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Pueraria montana var. lobata (Willd.) Maesen & S.M.Almeida ex Sanjappa & Predeep, 1992 [syn. Pueraria hirsuta (Thunb.) C.K.Schneid., 1907]


Nom(s) vernaculaire(s)Kudzu, Nepalem, Vigne japonaise, Puéraire hérissée
FamilleFabaceae
OrigineAsie
Date d’introduction/

Statuts

Régions administratives
PACAOccitanieCorse
PréventionPrévention

Zones biogéographiques continentales
Sud-OuestPyrénéesMéd. Occ.Méd. PACAMassif CentralAlpine
PréventionPréventionPréventionPréventionPréventionPrévention


Description

Le kudzu (Pueraria montana var. lobata) n'a pas été observé à l'heure actuelle en région Provence-Alpes-Côte d'Azur, région Occitanie ou région Corse : dans le cas de toute nouvelle observation de cette espèce sur le territoire, n'hésitez pas à nous alerter (Onglet "Agir" > "Participez aux observations" : http://www.invmed.fr/src/agir/obs.php?idma=43).

  • Port : plante vivace grimpante.

  • Feuilles : feuilles alternes, pubescentes, vert pâle, pennées, à trois folioles ovales à orbiculaires, entières, bi- ou trilobées.

  • Tige : tiges devenant ligneuses avec l'âge, pubescentes, ramifiées. Rhizomes très grands, jusqu'à 2 m de long et 18 à 45 cm de large, pouvant constituer plus de 50% de la biomasse de la plante et peser jusqu'à 180 kg.

  • Fleurs : fleurs roses à violettes ou bleues, parfumées, regroupées en panicules de 10 à 25 cm de long. Floraison juin-septembre.

  • Fruits : gousses brunes pubescentes, oblongues et applaties, contenant 3 à 10 graines, visibles au travers.
  • Taille : jusqu'à 15 m.

  • Confusions possibles : le kudzu se reconnaît facilement à son port grimpant, ses feuilles trifoliées et ses fleurs papillionnacées. Il existe 3 variétés en Asie : Pueraria montana var. lobata, var. montana et var. thomsonii, mais seule la variété lobata est considérée comme envahissante.



Cartes

Répartition par mailles INPN de 5*5 km
Fréquence par départements

Altitudes
Biologie et écologie
MilieuxForêts et maquis ; Milieux agricoles ; Milieux anthropiques ; Prairies humides
Type de reproduction / propagation

Le kudzu se reproduit principalement de manière végétative par ses rhizomes et par bouturage des tiges au niveau des nœuds. La reproduction sexuée est également possible bien qu'il produise peu de graines (une à deux graines viables par gousse, faible taux de germination). Il est pollinisé par des hyménoptères (un manque de pollinisateurs est possible dans les zones d'introduction). Les graines peuvent être dispersées par les animaux et les activités humaines (sols contaminés).

Type(s) biologiquePhanérophyte lianescente

Phénologie
Floraison (mois)JFMAMJJASOND


Impacts et aspects positifs
Impacts écologiques

D'après la bibliographie : Le kudzu est une plante grimpante à croissance rapide (jusqu'à 26 cm par jour et 15 m par saison de croissance), qui peut impacter très fortement des populations de plantes indigènes (y compris des arbres) en grimpant dessus, les étouffant et leur empêchant l'accès à la lumière. Il peut former des stations monospécifiques et ainsi réduire la diversité floristique et faunistique (notamment en communautés d'arthropodes). Il peut également modifier le cycle de l'azote (il vit en symbiose avec des bactéries fixatrices d'azote). Néanmoins, le kudzu envahit surtout des milieux perturbés.


Impacts sanitaires

D'après la bibliographie : Aucun impact sanitaire n'est recensé actuellement.


Impacts sur les activités humaines

D'après la bibliographie : Le kudzu peut envahir les plantations de pins et d'autres cultures. Dans le secteur de la foresterie aux États-Unis, les pertes sont estimées à 340 millions de dollars par an (120 $/ha/an). Le kudzu peut être porteur de la rouille du soja (provoquée par le champignon Phakopsora pachyrhizi) et contaminer des cultures. Il peut pousser sur des bâtiments, des poteaux, des câbles électriques ou téléphoniques et les abîmer. Enfin, il peut envahir des terrains militaires.


Aspects positifs

D'après la bibliographie : Le kudzu est comestible : ses rhizomes (source d'amidon), ses feuilles et ses fleurs sont consommés en Asie. Il est également utilisé comme plante médicinale et comme plante mellifère. Les tiges et les fibres sont utilisées en vannerie, papeterie, cannage, etc. Il est aussi utilisé comme engrais vert (il vit en symbiose avec des bactéries fixatrices d'azote) et agrocarburant. Dans ses zones d'introduction il était utilisé comme plante ornementale, fourragère et pour lutter contre l'érosion des sols.



