Nom(s) vernaculaire(s) | Séneçon en arbre, Baccharis à feuilles d'halimione |
Famille | Asteraceae |
Origine | Amérique du Nord |
Date d’introduction | fin-XVIIe (1683) |
PACA | Occitanie | Corse |
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Majeure | Majeure | Alerte |
Sud-Ouest | Pyrénées | Méd. Occ. | Méd. PACA | Massif Central | Alpine |
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Non envahissante | Non envahissante | Emergente | Majeure | Prévention | Prévention |
Port : arbuste dioïque glabre à port arrondi et au feuillage argenté semi-persistant.
Feuilles : feuilles alternes simples vert terne, dont la moitié supérieure est pourvue de grosses dents. Au niveau des inflorescences les feuilles sont étroites et entières. Elles font de 2 à 7 cm de long et de 1 à 5 cm de large.
Tige : tige dressée très ramifiée et glabre.
Fleur : arbre dioïque. Les fleurs sont petites, regroupées en longs capitules de fleurs tubulées. Les fleurs femelles sont blanchâtre, les mâles jaunâtre. Floraison de juillet à septembre.
Fruit : akène plumeux à aigrette de 8 à 12 mm. Fructification de septembre à décembre.
Taille : peut atteindre 4 m de haut.
Confusions possibles : avec l'arbousier (Arbutus unedo) et le nerprun (Rhamnus alaternus), qui ont des feuilles finement denticulées.
Milieux | Berges et ripisylves ; Dunes côtières et plages de sable ; Marais, tourbières, tufières ; Milieux anthropiques ; Prairies humides |
Type de reproduction / propagation | Les fleurs sont pollinisées par le vent. Les arbustes sont capables de fructifier dès l’âge de 2 ans. Chaque individu produit entre 10 000 et 1,5 million de graines ailées qui peuvent être dispersées sur de longues distances par le vent. Les graines sont capables de germer très rapidement, dès qu’elles rencontrent des conditions favorables. Elles ont une durée de vie de 5 ans environ. La croissance du séneçon en arbre est rapide (habituellement de 1 à 4 m par an). Après une coupe, il rejette de souche. La reprise peut se faire de façon presque instantanée par drageonnage. |
Type(s) biologique | Nanophanérophyte |
Floraison (mois) | J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D |
Impacts écologiques | Local : En région PACA : Des impacts forts sont recensés dans les zones humides, les prés salés, les praires humides, bords de cours d'eau, et friches. Par exemple, en Camargue (Bouches-du-Rhône), cette espèce est très dynamique. Elle y est présente dans les jonchaies, les roselières, les friches, les canaux et les bords de route et tend à remplacer le roseau dans les roselières (Charpentier, 2006). Elle est envahissante dans des marais à Cladium mariscus, Juncus maritimus et Limonium vulgare. En région Occitanie : le séneçon en arbre induit une diminution de la richesse spécifique et un changement dans la composition spécifique des communautés envahies. L'impact est davantage prononcé dans les praires humides. Dans les marais salants, il modifie les successions naturelles par l'ajout d'une strate de végétation (Fried, 2014). D'après la bibliographie : Le séneçon en arbre forme des massifs denses monospécifiques et persistants (chaque arbuste vit plusieurs dizaines d'années) dans les zones humides (marais, prés salés, prairies humides, bords de cours d'eau), les dunes ou les friches envahies. En bloquant l'accès à la lumière, il conduit à la régression des espèces herbacées. Il modifie ainsi la structure et la physionomie de la végétation (Campos, 2004 ; Muller, 2004 ; OEPP, 2013 ; Fried, 2016). Le séneçon en arbre pourrait avoir un impact sur les communautés d'oiseaux en réduisant l’attractivité des sites pour la nidification et en réduisant les sources d'alimentation. Ainsi, il est suspecté de menacer la rousserole turdoïde (Acrocephalus arundinaceus), espèce catégorisée vulnérable sur la liste rouge de l'IUCN (Fried, 2016). |
Impacts sanitaires | D'après la bibliographie : L'espèce s'installe dans des zones favorables aux développement larvaires des moustiques. Ces fourrés denses protègent les larves des insecticides répandus (Fried, 2016). La production importante de graines pourrait impliquer une aggravation du rhume des foins (fruits plumeux) (OEPP, 2013). |
