Nom(s) vernaculaire(s) | Mimosa à feuilles de saule, Mimosa bleuâtre |
Famille | Fabaceae |
Origine | Océanie |
Date d’introduction | XIXe (1830) |
PACA | Occitanie | Corse |
---|---|---|
Alerte | Prévention | Alerte |
Sud-Ouest | Pyrénées | Méd. Occ. | Méd. PACA | Massif Central | Alpine |
---|---|---|---|---|---|
Prévention | Prévention | Prévention | Alerte | Prévention | Prévention |
Port : arbustif à arboré, les branches retombent comme un saule-pleureur.
Feuilles : ce sont des phyllodes entiers vertes glauques, glabres, coriaces, oblongues légèrement arqués, avec une nervure centrale marquée et de petites nervures latérales. Phyllode mesurant de 8 à 25 cm de long sur 0,5 à 3 cm de large. A la base de la phyllode se trouve une glande.
Tiges : écorce d’un gris brunâtre, lisse à finement fissurée. Rameaux anguleux.
Fleurs : jaune doré foncé, regroupées en glomérules sphériques de 10 à 15 mm de diamètre. Ces glomérules sont regroupés par 5-10 sur de courts rameaux axillaires. Floraison de mars à mai.
Fruits : gousses linéaires aplatie de 10 à 14 cm de long sur 4 à 8 mm de large. Les graines sont attachées aux parois du fruit par un court cordon (funicule) blanc.
Taille : de 3 à 6 m de haut.
Confusions possibles : très semblable à A. retinodes qui a le funicule des graines qui est très long (il entoure chaque graine) et A. pycnantha qui a des glomérules floraux regroupés en plus grand nombre (>10 glomérules par inflorescence).
A. saligna peut également être confondu avec:
- A. melanoxylon qui a plusieurs nervures marquées (2 à 7) sur chaque phyllode et des fleurs jaune pâle;
- A. longifolia qui a aussi des phyllodes mais qui possède des inflorescences allongées en épi;
- A. paradoxa qui a des épines et de petites phyllodes;
Sinon A. saligna se distingue facilement des autres espèces d'Acacia qui ont des feuilles composées.
Milieux | Dunes côtières et plages de sable ; Milieux anthropiques ; Prairies, pelouses sèches et garrigues |
Type de reproduction / propagation | Fleurit dès la 2ème année (Jacquemin, 1997). Cette espèce se disperse principalement par reproduction sexuée, mais peut également former des petits colonies par des drageons. Grosse production de graines, pouvant rester longtemps en dormance dans le sol, et dont la germination peut être favoriser par le feu (CABI). |
Type(s) biologique | Phanérophyte |
Floraison (mois) | J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D |
Impacts écologiques | Local : En région PACA : Peuplements denses, formant une litière abondante enrichissant le sol en azote et en matière organique, impliquant une forte modification de la strate herbacée. D'après la bibliographie : Espèce particulièrement envahissante dans les systèmes dunaires du Portugal et d’Israël où elle a été introduite pour lutter contre l’érosion et stabiliser les dunes. Augmente la quantité d'azote dans le sol des zones envahies (CABI). Cette espèce forme des peuplements denses de semis suite à un incendie, surpassant les espèces indigènes ( CAL-IPC, 2020) |
Impacts sanitaires | D'après la bibliographie : Le pollen est considéré comme une source d'allergies possible (Brundu, 2018) |
Impacts sur les activités humaines | D'après la bibliographie : Coûts élevés de l'application des mesures de contrôle (Invasoras, 2020) |
Aspects positifs | D'après la bibliographie : A. saligna est une espèce arborescente polyvalente: comme bois de chauffage, fourrage, et pour lutter contre l'érosion du sol (CABI). |
Prévention | La plantation de l'espèce doit être évitée. |
Méthodes de contrôle ou d’éradication manuelles | L'arrachage manuel est envisageable dès le début de l'invasion ou sur de petites populations isolées mais ne suffit pas pour les colonies plus largement répandues. Il est important d'agir rapidement des les premiers stades de l'infestation afin que l'espèce n'aie peu de chance de s'établir durablement (Brundu, 2018).
|
Méthodes de contrôle ou d’éradication mécaniques | Plusieurs méthodes de contrôle mécanique sont envisageables selon le stade de développement des individus. L’espèce drageonnant très facilement, la combinaison de plusieurs méthodes peut être à envisager. L'écorçage peut être utilisé pour éliminer les pieds mère (adulte semencier), à la fin de l'hiver ou au début du printemps (Cabasse, 2015) :
La technique du tire-sève a pour but d'appauvrir la souche du mimosa qui va perdre sa capacité de rejet. Elle s'applique sur les jeunes rejets (Cabasse, 2015) :
Le bâchage a pour objectif ici d'empêcher la photosynthèse et donc la pousse des rejets ou semis. Il est simple, efficace et peu coûteux. Cette méthode s'utilise sur de petites surfaces (environ 50 m²). Elle peut également être utilisée sur une souche isolée (bâcher uniquement la souche). Elle a cependant un impact négatif sur la faune du sol et la flore locale (retour de la végétation au bout de 10 ans) (Cabasse, 2015) :
La fauche (ou le débroussaillement) permet d'épuiser les réserves du mimosa par une coupe systématique des rejets. 3 ou 4 passages par an sont nécessaires pour épuiser les réserves. C'est une méthode longue, qui nécessite des fauches régulières pendant plusieurs années. Il est nécessaire de prévoir un passage sur la zone 4 fois par an (2 au printemps et 2 à l'automne) pour pister l'apparition de semis et les arracher de manière systématique (Cabasse, 2015).
