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Parthenium hysterophorus L., 1753


Nom(s) vernaculaire(s)Parthénium matricaire, Fausse camomille, Grande camomille, Absinthe marron
FamilleAsteraceae
OrigineAmérique du Nord
Date d’introduction/

Statuts

Régions administratives
PACAOccitanieCorse
PréventionPrévention

Zones biogéographiques continentales
Sud-OuestPyrénéesMéd. Occ.Méd. PACAMassif CentralAlpine
PréventionPréventionPréventionPréventionPréventionPrévention


Description

Le parthénium matricaire (Parthenium hysterophorus) n'a pas été observé à l'heure actuelle en région Provence-Alpes-Côte d'Azur, région Occitanie ou région Corse : dans le cas de toute nouvelle observation de cette espèce sur le territoire, n'hésitez pas à nous alerter (Onglet "Agir" > "Participez aux observations" : http://www.invmed.fr/src/agir/obs.php?idma=43).

  • Port : plante herbacée annuelle aromatique.

  • Feuilles : feuilles de la rosette basale vert pâle, pubescentes, fortement lobées et découpées ; feuilles caulinaires plus petites et plus étroites, moins découpées, alternes.

  • Tige : tige dressée et ramifiée, pubescente, rigide, anguleuse, striée, devenant un peu ligneuse.

  • Fleurs : inflorescences terminales ou axillaires, pédonculées et légèrement poilues, composées de nombreux fleurons formant de petits capitules blancs de 3 à 5 mm de diamètre ; chaque capitule comprend 5(-8) fleurons fertiles au niveau du rayon et environ 40 fleurons mâles au niveau du disque.

  • Fruits : akènes noirs et applatis d'environ 2 mm de long.
  • Taille : de 30 à 90 cm de haut dans son aire d'origine, et jusqu'à 1,5 voire 2,5 m dans son aire d'introduction.

  • Confusions possibles : à l'état végétatif, le parthénium matricaire peut être confondu avec les ambroisies, notamment Ambrosia artemisiifolia, A. pilostachya ou A. tenuifolia. Il s'en distingue par ses feuilles alternes et sa tige striée. En fleurs, il n'y a pas de confusion possible.



Cartes

Répartition par mailles INPN de 5*5 km
Fréquence par départements

Altitudes
Biologie et écologie
MilieuxMilieux agricoles ; Milieux anthropiques
Type de reproduction / propagation

Le parthénium matricaire se reproduit par graines, qui peuvent être dispersées par le vent, l'eau, le bétail ou les activités humaines (semences agricoles contaminées, fourrage, machines agricoles, véhicules, équipements, sols contaminés). Une plante peut fleurir dès l'âge de 4 à 8 semaines, et durant 6 à 8 mois. Il peut donc y avoir plusieurs générations par an. Un individu produit en moyenne 15 000 à 25 000 graines par an, voire jusqu'à 100 000. La majorité des graines germe dans les 2 premières années, mais certaines peuvent rester viables jusqu'à 8 ans dans le sol. La viabilité des graines fraiches est de 85%, et de plus de 50% après 26 mois passés dans le sol.

Type(s) biologiqueThérophyte

Phénologie
Floraison (mois)JFMAMJJASOND


Impacts et aspects positifs
Impacts écologiques

D'après la bibliographie : Le parthénium matricaire peut parfois envahir des milieux naturels comme des prairies, sous-bois clairs ou bords de rivières. Il peut altérer la composition en nutriments et l'activité microbienne du sol. Il peut également exclure par compétition les espèces végétales indigènes grâce à ses propriété allélopathiques, et ainsi diminuer l'abondance et la richesse spécifique du site envahi. Le parthénium matricaire est toxique pour la faune sauvage. Néanmoins, il envahit principalement des milieux perturbés (espèce pionnière).


Impacts sanitaires

D'après la bibliographie : Le parthénium matricaire (plante et pollen) peut provoquer de sévères allergies (rhinites allergiques, eczéma, dermatites, asthme, bronchites). De plus, il est toxique et peut donner mauvais goût au lait ou à la viande d'animaux qui en auraient consommé.


Impacts sur les activités humaines

D'après la bibliographie : Le parthénium matricaire est une adventice de nombreuses cultures (agrumes, ail, anacardier, ananas, arachide, aubergine, avoine, banane, blé, brinjal, café, canne à sucre, cardamome, carotte, carthame, concombre, coton, courge, éleusine, gingembre, gombo, goyave, haricot, lentille, luffa, luzerne, maïs, mangue, millet, noix d'arec, noix de coco, oignon, olive, orge, papaye, pastèque, piment, pois chiche, pomme de terre, riz, seigle, sésame, sorgho, souci, tabac, tef, tomate, tournesol, trèfle, vigne, etc.). Il entre en compétition avec les cultures (de manière directe ou indirecte), possède des propriétés allélopathiques et est un hôte alternatif de nombreux ravageurs des cultures.

