
| Nom(s) vernaculaire(s) | Érable negundo, Érable frêne, Érable négondo |
| Famille | Sapindaceae |
| Origine | Amérique du Nord |
| Date d’introduction | fin-XVIIe (1688) |

| PACA | Occitanie | Corse |
|---|---|---|
| Majeure | Majeure | Emergente |
| Sud-Ouest | Pyrénées | Méd. Occ. | Méd. PACA | Massif Central | Alpine |
|---|---|---|---|---|---|
| Majeure | Non envahissante | Modérée | Modérée | Emergente | Alerte |
Port : arboré. Feuillage caduc.
Feuilles : opposées et pétiolées, les feuilles sont composées imparipennées avec 3 à 7 folioles. Elles sont longues de 5 à 12 cm. Les folioles sont ovales-lancéolées, aigües, irrégulièrement dentées et glabres.
Tiges : jeune, le tronc a une écorce beige et lisse et ses jeunes rameaux sont verts. Il se crevasse avec l'âge, se recouvre d'une écorce rugueuse gris cendrée et peut atteindre 50 cm de diamètre.
Fleurs : unisexuées, verdâtres, pédicellées et sans pétales. Les individus mâles et femelles distincts (plante dioïque). Les fleurs des pieds mâles poussent en bouquet dressées, les femelles forment des grappes tombantes. Floraison de février à avril, avant l'apparition des feuilles.
Fruits : disamares (doubles samares) glabres ailées aplaties formant un angle très aigu. Chaque samare mesure 30 à 50 mm de long et contient 1 graine en son centre. Apparition des fruits au printemps et restant généralement jusqu'à l'arrivée de l’hiver. Fructification de juin à novembre.
Taille : de 3 à 15 m.
Confusions possibles : avec Fraxinus excelsior, qui a des samares simples et des bourgeons noirs terminaux.
| Milieux | Berges et ripisylves ; Forêts et maquis |
| Type de reproduction / propagation | La pollinisation se fait majoritairement par le vent. Elle peut être assurée par les abeilles. Les fruits se disséminent à au moins 50 m du pied mère par anémochorie. L'eau est également un agent de dispersion efficace, étant donné que les graines sont capables de survivre 6 semaines dans l'eau. Les samares peuvent parfois être transportées par les voitures et le long des voies ferrées. Les graines sont capables de germer dans les espaces ouverts mais aussi en sous-bois. L'âge de première reproduction est fortement dépendant des ressources, il varie de 5 à plus de 15 ans. L'espèce est aussi capable de se reproduire de façon végétative (drageons) et de produire de nombreux rejets après coupe. |
| Type(s) biologique | Phanérophyte |
| Floraison (mois) | J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D |
| Impacts écologiques | Local : En région PACA : il est noté une compétition avec le saule blanc (Salix alba) sans véritable exclusion. D'après la bibliographie : L'érable negundo est susceptible d'altérer la structure et la composition floristique des forêts alluviales relictuelles. Ses capacités de reproduction végétative conduisent à sa domination dans les forêts alluviales. Il remplace les bois tendres par des bois durs en milieu alluvial dans les communautés pionnières (Muller, 2004). Les peuplements denses peuvent conduire à une réduction de la diversité des strates herbacées et arborées, mais ces changements sont souvent la conséquence d'une modification de la dynamique des cours d'eau (Fried, 2012). Attention! les changements sont souvent liés à une modification préalable de la dynamique des cours d'eau. |
| Impacts sanitaires | D'après la bibliographie : Le pollen d'Acer negundo peut déclencher des allergies (Ribeiro, 2009). |
| Impacts sur les activités humaines | D'après la bibliographie : A l’échelle nationale, Acer negundo peut nuire aux activités liées à la sylviculture (notamment en forêt alluviale) en freinant, voir en empêchant la régénération naturelle des ligneux (Lévy, 2015). |
| Aspects positifs | D'après la bibliographie : L'espèce est commercialisée et utilisée dans les aménagements pour ses qualités ornementales. |
| Prévention | Proscrire les coupes forestières et préserver les ripisylves permet de maintenir une couverture végétale peu favorable au développement de l'érable négundo. Cette espèce est en effet favorisée en pleine lumière. |