Ces méthodes nécessitent une veille permanente et assidue sur la zone travaillée pour pister l'apparition de semis et les arracher. Pour les méthodes n'empêchant pas la fructification (écorçage et tire-sève), un passage sur la zone 1 fois tous les deux mois est nécessaire. Ces travaux peuvent être suivis de plantations d'espèces indigènes qui pourront à terme faire de l'ombre aux semis ou rejets de mimosas (Cabasse, 2015). |
Méthodes de contrôle ou d’éradication chimiques | Il n'y a actuellement aucun retour d'expérience connu sur l'efficacité de l'utilisation de techniques chimiques sur cette espèce. Attention! l’utilisation d’herbicides est interdite à moins de 5 m d’un cours d’eau ou d’une zone de captage et inappropriée en sites naturels. Les méthodes de lutte chimique ont des impacts négatifs sur l’environnement et la santé humaine : il est indispensable de privilégier des méthodes alternatives. De plus, il est nécessaire de se tenir au courant de la législation en vigueur en matière d'utilisation de produits phytosanitaires : http://e-phy.agriculture.gouv.fr/ |
Méthodes de contrôle ou d’éradication biologiques ou écologiques | Des essais de contrôle biologique se sont avérés concluants en Afrique du Sud, avec l’utilisation d’une rouille, Uromycladium tepperianum comme agent de contrôle. La densité des populations a été fortement réduite, ainsi que la longévité des arbres et le taux de reproduction (CABI). |
Autres méthodes de contrôle ou d’éradication | La réduction de la banque de graine du sol s'effectue par un brûlage dirigé, avec un feu très lent.
L’humidification des sols permet également de réduire le taux de germination des graines (Cohen et al. 2008). |
Méthodes inefficaces ou inappropriées | Ne pas entreprendre une action sans suivi régulier.
|
Gestion des déchets | Tous les rémanents doivent être évacués avec précaution. Les déchets végétaux doivent être incinérés et non compostés. L'enfouissement en profondeur ou la combustion sont les méthodes de gestion des rémanents les plus sûres. |
Précautions | Les engins et outils doivent faire l'objet d'un nettoyage, avant de traiter la zone pour ne pas importer de nouvelles graines d'espèces exotiques, et après les travaux pour ne pas les introduire vers d'autres lieux lors de futurs travaux. Il faut exercer une pression permanente et assidue sur l’espèce de manière à limiter son retour. Si une combinaison de techniques est trouvée, il faudra poursuivre les travaux d'entretien sur une dizaine d'année, puis effectuer une veille permanente sans relâche. |
Commentaires | Espèce végétale exotique envahissante sur le territoire métropolitain : - Règlement d'exécution 2019/1262 de la Commission du 25 juillet 2019 modifiant le règlement d'exécution (UE) 2016/1141 pour mettre à jour la liste des espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l'Union.
|
Brundu, G., Lozano, V. and Branquart, E., 2018. Information on measures and related costs in relation to species considered for inclusion on the Union list: Acacia saligna. Technical note prepared by IUCN for the European Commission. [en ligne] https://circabc.europa.eu/sd/a/7685ce4c-b6c4-4fd7-96b6-0c360ffbffa4/TSSR%20Task%202018%20Acacia%20saligna.pdf (page consultée le 03/03/2021)
Cabasse C., 2015. Réflexion en vue de préconisation de travaux afin de limiter la colonisation par le mimosa (Acacia dealbata) sur le hameau du Dattier (Cavalaire, Var). Office National des Forêts. 27 p.
CABI. Invasive Species Compendium. Acacia saligna (Port Jackson wattle). [en ligne] https://www.cabi.org/isc/datasheet/2402 (page consultée le 14/02/2018)
California Invasive Plant Council, 2020. Acacia saligna. [en ligne] https://www.cal-ipc.org/plants/risk/acacia-saligna-risk/ (page consultée le 03/03/2021)
CDR EEE. 2016. Acacia saligna. Base d’information sur les invasions biologiques en milieux aquatiques. Groupe de travail national Invasions biologiques en milieux aquatiques. UICN France et Office français de la biodiversité. [en ligne] http://especes-exotiques-envahissantes.fr/espece/acacia-saligna/ (page consultée le 03/03/2021)
Cohen O., Riov J., Katan J., Gamliel A., Bar (Kutiel) P., 2008. Reducing Persistent Seed Banks of Invasive Plants by Soil Solarization-The Case of Acacia saligna. Weed Science. 56(6). Nov-Dec 2008. 860-865.
Fried, G., 2012. Guide des plantes invasives. Belin, Paris. 272 p.
Invasoras, 2020. Acacia saligna. [en ligne]. https://invasoras.pt/pt/planta-invasora/acacia-saligna (page consultée le 07/04/2021)
Jacquemin D., 1997. Mimosas pour le Climat Méditerranéen. Une étude du genre Acaouicia. Editions Champflour. 127 p.
Val'hor. Code de conduite plantes envahissantes. https://www.codeplantesenvahissantes.fr/plantes-concernees/ (page consultée le 28/04/2020)
-------------------
Citation recommandée : CBNMed, 2023. Acacia saligna [en ligne]. INVMED-Flore, plateforme sur les invasions biologiques végétales. Conservatoire botanique national méditerranéen et Conservatoire botanique national de Corse. Disponible sur : https://invmed.fr
Auteurs CBNMed : KD, MH, CC, CS, MF
Révision : 2023