Gestion

Carte des actions réalisées

Méthodes de contrôle ou d’éradication
Prévention

Éviter de planter cette espèce (ou de le rejeter dans la nature). Le kudzu est désormais inscrit sur le Règlement européen n°1143/2014 relatif à la prévention et à la gestion de l'introduction et de la propagation des espèces exotiques envahissantes, repris par arrêté ministériel du 14 février 2018 détaillant la liste des espèces animales et végétales exotiques envahissantes sur le territoire métropolitain. Il est ainsi interdit d'introduire cette espèce dans le milieu naturel, de l'utiliser, de la transporter, de la détenir, de l'échanger ou de la commercialiser.

Méthodes de contrôle ou d’éradication manuelles

Si on veut éliminer totalement un peuplement de kudzu, la plante doit être arrachée avec ses racines, ce qui est très fastidieux du fait de la profondeur du système racinaire.

Méthodes de contrôle ou d’éradication mécaniques

Une fauche des tiges juste au dessus du sol, répétée tous les mois, peut permettre de contrôler le kudzu mais pas d'éliminer ses populations. La fauche ne doit pas être réalisée lorsque la plante est en fruits pour éviter de disperser les graines (même si peu de risques de germination). Les tiges ne doivent pas être laissées sur place car elles peuvent se bouturer au niveau des noeuds. Pour maintenir le recouvrement d’un peuplement dynamique de kudzu aussi bas que possible grâce à la fauche, celle-ci doit avoir lieu au moins quatre fois par an.

Un arrachage mécanique peut être réalisé pour éliminer le kudzu dans les petites zones envahies. Il faut enlever l'intégralité des rhizomes et des tiges car ceux-ci peuvent repartir, puis surveiller le site envahi tous les ans pendant plusieurs années et arracher toute nouvelle plantule, jusqu'à épuisement de la banque de graines du sol. L'arrachage ne doit pas être réalisé lorsque les plantes sont en fruits pour éviter de disperser les graines.

Méthodes de contrôle ou d’éradication chimiques

Des herbicides (2,4-D, aminopyralid, clopyralid, dicamba, fluroxypyr, glyphosate, imazapyr, metsulfuron-méthyl, picloram, tebuthiuron, triclopyr, etc.) sont parfois utilisés pour lutter contre le kudzu, avec des résultats variables. Ceux-ci sont principalement efficaces sur les parties aériennes et les applications ont du être répétées pendant des années (parfois durant 10 ans) pour éliminer également les parties souterraines. Attention! l’utilisation d’herbicides est interdite à moins de 5 m d’un cours d’eau ou d’une zone de captage et inappropriée en sites naturels. Les méthodes de lutte chimique ont des impacts négatifs sur l’environnement et la santé humaine : il est indispensable de privilégier des méthodes alternatives. De plus, il est nécessaire de se tenir au courant de la législation en vigueur en matière d'utilisation de produits phytosanitaires : http://e-phy.agriculture.gouv.fr/

Méthodes de contrôle ou d’éradication biologiques ou écologiques

Le pâturage (par des vaches, des cochons, des chevaux, des moutons ou des chèvres) peut être utilisé pour contrôler les populations de kudzu. Il peut permettre de l'éliminer en 3 à 4 ans si les animaux consomment au moins 80% de la biomasse du kudzu. Cependant, les animaux ne peuvent pas consommer ses tiges (accrochées à des arbres en hauteur) et se rabattent vers d'autres plantes appétentes.

La bactérie Pseudomonas syringae pv. phaseolicola s'attaque au kudzu dans son aire d'introduction aux États-Unis. De plus, plusieurs champignons pathogènes (Alternaria helianthi, Colletotrichum gloeosporioides, Fusarium polyphialidicum, Fusarium solani, Myrothecium verrucaria, Phakopsora pachyrhizi, etc.) sont testés comme mycoherbicides pour lutter contre le kudzu.

Des recherches concernant des insectes phytophages qui pourraient être utilisés comme agents de lutte biologique sont actuellement en cours.

De plus, planter des espèces végétales indigènes après avoir mis en place des opérations de gestion permet de limiter la recolonisation du kudzu sur les sites envahis.

Autres méthodes de contrôle ou d’éradication

Le feu peut être utilisé pour brûler les parties aériennes du kudzu, en complément de la fauche, mais il ne permet pas d'éliminer les parties souterraines. Le kudzu peut repartir rapidement à partir de ses rhizomes après un traitement par le feu. Attention ! L'emploi de l'écobuage est réglementé en France.

