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Phyla nodiflora var. minor (Gillies & Hook.) N.O'Leary & Múlgura, 2012 [syn. Phyla filiformis (Schrad.) Meikle, 1985 ; Lippia canescens auct. non Kunth, 1818, sensu P.Fourn., 1937]


Nom(s) vernaculaire(s)Phyla blanchâtre, Lippia gazon, Phyla mineure
FamilleVerbenaceae
OrigineAmérique du Sud
Date d’introductionXIXe

Statuts

Régions administratives
PACAOccitanieCorse
EmergenteEmergente

Zones biogéographiques continentales
Sud-OuestPyrénéesMéd. Occ.Méd. PACAMassif CentralAlpine
PréventionNon envahissanteEmergenteEmergentePréventionAbsente


Description

  • Port : plante herbacée vivace étalée formant des tapis. Nombreuses ramifications ligneuses à la base atteignant 1 m de longueur.

  • Feuilles : par paires à chaque nœud des tiges. De forme ovale-spatulées, de 1 à 3 cm de long, munies de 2 à 4 dents de chaque côté. Pétiole de 2 à 5 mm. Couvertes de minuscules poils lui donnant une apparence gris-vert.

  • Fleurs : regroupées en têtes denses sphériques de 0,5 à 1 cm de diamètre, portées par une tige dressée de 1,5 à 4,5 cm de long. Calice lobé, découpé jusqu’à la moitié. Corolle de 3 mm à 5 lobes inégaux, très pubescente, de couleur blanchâtre à rose pâle. Floraison du printemps jusqu’à l’automne si le sol est humide. Floraison de avril à octobre.

  • Fruits : capsules rondes, de 1 à 1,5 mm de diamètre. Fructification de l’été à l’automne.

  • Racines : système racinaire central pivotant, ligneux et dense de 50 à 80 cm de long. Racines fibreuses se développant à partir du système racinaire central ou de nœuds présents sur les tiges.

  • Taille : jusqu'à 1m de long.

  • Confusions possibles : Phyla nodiflora (L.) Greene [syn. Lippia nodiflora (L.) Michaux] (Verbénacées), est une plante à tiges radicantes herbacées. Son calice lobé est découpé jusqu’à la base. La corolle à 5 lobes subégaux mesure 2 mm. Elle est peu pubescente et de couleur blanche. En France, cette espèce est rare, on ne la trouve qu’en Corse.



Cartes

Répartition mailles 5 km et fréquence par départements

Altitudes
Biologie et écologie
MilieuxMilieux anthropiques ; Prairies humides
Type de reproduction / propagation

Chaque fruit s’ouvre à maturité pour libérer deux petites graines qui tombent au pied des plants mères. Elles sont ensuite transportées par l’eau, éventuellement par les fourmis ou les oiseaux. On a compté jusqu’à 1500 germinations par m2. Le phyla blanchâtre se reproduit très activement par reproduction végétative. Ses stolons lui permettent de s’étendre par tâches circulaires jusqu’à former un tapis dense. Il entre en repos végétatif en période de sécheresse et rejette de souche dès l’apparition d’eau (pluie, inondation). Lors d’inondations ou de travaux du sol, des fragments de tige sont arrachés ou sectionnés. Ils sont transportés par l’eau (éventuellement par le bétail ou les oiseaux). Ils possèdent une grande capacité à bouturer.

Type(s) biologiqueHémicryptophyte

Phénologie
Floraison (mois)JFMAMJJASOND


Impacts et aspects positifs
Impacts écologiques

D'après la bibliographie : Le phyla blanchâtre empêche la germination et la croissance des autres plantes en produisant des substances toxiques. L'espèce entre en compétition avec les plantes indigènes pour les nutriments. En Australie, il assèche les terrains sur une profondeur considérable (jusqu’à 2 m), provoquant l’érosion et l’affaissement des sols et des berges. Dans les prairies inondées, les sédiments et les limons charriés ne sont pas retenus par le phyla blanchâtre. Ils augmentent la turbidité des cours d’eau dans lesquels ils se déversent, ce qui affecte la faune et la flore. Dans la Basse plaine de l’Aude, l'espèce contribue à modifier le cortège entomofaunistique spécifique des prairies naturelles. Le régime alimentaire des oiseaux, dont certaines espèces rares et protégées, s’en trouve modifié.


Impacts sanitaires

D'après la bibliographie : Aucun impact sanitaire n'est recensé actuellement.


Impacts sur les activités humaines

D'après la bibliographie : Cette espèce n'étant pas pâturée par le bétail, la valeur pastorale et fourragère des prairies envahies diminue fortement.


