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Acacia saligna (Labill.) H.L.Wendl., 1820 [syn. Acacia cyanophylla Lindl., 1839]


Nom(s) vernaculaire(s)Mimosa à feuilles de saule, Mimosa bleuâtre
FamilleFabaceae
OrigineOcéanie
Date d’introductionXIXe (1830)

Statuts

Régions administratives
PACAOccitanieCorse
AlertePréventionAlerte

Zones biogéographiques continentales
Sud-OuestPyrénéesMéd. Occ.Méd. PACAMassif CentralAlpine
PréventionPréventionPréventionAlertePréventionPrévention


Description

  • Port : arbustif à arboré, les branches retombent comme un saule-pleureur.

  • Feuilles : ce sont des phyllodes entiers vertes glauques, glabres,  coriaces, oblongues légèrement arqués, avec une nervure centrale marquée et de petites nervures latérales. Phyllode mesurant de 8 à 25 cm de long sur 0,5 à 3 cm de large. A la base de la phyllode se trouve une glande.

  • Tiges : écorce d’un gris brunâtre, lisse à finement fissurée. Rameaux anguleux.

  • Fleurs : jaune doré foncé, regroupées en glomérules sphériques de 10 à 15 mm de diamètre. Ces glomérules sont regroupés par 5-10 sur de courts rameaux axillaires. Floraison de mars à mai.

  • Fruits : gousses linéaires aplatie de 10 à 14 cm de long sur 4 à 8 mm de large. Les graines sont attachées aux parois du fruit par un court cordon (funicule) blanc.

  • Taille : de 3 à 6 m de haut.

  • Confusions possibles : très semblable à A. retinodes qui a le funicule des graines qui est très long (il entoure chaque graine) et A. pycnantha qui a des glomérules floraux regroupés en plus grand nombre (>10 glomérules par inflorescence).
    A. saligna peut également être confondu avec:
    - A. melanoxylon qui a plusieurs nervures marquées (2 à 7) sur chaque phyllode et des fleurs jaune pâle;
    - A. longifolia qui a aussi des phyllodes mais qui possède des inflorescences allongées en épi;
    - A. paradoxa qui a des épines et de petites phyllodes;
    Sinon A. saligna se distingue facilement des autres espèces d'Acacia qui ont des feuilles composées.



Cartes

Répartition par mailles INPN de 5*5 km
Fréquence par départements

Altitudes
Biologie et écologie
MilieuxDunes côtières et plages de sable ; Milieux anthropiques ; Prairies, pelouses sèches et garrigues
Type de reproduction / propagation

Fleurit dès la 2ème année (Jacquemin, 1997). Cette espèce se disperse principalement par reproduction sexuée, mais peut également former des petits colonies par des drageons. Grosse production de graines, pouvant rester longtemps en dormance dans le sol, et dont la germination peut être favoriser par le feu (CABI).

Type(s) biologiquePhanérophyte

Phénologie
Floraison (mois)JFMAMJJASOND


Impacts et aspects positifs
Impacts écologiques

Local : En région PACA : Peuplements denses, formant une litière abondante enrichissant le sol en azote et en matière organique, impliquant une forte modification de la strate herbacée.


D'après la bibliographie : Espèce particulièrement envahissante dans les systèmes dunaires du Portugal et d’Israël où elle a été introduite pour lutter contre l’érosion et stabiliser les dunes. Augmente la quantité d'azote dans le sol des zones envahies (CABI). Cette espèce forme des peuplements denses de semis suite à un incendie, surpassant les espèces indigènes ( CAL-IPC, 2020)


Impacts sanitaires

D'après la bibliographie : Le pollen est considéré comme une source d'allergies possible (Brundu, 2018)


Impacts sur les activités humaines

D'après la bibliographie : Coûts élevés de l'application des mesures de contrôle (Invasoras, 2020)


Aspects positifs

D'après la bibliographie : A. saligna est une espèce arborescente polyvalente: comme bois de chauffage, fourrage, et pour lutter contre l'érosion du sol (CABI).



Gestion

Carte des actions réalisées

Méthodes de contrôle ou d’éradication
Prévention

La plantation de l'espèce doit être évitée.

Méthodes de contrôle ou d’éradication manuelles

L'arrachage manuel est envisageable dès le début de l'invasion ou sur de petites populations isolées mais ne suffit pas pour les colonies plus largement répandues. 

Il est important d'agir rapidement des les premiers stades de l'infestation afin que l'espèce n'aie peu de chance de s'établir durablement (Brundu, 2018). 