En Inde, il peut réduire les rendements des cultures de 40%. En Éthiopie, il peut réduire les récoltes de sorgho jusqu'à 97%. Il peut également remplacer les espèces végétales indigènes dans les pâturages, diminuant la production fourragère de 90%. Il est toxique pour le bétail. Dans l'État du Queensland (Australie) les pertes sont estimées à 16 millions de dollars australiens par an pour l'ensemble des éleveurs.


Aspects positifs

D'après la bibliographie : Le parthénium matricaire peut être utilisé comme engrais vert ou comme paillage pour réduire la présence d'adventices dans les cultures. Grâce à ses propriétés allélopathiques, il est aussi utilisé comme insecticide, herbicide, fongicide et nématicide. Il a également de nombreuses propriétés médicinales. Il est parfois utilisé en bio-remédiation et pour la production d'agrocarburants.



Gestion

Carte des actions réalisées

Méthodes de contrôle ou d’éradication
Prévention

Éviter de recevoir de la terre dont on ignore la provenance. Le parthénium matricaire est désormais inscrit sur le Règlement européen n°1143/2014 relatif à la prévention et à la gestion de l'introduction et de la propagation des espèces exotiques envahissantes, repris par arrêté ministériel du 14 février 2018 détaillant la liste des espèces animales et végétales exotiques envahissantes sur le territoire métropolitain. Il est ainsi interdit d'introduire cette espèce dans le milieu naturel, de l'utiliser, de la transporter, de la détenir, de l'échanger ou de la commercialiser.

La détection précoce du parthénium matricaire dès qu'il commence à s'établir dans un nouvel environnement est le meilleur moyen permettant d'éviter de devoir gérer de grosses populations.

Avoir une bonne gestion des pâturages avec un recouvrement important de la végétation empêche l'invasion par le parthénium matricaire, qui envahit principalement les zones perturbées (notamment surpâturées).

Méthodes de contrôle ou d’éradication manuelles

L'arrachage manuel est possible pour gérer les populations de parthénium matricaire si les zones envahies sont assez petites. Il faut faire attention de bien enlever toute la partie souterraine. L'arrachage doit être réalisé avant la floraison pour éviter la dispersion du pollen et pour limiter les allergies, et il doit être répété durant plusieurs années jusqu'à épuiser la banque de graines du sol. Il est nécessaire de porter un équipement adapté (gants, vêtements couvrants) et il est préférable que les opérations soient réalisées par des personnes non sensibles aux allergies.

Méthodes de contrôle ou d’éradication mécaniques

Le labour est possible pour gérer les populations de parthénium matricaire, il doit être réalisé avant la floraison pour éviter la dispersion des graines et pour limiter les allergies.

Méthodes de contrôle ou d’éradication chimiques

Des herbicides (2,4-D, aminopyralid, atrazine, bromoxynil, chlorimuron, clomazone, dicamba, flumioxazin, glufosinate, glyphosate, halosulfuron, hexazinone, imazapyr, MCPA, metsulfuron, MSMA, norflurazon, oxadiazon, oxyfluorfen, paraquat, picloram, thiobencarb, triclopyr, trifloxysulfuron, etc.) ont parfois été utilisés pour lutter contre le parthénium matricaire sur des petites zones envahies dans les cultures, avant le stade de floraison. Leur utilisation n'est pas rentable pour de grandes zones envahies. Attention! l’utilisation d’herbicides est interdite à moins de 5 m d’un cours d’eau ou d’une zone de captage et inappropriée en sites naturels. Les méthodes de lutte chimique ont des impacts négatifs sur l’environnement et la santé humaine : il est indispensable de privilégier des méthodes alternatives. De plus, il est nécessaire de se tenir au courant de la législation en vigueur en matière d'utilisation de produits phytosanitaires : http://e-phy.agriculture.gouv.fr/

Le parthénium matricaire est néamoins résistant à certains herbicides (alachlor, asulam, butachlor, butylate, chloransulam-méthyl, EPTC, glyphosate, imazethapyr, oryzalin, pendimethalin, sulfonylureas, trifluralin, vernolate).