Gestion des déchets

Les produits d'arrachage doivent être évacués directement vers un site de valorisation (unité de compostage ou méthanisation).

Précautions

Les engins et outils doivent faire l'objet d'un nettoyage, avant de traiter la zone pour ne pas importer de nouvelles graines d'espèces exotiques, et après les travaux pour ne pas les introduire ou introduire les rhizomes ou morceaux de tiges de kudzu vers d'autres lieux lors de futurs travaux.

Commentaires

Espèce végétale exotique envahissante sur le territoire métropolitain :

- Règlement d'exécution 2016/1141 de la Commission du 13 juillet 2016 adoptant une liste des espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l'Union conformément au règlement (UE) no 1143/2014 du Parlement européen et du Conseil.
- Arrêté du 14 février 2018 relatif à la prévention de l'introduction et de la propagation des espèces végétales exotiques envahissantes sur le territoire métropolitain. Annexe I-1.

Le kudzu est réglementé en Australie, aux États-Unis et en Europe. Les coûts de la gestion des populations de kudzu aux États-Unis ont été estimés à 500$/ha/an.


Sources bibliographiques

Buholzer S., Pron S., Gigon A., 2016. Lutte contre le kudzu ou la puéraire hérissée (Pueraria lobata). Agroscope, Reckenholzstrasse 191, 8046 Zürich. Disponible sur : www.agroscope.ch

EPPO, 2004. First report of Pueraria montana var. lobata (kudzu) in Italy: addition to the EPPO Alert List [en ligne]. European and Mediterranean Plant Protection Organization. Disponible sur : https://gd.eppo.int/reporting/article-1662 (page consultée le 02/03/2020)

EPPO, 2007. Pueraria lobata. Data sheets on quarantine pests. EPPO Bulletin, 37: 230-235.

Follak S., 2011. Potential distribution and environmental threat of Pueraria lobata. Open Life Sciences, 6: 457-469.

Gigon A., Pron S., Buholzer S., 2014. Ecology and distribution of the Southeast Asian invasive liana Kudzu, Pueraria lobata (Fabaceae), in Southern Switzerland. EPPO Bulletin, 44: 490-501.

GISD, 2015. Species profile Pueraria montana var. lobata [en ligne]. Global Invasive Species Database.  Disponible sur : http://www.iucngisd.org/gisd/species.php?sc=81 (page consultée le 02/03/2020)

Guertin P.J., Denight M.L., Gebhart D.L., Nelson L., 2008. Invasive Species Biology, Control, and Research. Part 1: Kudzu (Pueraria montana). US Army Corp of Engineers, Washington. 17 p.

Kartzinel T.R., Hamrick J.L., Wang C., Bowsher A.W., Quigley B.G., 2015. Heterogeneity of clonal patterns among patches of kudzu, Pueraria montana var. lobata, an invasive plant. Annals of botany, 116: 739-750.

Lindgren C.J., Castro K.L., Coiner H.A., Nurse R.E., Darbyshire S.J., 2013. The biology of invasive alien plants in Canada. 12. Pueraria montana var. lobata (Willd.) Sanjappa & Predeep. Canadian journal of plant science, 93: 71-95.

McDonald G., Sellers B., Langeland K., Duperron-Bond T., Ketterer-Guest E., 2008. Pueraria montana [en ligne]. Center for Aquatic and Invasive Plants, University of Florida, Institute of Food and Agricultural Sciences. Disponible sur : http://plants.ifas.ufl.edu/plant-directory/pueraria-montana/ (page consultée le 02/03/2020)

Pasiecznik N., 2019. Pueraria montana var. lobata (kudzu) [en ligne]. Centre for Agriculture and Biosciences International. Disponible sur : https://www.cabi.org/isc/datasheet/45903 (page consultée le 02/03/2020)

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PIER, 2017. Pueraria montana var. lobata [en ligne]. Pacific Island Ecosystems at Risk. Disponible sur : http://www.hear.org/pier/species/pueraria_montana_var_lobata.htm (page consultée le 02/03/2020)

Val'hor, 2020. Pueraria montana var. lobata [en ligne]. Code de conduite plantes envahissantes. Disponible sur : https://www.codeplantesenvahissantes.fr/plantes-concernees/ (page consultée le 28/04/2020)

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Citation recommandée : CBNMed, 2021. Pueraria montana var. lobata [en ligne]. INVMED-Flore, plateforme sur les invasions biologiques végétales. Conservatoire botanique national méditerranéen et Conservatoire botanique national de Corse. Disponible sur : http://www.invmed.fr

Auteurs CBNMed : MH, CC, CS
Révision : 2021



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