Aspects positifs

D'après la bibliographie : Par sa robustesse et son aptitude à recouvrir les sols, elle est commercialisée étant une bonne alternative au gazon car demande peu d'arrosage et de traitements pour un bon entretien.



Gestion

Carte des actions réalisées

Méthodes de contrôle ou d’éradication
Prévention

Il est préconisé d'essayer de l'éradiquer dès constatation de sa présence dans un milieu naturel afin de limiter sa propagation.

Méthodes de contrôle ou d’éradication manuelles

Pas d'informations recensées ni de retours d'expériences connus sur l'efficacité de ce type de méthode.

Méthodes de contrôle ou d’éradication mécaniques

Les zones envahies peuvent être labourées ou hersées lorsque l'espèce se trouve proche des parcelles en cultures.

Méthodes de contrôle ou d’éradication chimiques

Il n'y a actuellement aucun retour d'expérience connu sur l'efficacité de l'utilisation de techniques chimiques sur cette espèce. Attention! l’utilisation d’herbicides est interdite à moins de 5 m d’un cours d’eau ou d’une zone de captage et inappropriée en sites naturels. Les méthodes de lutte chimique ont des impacts négatifs sur l’environnement et la santé humaine : il est indispensable de privilégier des méthodes alternatives. De plus, il est nécessaire de se tenir au courant de la législation en vigueur en matière d'utilisation de produits phytosanitaires : http://e-phy.agriculture.gouv.fr/

Méthodes de contrôle ou d’éradication biologiques ou écologiques

Introduire dans les pâtures des espèces concurrentes en forte densité comme un mélange de graminées vivaces et de légumineuses peut aider à limiter sa propagation.

Autres méthodes de contrôle ou d’éradication

Créer des phases de submersions sur des périodes de 4 à 8 semaines prévient son installation et sa propagation, cette plante ne supportant pas la présence d'eau sur un temps prolongé.

Méthodes inefficaces ou inappropriées

En France (Aude) et en Australie, la plante n'est pas broutée par les moutons, car non appétente. Donc le pâturage ne semble pas être une méthode efficace pour limiter la propagation de cette espèce.

Gestion des déchets

Tous les rémanents doivent être évacués avec précaution. Les déchets végétaux doivent être incinérés et non compostés.

L'enfouissement en profondeur ou la combustion sont les méthodes de gestion des rémanents les plus sûres.

Précautions

Les engins et outils doivent faire l'objet d'un nettoyage, avant de traiter la zone pour ne pas importer de nouvelles graines d'espèces exotiques, et après les travaux pour ne pas les introduire vers d'autres lieux lors de futurs travaux.

Commentaires

Toute opération doit au préalable faire l'objet d'une étude fine du contexte local afin de définir les modes opératoires et les précautions à prendre.


Sources bibliographiques

AE RMC, 2016. Savoirs et savoir-faire sur les populations exotiques envahissantes végétales et animales et préconisations pour la mise en oeuvre des SDAGE, Volume 4 : fiches pratiques pour la mise en oeuvre des plans d'actions contre la dispersion des espèces exotiques envahissantes. Agence de l'eau Rhône-Méditerranée-Corse, Bassins Rhône Méditerannée et de Corse, 130 p.

AME & CBNMed, 2003. Plantes Envahissantes de la Région Méditerranéenne. Agence méditerranéenne de l'environnement. Agence régionale pour l'environnement PACA. 48 p.

ARPE & CBNMed, 2009. Plantes Envahissantes - Guide d'identification des principales espèces aquatiques et de berges en Provence et Languedoc. Agence régionale pour l'environnement PACA. 112 p.

Fried G., 2012. Guide des plantes invasives. Belin, Paris. 272 p.

SM Étang de l'Or, 2013. Inventaire des plantes exotiques - site Natura 2000 "Etang de Mauguio". Fiche Phyla filiformis [en ligne]. Syndicat mixte de l'Étang de l'Or. Disponible sur : http://www.etang-de-l-or.com/uploads/file/Biodiversite/espenvah/invasor/FICHE_Lippia.pdf (page consultée le 04/04/2016)

Weeds of Australia, 2020. Phyla canescens [en ligne]. Disponible sur : https://profiles.ala.org.au/opus/weeds-australia/profile/Phyla%20canescens (page consultée le 05/04/2021)

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Citation recommandée : CBNMed, 2021. Phyla nodiflora var. minor [en ligne]. INVMED-Flore, plateforme sur les invasions biologiques végétales. Conservatoire botanique national méditerranéen et Conservatoire botanique national de Corse. Disponible sur : http://www.invmed.fr

Auteurs CBNMed : MH, CC, CS
Révision : 2021



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