Erythranthe guttata possède une grande capacité de dispersion. Celle-ci est fortement liée aux crues. Elle adopte une double stratégie : une reproduction végétative par bouturage et une reproduction sexuée (graines) lui permettant alors une dispersion à différentes périodes de l'année. Lors des crues, des fragments de mimule tacheté se détachent. Après 6 semaines, 96% des fragments produisent des pousses et 99% produisent des racines. Pour ce qui est de la reproduction sexuée : un pied de mimule tacheté produit en moyenne 15 fruits (capsules) par an, et chaque fruit contient en moyenne 464 graines. Ainsi en 1 an, un pied peut libérer 7 000 graines. 18 jours après la libération des graines, 40% d'entre elles ont germé. Et 90 jours après, 80% des germinations sont toujours en vie (Truscott, 2006).

Ne pas planter cette espèce, surtout en milieux naturels et semi-naturels.

Il n'y a actuellement aucun retour d'expériences connu avec des mesures de gestion spécifiques à l'espèce.

L'arrachage manuel du mimule tacheté nécessite de nombreuses précautions. En premier lieu, la plante, étant fragile, se casse facilement et reste dans le sol systématiquement suite à un arrachage manuel simple. Il est donc nécessaire de prélever la plante simultanément avec son substrat pour éviter de laisser des rémanents sur site.

La pelle manuelle peut être un outil efficace pour contrôler les petites stations, surtout si une attention particulière est portée à l’enlèvement du système racinaire. Ensuite, l'arrachage manuel devrait être réalisé le plus possible avant la production des graines, qui est concomitante à la production des fleurs pour cette espèce. De plus, l’espèce étant difficilement repérable, une gestion efficace passe souvent par des opérateurs expérimentés et récurrents.

La gestion mécanique, comme le curage des stations envahies, doit être accompagnée de la pose d'un filet, du ramassage des fragments et du nettoyage des engins pour empêcher la plante de se propager davantage.

L'accessibilité au site et l'éloignement de la route de nombreuses zones envahies rend la gestion mécanique difficile pour cette espèce. Le traitement doit commencer au début de la saison de croissance et continuer aussi longtemps que la repousse est observée.

L'utilisation de produits phytosanitaires est interdite en France dans les zones humides ou aquatiques. Pour rappel, l’utilisation d’herbicides est interdite à moins de 5 m d’un cours d’eau ou d’une zone de captage et inappropriée en sites naturels. Les méthodes de lutte chimique ont des impacts négatifs sur l’environnement et la santé humaine : il est indispensable de privilégier des méthodes alternatives. De plus, il est nécessaire de se tenir au courant de la législation en vigueur en matière d'utilisation de produits phytosanitaires : http://e-phy.agriculture.gouv.fr/

Ne pas entreprendre une action sans suivi régulier.

Tous les rémanents doivent être évacués avec précaution.

Le transport involontaire de semences ou parties végétatives à travers les courants d'eau doit être évité. Il est nécessaire de poser un filet avant d'entreprendre un chantier, afin de récupérer les fragments produits lors de l'arrachage.

Les engins et outils doivent faire l'objet d'un nettoyage avant de traiter la zone pour ne pas importer de nouvelles graines d'espèces exotiques et après les travaux pour ne pas les introduire vers d'autres lieux lors de futurs travaux.

Après avoir entrepris des actions de gestion, la zone doit être surveillée durant plusieurs années.