Nom(s) vernaculaire(s) | Azolla fausse-fougère, Azolla fausse-filicule, Fougère d'eau |
Famille | Salviniaceae |
Origine | Amérique du Nord |
Date d’introduction | fin-XIXe (1880) |
PACA | Occitanie | Corse |
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Modérée | Emergente | Emergente |
Sud-Ouest | Pyrénées | Méd. Occ. | Méd. PACA | Massif Central | Alpine |
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Emergente | Absente | Emergente | Emergente | Emergente | Prévention |
Feuilles : frondes alternes, petites, imbriquées les unes sur les autres en recouvrant la tige comme des écailles. Longues de 0,5 à 1,5 mm.
Tige : axes courts et ramifiés.
Reproduction : les spores sont émises entre mars et août. Fructification globuleuse de 1 à 2 mm, située sous le lobe inférieur de la première feuille de chaque rameau.
Taille : 1 à 5 cm.
Milieux | Eaux courantes ou stagnantes |
Type de reproduction / propagation | L'azolla fausse-fougère est une plante monoïque à sporulation automnale. La reproduction sexuée est rare, elle se reproduit principalement par voie végétative à partir de la fragmentation des tiges. Ces fragments sont ensuite disséminés par l'eau, par les animaux (oiseaux d'eau mais aussi petits mammifères, amphibiens et bétail) et par l'homme (nettoyage d'aquariums, activités nautiques...). |
Type(s) biologique | Hydrophyte nageant |
Floraison (mois) | J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D |
Impacts écologiques | D'après la bibliographie : L'azolla fausse-fougère forme des peuplements denses qui appauvrissent la faune et la flore aquatiques. Les tapis flottants à la surface de l'eau réduisent l'intensité lumineuse, ce qui empêche la photosynthèse des plantes submergées et les impacte directement. Cette espèce, en forte densité, entraine aussi un blocage des échanges gazeux (anoxie), limite le réchauffement de l'eau et favorise l'accumulation de matière organique (eutrophisation). L'anoxie des plans d'eau peut provoquer des mortalités importantes des poissons et d'autres espèces animales. |
Impacts sanitaires | D'après la bibliographie : L'azolla fausse-fougère induit une baisse de la qualité de l'eau potable en Afrique du Sud. Elle peut engendrer une intoxication du bétail, si ingestion. |
Impacts sur les activités humaines | D'après la bibliographie : L'azolla fausse-fougère peut colmater les ouvrages hydrauliques, obstruer les pompes d'irrigation et gêner l'écoulement de l'eau, la navigation, la pêche et la baignade. L'anoxie, pouvant provoquer d'importantes mortalités de poissons, peut entraver la production piscicole et la pêche. Les tapis denses à la surface de l'eau, semblables aux zones pâturées, peut entrainer parfois la chute du bétail dans l'eau. Enfin, l'espèce participe à la réduction de la qualité de l'eau pour la riziculture. |
Aspects positifs | D'après la bibliographie : Plusieurs usages de l'azolla fausse-fougère sont répertoriés, mais non référencés en France : elle peut être utilisée comme engrais vert (notamment dans les rizières) car l'espèce vit en association avec une cyanobactérie Anabaena azollae qui l'aide à fixer son azote ; l'espèce peut servir d'aliment pour le bétail, les volailles et surtout les poissons ; elle peut servir à traiter les effluents des teintures textiles, des métaux lourds et des eaux riches en nutriments ; produire du biogaz ou encore participer au contrôle des populations de moustiques dans certains pays. |
Prévention | Éviter de l'introduire dans le milieu naturel. |
Méthodes de contrôle ou d’éradication manuelles | Une gestion manuelle peut être réalisée en prélevant le tapis à l’aide de filets. Toutefois, des mesures doivent être prises pour limiter la dispersion des fragments. La plante a en effet un rythme de croissance très rapide, la surface d'eau colonisée peut doubler en moins de 7 jours (Lumpkin & Plucknett, 1982). Cette technique est donc très délicate et au vue de la difficulté du travail, la technique n’est préconisée que pour les populations de faible superficie (FCBN, 2012). |
Méthodes de contrôle ou d’éradication mécaniques | L'azolla fausse-fougère est difficile à contrôler mécaniquement du fait de sa petite taille. |
Méthodes de contrôle ou d’éradication chimiques | L’utilisation d’herbicides est interdite dans les milieux aquatiques (à moins de 5 m d’un cours d’eau ou d’une zone de captage) et inappropriée en sites naturels. Les méthodes de lutte chimique ont des impacts négatifs sur l’environnement et la santé humaine : il est indispensable de privilégier des méthodes alternatives. |
Méthodes de contrôle ou d’éradication biologiques ou écologiques | En 1997, le coléoptère Stenopelmus rufinasus Gyllenhal (Curculionidae) importé de Floride (États-Unis) a été introduit comme agent de lutte biologique contre l’azolla fausse-fougère en Afrique du Sud. Cinq ans après l’introduction du coléoptère, la plante ne constituait plus une menace pour les systèmes aquatiques de ce pays. En comparaison avec les autres programmes de lutte biologique d’espèces aquatiques exotiques envahissantes, ce programme fait partie des plus réussis dans le monde entier (Hill, 1998; Hill & Cilliers, 1999; McConnachie et al., 2004; Gassmann et al., 2006). Cette espèce a été introduite accidentellement en France et est présente en région méditerranéenne. |
Méthodes inefficaces ou inappropriées | Le contrôle par la carpe chinoise (Ctenopharingodon idella) est à proscrire : il est interdit d’introduire cette espèce en milieu naturel. |
Gestion des déchets | Dans de nombreux pays (notamment asiatiques), l'azolla fausse-fougère est utilisée comme engrais car elle contient beaucoup d’azote (entre 2 et 6 % du poids sec de la plante). |
Commentaires | Une renaturation du milieu (notamment par l’accélération des vitesses de courant) est à envisager afin de rendre la gestion de l'espèce efficace et durable. |
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Citation recommandée : CBNMed, 2021. Azolla filiculoides [en ligne]. INVMED-Flore, plateforme sur les invasions biologiques végétales. Conservatoire botanique national méditerranéen et Conservatoire botanique national de Corse. Disponible sur : http://www.invmed.fr
Auteurs CBNMed : MR, LF, MLB, MH, KD, CC, CS
Révision : 2021