 

Méthodes de contrôle ou d’éradication mécaniques

Plusieurs méthodes de contrôle mécanique sont envisageables selon le stade de développement des individus. L’espèce drageonnant très facilement, la combinaison de plusieurs méthodes peut être à envisager.

L'écorçage peut être utilisé pour éliminer les pieds mère (adulte semencier), à la fin de l'hiver ou au début du printemps (Cabasse, 2015) :

  • retirer par bandes toute l'écorce sur l'ensemble du tronc depuis l'incision vers le bas jusqu'au maximum des racines ;
  • éliminer régulièrement les éventuels rejets ou semis (arrachage ou débroussaillement) ;
  • attendre environ 1 an (voire plus) jusqu'à ce que l'arbre sèche et meure. Une fois l'arbre mort, le couper ;
  • dessoucher et enlever toutes les racines et évacuer les rémanents.

La technique du tire-sève a pour but d'appauvrir la souche du mimosa qui va perdre sa capacité de rejet. Elle s'applique sur les jeunes rejets (Cabasse, 2015) :

  • abattre le pied mère ayant généré les drageons ;
  • sélectionner sur l'ensemble des rejets issus d'une même racine un drageon qui sera conservé. Eliminer par coupe les autres drageons de la racine ;
  • éliminer par taille annuellement les autres rejets de la souche ;
  • une fois le drageon sélectionné adulte et les autres drageons éliminés, le couper.

Le bâchage a pour objectif ici d'empêcher la photosynthèse et donc la pousse des rejets ou semis. Il est simple, efficace et peu coûteux. Cette méthode s'utilise sur de petites surfaces (environ 50 m²). Elle peut également être utilisée sur une souche isolée (bâcher uniquement la souche). Elle a cependant un impact négatif sur la faune du sol et la flore locale (retour de la végétation au bout de 10 ans) (Cabasse, 2015) :

  • débroussailler de manière exhaustive et couper les plus gros sujets. Poser de la bâche épaisse et opaque (type bâche utilisée en agriculture) et la fixer solidement, puis la recouvrir cette bâche de terre ;
  • laisser en place la bâche environ 5 ans jusqu'à décomposition des souches et du système racinaire ;
  • retirer et évacuer a bâche en fin d'opération pour éviter de polluer le milieu.

 

La fauche (ou le débroussaillement) permet d'épuiser les réserves du mimosa par une coupe systématique des rejets. 3 ou 4 passages par an sont nécessaires pour épuiser les réserves. C'est une méthode longue, qui nécessite des fauches régulières pendant plusieurs années. Il est nécessaire de prévoir un passage sur la zone 4 fois par an (2 au printemps et 2 à l'automne) pour pister l'apparition de semis et les arracher de manière systématique (Cabasse, 2015).

 

Ces méthodes nécessitent une veille permanente et assidue sur la zone travaillée pour pister l'apparition de semis et les arracher. Pour les méthodes n'empêchant pas la fructification (écorçage et tire-sève), un passage sur la zone 1 fois tous les deux mois est nécessaire. Ces travaux peuvent être suivis de plantations d'espèces indigènes qui pourront à terme faire de l'ombre aux semis ou rejets de mimosas (Cabasse, 2015).

Méthodes de contrôle ou d’éradication chimiques

Il n'y a actuellement aucun retour d'expérience connu sur l'efficacité de l'utilisation de techniques chimiques sur cette espèce. Attention! l’utilisation d’herbicides est interdite à moins de 5 m d’un cours d’eau ou d’une zone de captage et inappropriée en sites naturels. Les méthodes de lutte chimique ont des impacts négatifs sur l’environnement et la santé humaine : il est indispensable de privilégier des méthodes alternatives. De plus, il est nécessaire de se tenir au courant de la législation en vigueur en matière d'utilisation de produits phytosanitaires : http://e-phy.agriculture.gouv.fr/

Méthodes de contrôle ou d’éradication biologiques ou écologiques

Des essais de contrôle biologique se sont avérés concluants en Afrique du Sud, avec l’utilisation d’une rouille, Uromycladium tepperianum comme agent de contrôle. La densité des populations a été fortement réduite, ainsi que la longévité des arbres et le taux de reproduction (CABI).

Autres méthodes de contrôle ou d’éradication

La réduction de la banque de graine du sol s'effectue par un brûlage dirigé, avec un feu très lent.

 

L’humidification des sols permet également de réduire le taux de germination des graines (Cohen et al. 2008).

Méthodes inefficaces ou inappropriées

Ne pas entreprendre une action sans suivi régulier.