Impacts sur les activités humaines | Local : En région PACA : le séneçon en arbre (possédant une résine inflammable) a un impact potentiel sur la sécurité humaine par augmentation du risque incendie. D'après la bibliographie : Cette espèce diminue la productivité des pâturages. De plus, Baccharis halimifolia a un impact sur les activités liées à la production de sel : l'espèce peut en effet ralentir la production de sel, limiter l'accès aux zones de production et altérer la qualité du sel (par la présence de graines) (Muller, 2004 ; Fried, 2016). Elle augmente aussi le coût d'entretien des friches envahies, gêne les activités touristiques et les activités sociaux-économiques liées à ces écosystèmes (Charpentier, 2006). Elle gêne aussi le travail des sagneurs (ou coupeurs de roseaux) car les troncs endommagent les machines, et l'espèce tend à remplacer le roseau dans les milieux colonisés (Riou, 2006). |
Aspects positifs | Local : En région PACA et Occitanie : c'est une espèce qui a été cultivée et plantée en région pour ses qualités esthétiques et paysagères (Filippi & Aronson 2010). D'après la bibliographie : Baccharis halimifolia a été cultivé car particulièrement apprécié pour sa résistance au sel et aux maladies ainsi que pour sa croissance rapide. Il a été utilisé comme brise-vent, et souvent planté sur les bordures de route et les aménagements urbains (FCBN, 2009). |
Prévention | Éviter de planter Baccharis halimifolia en particulier sur le littoral. Le séneçon en arbre est désormais inscrit sur le Règlement européen n°1143/2014 relatif à la prévention et à la gestion de l'introduction et de la propagation des espèces exotiques envahissantes, repris par arrêté ministériel du 14 février 2018 détaillant la liste des espèces animales et végétales exotiques envahissantes sur le territoire métropolitain. Il est ainsi interdit d'introduire cette espèce dans le milieu naturel, de l'utiliser, de la transporter, de la détenir, de l'échanger ou de la commercialiser. |
Méthodes de contrôle ou d’éradication manuelles | L'arrachage manuel est une méthode efficace à appliquer sur les jeunes pieds (moins de 3 ans, < 50 cm), sur des stations nouvelles ou encore peu étendues. La période d’intervention est choisie en fin d’été car les jeunes plants bien verts contrastent alors avec la végétation jaunie et sont aisément repérables. Pour les individus qui seraient en capacité de produire des graines, il est recommandé d'agir avant la floraison. Il faut vérifier à bien enlever le système racinaire afin d’éviter le rejet. Les gros pieds isolés peuvent également être déracinés manuellement (à la pioche) (Desmots & Gendre, 2007). Des passages ultérieurs pour enlever les repousses sont nécessaires. Pour en savoir plus : http://www.especes-exotiques-envahissantes.fr/wp-content/uploads/2016/02/160201_REX_baccharis_RiaEtel.pdf
Pour en savoir plus : http://especes-exotiques-envahissantes.fr/wp-content/uploads/2020/04/baccharis-corse-fiche-rex-vf.pdf
Pour en savoir plus : http://www.especes-exotiques-envahissantes.fr/wp-content/uploads/2018/10/baccharis_a_feuilles_darroche_r2.pdf
À noter que le site site Natura 2000 des Dunes modernes du littoral landais d'Arcachon à Mimizan Plage (Landes) a conçu un levier permettant l'arrachage des pieds de Baccharis halimifolia (jusqu'à 5 cm de diamètre) avec le système racinaire quasi complet, moins pénible à mettre en œuvre qu'un arrachage manuel (Granereau, 2014). Le Collectif Anti-baccharis a développé et utilise un outil similaire, le "baccharrache". Le guide de fabrication est disponible sur leur site internet : https://collectif-anti-baccharis.org/. |
Méthodes de contrôle ou d’éradication mécaniques | Lorsque l'arrachage n'est pas possible, la taille régulière des arbustes avant la floraison peut être une mesure préventive pour limiter la dissémination des graines. Pour en savoir plus : http://www.especes-exotiques-envahissantes.fr/wp-content/uploads/2018/10/baccharis_a_feuilles_darroche_r2.pdf |