| Méthodes de contrôle ou d’éradication manuelles | Les semis et les plants provenant de drageons ne peuvent être arrachés que si l'on est sûr de retirer toutes les racines (par exemple à réaliser en temps de pluie si le sol est compact) et de les évacuer. Des petits outils de jardinage peuvent être utilisés pour faciliter l'arrachage. Cette méthode doit être réalisée avec un soin extrême pour éviter de casser les drageons ou les racines qui pourraient ensuite repartir. Elle est simple à réaliser mais nécessite beaucoup de main d’œuvre. |
| Méthodes de contrôle ou d’éradication mécaniques | Les retours concernant l'écorçage et la coupe sont parfois contradictoires. Certains conseillent d'écorcer les jeunes individus et de couper les plus vieux en éliminant ensuite tous les rejets jusqu'à épuisement de la souche (Topin, 2006). D'autres préconisent l'écorçage pour les plus gros individus (Levy, 2015) et la coupe répétées pour les colonisations précoces de jeunes plants (FCBN, 2010). Concernant l'écorçage :
Après écorçage, l'arbre se désèche et meure au bout de 1 à 3 ans. Selon le projet de gestion de l'érable negundo par l'Unité Mixte de Recherche "Biodiversité, Gènes et Communautés" (UMR Biogeco) de l'INRA et l'Université de Bordeaux entre 2008 et 2011 (Mazaubert in Sarat, 2015), l'écorçage sur 2-3 ans est la meilleure méthode sur leurs parcelles expérimentales. Concernant la coupe, les individus coupés doivent ensuite être suivis de près afin de faucher tous les rejets, jusqu'à épuisement de la souche. Une coupe suivie d'un dessouchage est possible mais cette méthode engendre parallèlement des perturbations majeures sur les sites. |
| Méthodes de contrôle ou d’éradication chimiques | Il n'y a actuellement aucun retour d'expérience connu sur l'efficacité de l'utilisation de techniques chimiques sur cette espèce. Attention! l’utilisation d’herbicides est interdite à moins de 5 m d’un cours d’eau ou d’une zone de captage et inappropriée en sites naturels. Les méthodes de lutte chimique ont des impacts négatifs sur l’environnement et la santé humaine : il est indispensable de privilégier des méthodes alternatives. De plus, il est nécessaire de se tenir au courant de la législation en vigueur en matière d'utilisation de produits phytosanitaires : http://e-phy.agriculture.gouv.fr/ |
| Méthodes de contrôle ou d’éradication biologiques ou écologiques | Le pâturage ovin après une coupe rase semble efficace, les brebis consommant volontiers les jeunes pousses et feuilles, limitant ainsi les rejets (Topin, 2013). |
| Autres méthodes de contrôle ou d’éradication | Quelque soit la méthode - ou la combinaison de méthodes - utilisée(s) pour éradiquer cette espèce, un résultat satisfaisant ne sera rapidement atteint que si les zones d'actions prioritaires sont définies d'avance, ciblant d'abord les pieds féconds susceptibles de contribuer les premiers à la dispersion de l'espèce, puis les pieds non matures et les pieds les plus jeunes. |
| Méthodes inefficaces ou inappropriées | La coupe ou le fauchage seul sans suivi des rejets est inefficace, car l'arbre rejette vigoureusement de souche. |
| Gestion des déchets | Tous les rémanents doivent être évacués avec précaution. |
| Précautions | Les engins et outils doivent faire l'objet d'un nettoyage avant de traiter la zone envahie (pour ne pas importer de nouvelles graines de cette espèce) et aussi après les travaux, pour ne pas les introduire vers d'autres lieux lors de futurs travaux. |
FCBN, 2010. Acer negundo L. Fédération des Conservatoires Botanique Nationaux, 5 p. Disponible sur : http://www.fcbn.fr/sites/fcbn.fr/files/ressource_telechargeable/fiche_-_acer_negundo-sr.pdf
FNTP, MNHN, GRDF & ENGIE Lab CRIGEN, 2016. Guide d’identification et de gestion des Espèces Végétales Exotiques Envahissantes sur les chantiers de Travaux Publics. Stratégie nationale pour la biodiversité. Fédération nationale des travaux publics, Muséum national d'histoire naturelle, GRDF et ENGIE Lab CRIGEN, 44 p.