Ne pas permettre aux nouveaux plants de grainer sur les foyers connus, sinon le processus de gestion nécessite de repartir à zéro avec un risque d’envahissement irréversible.

Ne pas utiliser de la terre végétale et des matériaux « inertes » issus de lieux de stockage envahis, pour éviter la dissémination des graines que ces matériaux peuvent contenir en abondance.

Créer des ouvertures dans le couvert végétal local à proximité des zones infestées favorise la colonisation par le mimosa du fait de cette arrivée de lumière.

Remuer la terre une zone infestée favorise le retour de l'espèce.

 

Gestion des déchets

Tous les rémanents doivent être évacués avec précaution.

Les déchets végétaux doivent être incinérés et non compostés.

L'enfouissement en profondeur ou la combustion sont les méthodes de gestion des rémanents les plus sûres.

Précautions

Les engins et outils doivent faire l'objet d'un nettoyage, avant de traiter la zone pour ne pas importer de nouvelles graines d'espèces exotiques, et après les travaux pour ne pas les introduire vers d'autres lieux lors de futurs travaux.

Il faut exercer une pression permanente et assidue sur l’espèce de manière à limiter son retour. Si une combinaison de techniques est trouvée, il faudra poursuivre les travaux d'entretien sur une dizaine d'année, puis effectuer une veille permanente sans relâche.

Commentaires

Espèce végétale exotique envahissante sur le territoire métropolitain :

- Règlement d'exécution 2019/1262 de la Commission du 25 juillet 2019 modifiant le règlement d'exécution (UE) 2016/1141 pour mettre à jour la liste des espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l'Union.
- Arrêté du 10 mars 2020 portant mise à jour de la liste des espèces animales et végétales exotiques envahissantes sur le territoire métropolitain.
- Arrêté du 14 février 2018 relatif à la prévention de l'introduction et de la propagation des espèces végétales exotiques envahissantes sur le territoire métropolitain. Annexe I-3.

 


Sources bibliographiques

Brundu, G., Lozano, V. and Branquart, E., 2018. Information on measures and related costs in relation to species considered for inclusion on the Union list: Acacia saligna. Technical note prepared by IUCN for the European Commission. [en ligne] https://circabc.europa.eu/sd/a/7685ce4c-b6c4-4fd7-96b6-0c360ffbffa4/TSSR%20Task%202018%20Acacia%20saligna.pdf (page consultée le 03/03/2021)

Cabasse C., 2015Réflexion en vue de préconisation de travaux afin de limiter la colonisation par le mimosa (Acacia dealbata) sur le hameau du Dattier (Cavalaire, Var). Office National des Forêts. 27 p.

CABI. Invasive Species Compendium. Acacia saligna (Port Jackson wattle). [en ligne] https://www.cabi.org/isc/datasheet/2402 (page consultée le 14/02/2018)

California Invasive Plant Council, 2020Acacia saligna. [en ligne] https://www.cal-ipc.org/plants/risk/acacia-saligna-risk/ (page consultée le 03/03/2021)

CDR EEE. 2016Acacia saligna. Base d’information sur les invasions biologiques en milieux aquatiques. Groupe de travail national Invasions biologiques en milieux aquatiques. UICN France et Office français de la biodiversité. [en ligne] http://especes-exotiques-envahissantes.fr/espece/acacia-saligna/ (page consultée le 03/03/2021)

Cohen O., Riov J., Katan J., Gamliel A., Bar (Kutiel) P., 2008Reducing Persistent Seed Banks of Invasive Plants by Soil Solarization-The Case of Acacia saligna. Weed Science. 56(6). Nov-Dec 2008. 860-865.

Fried, G., 2012Guide des plantes invasives. Belin, Paris. 272 p.

Invasoras, 2020Acacia saligna. [en ligne]. https://invasoras.pt/pt/planta-invasora/acacia-saligna (page consultée le 07/04/2021)

Jacquemin D., 1997Mimosas pour le Climat Méditerranéen. Une étude du genre Acaouicia. Editions Champflour. 127 p.

Val'hor. Code de conduite plantes envahissantes. https://www.codeplantesenvahissantes.fr/plantes-concernees/  (page consultée le 28/04/2020) 

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Citation recommandée : CBNMed, 2023. Acacia saligna [en ligne]. INVMED-Flore, plateforme sur les invasions biologiques végétales. Conservatoire botanique national méditerranéen et Conservatoire botanique national de Corse. Disponible sur : https://invmed.fr

Auteurs CBNMed : KD, MH, CC, CS, MF
Révision : 2023



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