Méthodes de contrôle ou d’éradication biologiques ou écologiques

Plusieurs agents de lutte biologique (9 insectes et 2 champignons pathogènes) ont été relâchés pour lutter contre le parthénium matricaire dans 5 pays (Afrique du Sud, Australie, Inde, Sri Lanka et Tanzanie). Certains de ces agents sont arrivés dans d'autres pays de manière accidentelle (Chine, Ethiopie, Kenya, Népal et Pakistan).

Il s'agit de :

- 4 coléoptères : Contrachelus albocinereus (présent en Australie), Listronotus setosipennis (présent en Australie et Tanzanie), Smicronyx lutulentus (présent en Australie) et Zigoramma bicolorata (présent en Afrique du sud, Australie, Inde, Pakistan, Népal et Tanzanie).

- 4 papillons de nuit : Bucculatrix parthenica (présent en Australie), Carmenta ithacae (présent en Australie), Epiblema strenuana (présent en Australie, Chine et Israël) et Platphalonidia mystica (présent en Australie).

- La cicadelle Stobaera concinna (présente en Australie).

- 2 rouilles : Puccinia abrupta var. partheniicola (présente en Afrique du Sud, Australie, Chine, Ethiopie, Inde, Kenya et Népal) et Puccinia xanthii var. parthenii-hysterophorae (présente en Afrique du Sud, Australie et Sri Lanka).

Tous les agents de lutte se sont établis sauf P. mystica et S. concinna.

E. strenuana, Z. bicolorata et L. setosipennis ont un impact significatif sur le parthénium matricaire. Les deux rouilles ont un impact sporadique et très variable selon les conditions climatiques.

Autres méthodes de contrôle ou d’éradication

Le semis d'espèces végétales locales de pâturage compétitrices ou la mise en culture sont recommandés après la mise en oeuvre d'opérations de gestion des populations de parthénium matricaire pour éviter une recolonisation.

Méthodes inefficaces ou inappropriées

La fauche n'est pas recommandée pour gérer les populations de parthénium matricaire car elle peut favoriser la dispersion des graines ainsi qu'une régénération rapide à partir de ramifications latérales proches du sol.

Le feu brûle toutes les espèces de pâturage et favorise la recolonisation du parthénium matricaire en créant des zones sans végétation.

Gestion des déchets

Le parthénium matricaire est toxique et allergène, les déchets verts issus d'opérations de gestion doivent être enfermés dans des sacs hermétiques puis incinérés. Il est important de prendre une dérogation au transport de cette espèce (dont les produits d'arrachage doivent être évacués directement vers un site de valorisation, c'est-à-dire de compostage professionnnel ou de méthanisation) pour être sûr que les graines ne puissent plus germer après le traitement des déchets verts.

Précautions

Il ne faut surtout pas réaliser d'opérations de gestion lorsque le parthénium matricaire est en fruits (ou en fleurs) car cela favoriserait la dispersion des graines.

Le parthénium matricaire est toxique et allergène, il faut donc porter un équipement adapté (gants, vêtements couvrants) pour réaliser les opérations de gestion, et les réaliser avant la floraison.

Les véhicules, machines et équipements doivent être nettoyés dans une zone dédiée pour enlever les graines qui auraient pu s'accrocher. Les éventuelles plantules issues de germinations qui apparaissent à cet endroit doivent être arrachées avant leur floraison.

Commentaires

Espèce végétale exotique envahissante sur le territoire métropolitain :

- Règlement d'exécution 2016/1141 de la Commission du 13 juillet 2016 adoptant une liste des espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l'Union conformément au règlement (UE) no 1143/2014 du Parlement européen et du Conseil.
- Arrêté du 14 février 2018 relatif à la prévention de l'introduction et de la propagation des espèces végétales exotiques envahissantes sur le territoire métropolitain. Annexe I-1.

Le parthénium matricaire est une espèce réglementée en Australie, en Afrique du Sud, au Kenya et au Sri Lanka, la lutte y est donc obligatoire. Son introduction est réglementée en Europe depuis 2018. Il existe une stratégie nationale d'actions de lutte contre cette espèce en Australie.

Le coût de la lutte chimique contre le parthénium matricaire dans les cultures du Queensland est estimé à 1,8 millions de dollars australiens par an (et le coût de la lutte et des pertes dans les pâturages est estimé à 22 millions de dollars australiens par an).

Des campagnes de prévention sont réalisées dans certains pays, notamment en Australie, Inde et Éthiopie.


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Citation recommandée : CBNMed, 2021. Parthenium hysterophorus [en ligne]. INVMED-Flore, plateforme sur les invasions biologiques végétales. Conservatoire botanique national méditerranéen et Conservatoire botanique national de Corse. Disponible sur : http://www.invmed.fr

Auteurs CBNMed : MH, CC, CS
Révision : 2021



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