel du 14 février 2018 détaillant la liste des espèces animales et végétales exotiques envahissantes sur le territoire métropolitain. Il est ainsi interdit d'introduire cette espèce dans le milieu naturel, de l'utiliser, de la transporter, de la détenir, de l'échanger ou de la commercialiser. Il est primordial de sensibiliser les acteurs de l'environnement et le grand public aux conséquences de l'introduction et de la propagation de cette espèce (reconnaissance de l'espèce et moyens de gestion efficaces). |
Méthodes de contrôle ou d’éradication manuelles | Pour de petites surfaces ponctuellement envahies, l'arrachage manuel à partir des rives ou à l'aide d'embarcations reste la méthode la plus fine et la moins impactante pour le milieu. Il est cependant primordial de retirer l'ensemble de la plante (racines comprises) en évitant de casser les tiges. La lutte manuelle a réussi à réduire les petites infestations de G. spilanthoides, soit par enlèvement manuel, soit par ratissage, soit par des machines de drainage. Des actions de gestion sont réalisées sur la rivière Sarthe (le Mans – Roëzé) depuis 2022 avec le Conservatoire botanique national de Brest. |
Méthodes de contrôle ou d’éradication mécaniques | L'arrachage mécanique est possible pour lutter contre le Faux hygrophile en réalisant un assec et un curage, afin d'enlever les parties souterraines. Le site doit ensuite être surveillé pendant plusieurs années, et toute nouvelle plantule est à arracher. |
Méthodes de contrôle ou d’éradication chimiques | Il a été constaté que le glyphosate est inefficace sur G. spilanthoides, cet herbicide ne se diffusant que difficilement dans les parties souterraines ou immergées. En Australie, le metsulfuron-méthyle, assure un bon contrôle et a été autorisé pour une utilisation mineure sur l'espèce dans des situations aquatiques. Attention! L’utilisation d’herbicides est interdite à moins de 5 m d’un cours d’eau ou d’une zone de captage et inappropriée en sites naturels. Les méthodes de lutte chimique ont des impacts négatifs sur l’environnement et la santé humaine : il est indispensable de privilégier des méthodes alternatives. De plus, il est nécessaire de se tenir au courant de la législation en vigueur en matière d'utilisation de produits phytosanitaires : http://e-phy.agriculture.gouv.fr/ |
Méthodes de contrôle ou d’éradication biologiques ou écologiques | Pas d'informations sur ce type de méthode |
Méthodes inefficaces ou inappropriées | Si l'ensemble du matériel végétal n'est pas retiré lors de l'intervention, le Faux hygrophile pourra repartir et même se répandre (dispersion de fragments de tiges, graines...). |
Gestion des déchets | Tous les rémanents doivent être évacués avec précaution. Les déchets végétaux doivent être incinérés et non compostés. L'enfouissement en profondeur ou la combustion sont les méthodes de gestion des rémanents les plus sûres. |
Précautions | Il faut faire bien attention de ne pas laisser de fragments de tiges sur le site, car cela favoriserait sa dispersion. Il ne faut pas non plus réaliser d'opérations de lutte lorsque le Faux hygrophile est en fruits pour éviter de disperser les graines. Les engins et outils doivent faire l'objet d'un nettoyage, avant de traiter la zone pour ne pas importer de nouvelles graines d'espèces exotiques, et après les travaux pour ne pas les introduire vers d'autres lieux lors de futurs travaux. |
Commentaires | Espèce végétale exotique envahissante sur le territoire métropolitain : - Règlement d'exécution (UE) 2019/1262 de la Commission du 25 juillet 2019 modifiant le règlement d'exécution (UE) 2016/1141 pour mettre à jour la liste des espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l'Union.
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Ardenghi N.M., Barcheri G., Ballerini C., Cauzzi P., 2016. Gymnocoronis spilanthoides (Asteraceae, Eupatorieae), a new naturalized and potentially invasive aquatic alien in S Europe. Willdenowia, 46: 265-273.
Centre de ressources Espèces exotiques envahissantes. 2020. Gymnocoronis spilanthoides. Base d’information sur les espèces exotiques envahissantes. Centre de ressources Espèces exotiques envahissantes. UICN France et Office français de la biodiversité. [en ligne]. http://especes-exotiques-envahissantes.fr/espece/gymnocoronis-spilanthoides/ (page consultée le 05/05/2020)
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EPPO. 2017. Pest risk analysis for Gymnocoronis spilanthoides. European and Mediterranean Plant Protection Organization, 68 p.
EPPO, 2022. First report of Gymnocoronis spilanthoides in France. EPPO Reporting Service no. 09 - 2022
GISD. 2015. Species profile Gymnocoronis spilanthoides. Global Invasive Species Database. [en ligne]. http://www.iucngisd.org/gisd/species.php?sc=863 (page consultée le 05/05/2020)
Gunasekera L., 2019. Gymnocoronis spilanthoides (Senegal tea plant). Centre for Agriculture and Biosciences. [en ligne]. https://www.cabi.org/isc/datasheet/26246 (page consultée le 05/05/2020)
Hussner, A. 2012. Alien aquatic plant species in European countries. Weed Research, 52(4), 297-306.
Panetta F.D., 2010. Seed persistence of the invasive aquatic plant, Gymnocoronis spilanthoides (Asteraceae). Australian Journal of Botany, 57: 670-674.
Parsons WT & Cuthbertson EG, 2001. Noxious Weeds of Australia. 698 pp. CSIRO Publishing, Collingwood, Vic. (AU).
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van Valkenburg, J. L. C. H., & Odé, B. 2020. Smalle theeplant (Gymnocoronis spilanthoides (D. Don ex Hook. & Arn.) DC., Asteraceae), een onverwachte eerste vondst voor Nederland. Gorteria, 42(1), 39-45.
Weeds CRC, 2008. Weed management guide: G. spilanthoides – Gymnocoronis spilanthoides.
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Citation recommandée : CBNMed, 2024. Gymnocoronis spilanthoides DC [en ligne]. INVMED-Flore, plateforme sur les invasions biologiques végétales. Conservatoire botanique national méditerranéen et Conservatoire botanique national de Corse. Disponible sur : https://invmed.fr
Auteurs CBNMed : MLB, KD, MH, CC, CS, MLB, MF
Révision : 2024