Fried G., 2012. Guide des plantes invasives. Belin, Paris. 272 p.
Levy V. (coord.), Watterlot W., Buchet J., Toussaint B. & Hauguel J.-C., 2015. Plantes exotiques envahissantes du Nord-Ouest de la France : 30 fiches de reconnaissance et d’aide à la gestion. Centre régional de phytosociologie agréé Conservatoire botanique national de Bailleul, Bailleul. 140 p.
Medrzycki P., 2011. NOBANIS - Invasive Alien Species Fact Sheet Acer negundo [en ligne]. Online Database of the European Network on Invasive Alien Species. Disponible sur : https://www.nobanis.org/(page consultée le 19/05/2016).
Michalet R., 2006. Influence de la composition fonctionnelle des communautés alluviales et de l'histoire des perturbations sur l'invasion d'Acer negundo : l’exemple des vallées du Haut-Rhône français et de la Basse Garonne : 129-134. Programme de recherche Invasions Biologiques - Colloque de restitution 17-19 octobre 2006, Molliets (Landes).
Muller S. (coord), 2004. Plantes invasives en France : état des connaissances et propositions d'actions. Collections Patrimoines Naturels (Vol. 62), Publications Scientifiques du Muséum national d'histoire naturelle, Paris. 168 p.
Ribeiro H., Oliveira M., Ribeiro N., Cruz A., Ferreira A., Machado H., Reis A. & Abreu I., 2009. Pollen allergenic potential nature of some trees species: a multidisciplinary approach using aerobiological, immunochemical and hospital admissions data. Environ. Res., 109(3) : 328-333.
Sarat E., Mazaubert E., Dutartre A., Poulet N., Soubeyran Y., 2015. Les espèces exotiques envahissantes dans les milieux aquatiques : connaissances pratiques et expériences de gestion. Volume 2 - Expériences de gestion. Onema. Collection Comprendre pour agir. 240 p.
Topin F., 2006. L'érable negundo dans la Réserve naturelle de l'île du Girard. L'Azuré (revue du Conservatoire d'Espaces naturels de Franche-Comté), 4 p.
Topin F., 2013. Gestion d'une invasive, l'érable negundo (Acer negundo), par le pâturage ovin dans la Réserve naturelle nationale de l’île du Girard. L'Azuré (revue du Conservatoire d'Espaces naturels de Franche-Comté), 17 p.
UICN France, 2015. Les espèces exotiques envahissantes sur les sites d’entreprises. Livret 2 : Identifier et gérer les principales espèces, Paris, France, 96 p.
UICN France & OFB, 2016. Acer negundo [en ligne]. Base d’information sur les espèces exotiques envahissantes. Centre de ressources Espèces exotiques envahissantes. UICN France et Office français de la biodiversité. Dispnoible sur : http://especes-exotiques-envahissantes.fr/espece/acer-negundo/ (page consultée le 19/01/2018).
Valberg S. J., Sponseller B. T., Hegeman A. D., Earing J., Bender J.B., Martinson K. L., Patterson S.E. & Sweetman L., 2013. Seasonal pasture myopathy / atypical myopathy in North America associated with ingestion of hypoglycin A within seeds of the box elder tree. Equine veterinary journal, 45(4) : 419-426.
Vernin P., 2011. Évaluation de quatre méthodes de lutte contre une espèce invasive : l’érable negundo, Acer negundo. Université Metz Paul Verlaine, Rapport de stage Licence 3, 29 p. + annexes.
-------------------
Citation recommandée : CBNMed, 2021. Acer negundo [en ligne]. INVMED-Flore, plateforme sur les invasions biologiques végétales. Conservatoire botanique national méditerranéen et Conservatoire botanique national de Corse. Disponible sur : http://www.invmed.fr
Auteurs CBNMed : EK, MR, PB, MH, KD, CC, CS
Révisions : 2021