Méthodes de contrôle ou d’éradication chimiques | La lutte chimique ne donne pas toujours des résultats concluants. De plus, l’utilisation d’herbicides est interdite à moins de 5 m d’un cours d’eau ou d’une zone de captage et inappropriée en sites naturels. Les méthodes de lutte chimique ont des impacts négatifs sur l’environnement et la santé humaine : il est indispensable de privilégier des méthodes alternatives. De plus, il est nécessaire de se tenir au courant de la législation en vigueur en matière d'utilisation de produits phytosanitaires : http://e-phy.agriculture.gouv.fr/ Par le passé, des traitements chimiques ont été réalisés. Par exemple, en 2004, un projet destiné à évaluer la faisabilité d’un programme de lutte contre le séneçon en arbre en Camargue a été initié par le Parc naturel régional de Camargue (PNRC) et la Tour du Valat. Dans un premier temps, les pieds de séneçon en arbre ont été coupés à la base du tronc, puis les souches ont été badigeonnagés avec un herbicide pour limiter les repousses après la coupe (Gobierno Vasco, 2014 ; Charpentier et al. 2006a ; 2006b). |
Méthodes de contrôle ou d’éradication biologiques ou écologiques | Lors d’une expérimentation sur le site Natura 2000 de la Ria d’Etel (Morbihan), le pâturage par des moutons a été testé pour contrôler l'espèce (Sarat, 2018). Les résultats sont peu visibles du fait de la pression de pâturage trop faible sur de courtes périodes. Cependant, le propriétaire a conservé deux moutons et un âne depuis l’expérimentation et a fait paître son bétail les années suivant l'expérimentation. Les résultats sont positifs : le Baccharis halimifolia n'est depuis plus présent sur la zone (la pression de pâturage devait rester constante tout au long de l’année). Pour en savoir plus : http://www.especes-exotiques-envahissantes.fr/wp-content/uploads/2016/02/160201_REX_baccharis_RiaEtel.pdf
Pour en savoir plus : http://www.especes-exotiques-envahissantes.fr/wp-content/uploads/2018/02/rex_baccharis_mesquer_vf.pdf
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Autres méthodes de contrôle ou d’éradication | Dans les cas où cela est possible, l'inondation des terrains où se trouve le Baccharis halimifolia pendant les mois d'hiver donne de bons résultats (Gobierno Vasco, 2014). Le Collectif Anti-baccharis préconise une action en deux étapes. Dans un premier temps, une coupe, un arrachage ou un broyage mécanique des arbustes avant la fin de la floraison. Dans un second temps, il s'agit de remettre en place soit une fauche annuelle, soit une gestion mixte de pâturage (bovins, ânes voire moutons selon le degré de salinité du milieu) avec une fauche annuelle ou tous les deux ans des rejets. |
Méthodes inefficaces ou inappropriées | Le brûlage dirigé se révèle peu efficace voire contreproductif. Le séneçon en arbre rejette de souche après le passage du feu et l’ouverture brutale du milieu favorise l’accumulation de graines dans le sol et la croissance des jeunes plants (Gobierno Vasco, 2014). |
Gestion des déchets | Les déchets issus des opérations d'arrachage doivent être entreposés de manière à ce que les racines ne soient pas en contact avec le sol. L'incinération est également possible. |
Précautions | Il faut exercer une pression permanente et assidue sur l’espèce de manière à limiter son retour. Si une combinaison de techniques est trouvée, il faudra poursuivre les travaux d'entretien sur une dizaine d'année, puis effectuer une veille permanente sans relâche. Pour en savoir plus : http://www.especes-exotiques-envahissantes.fr/wp-content/uploads/2018/10/baccharis_a_feuilles_darroche_r1.pdf |
Commentaires | Espèce végétale exotique envahissante sur le territoire métropolitain : - Règlement d'exécution 2016/1141 de la Commission du 13 juillet 2016 adoptant une liste des espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l'Union conformément au règlement (UE) no 1143/2014 du Parlement européen et du Conseil. Espèce soumise à règlementation agricole : arrêté du 13 juillet 2010 relatif aux règles de bonnes conditions agricoles et environnementales (BCAE). |
AE RMC, 2016. Savoirs et savoir-faire sur les populations exotiques envahissantes végétales et animales et préconisations pour la mise en oeuvre des SDAGE, Volume 4 : fiches pratiques pour la mise en oeuvre des plans d'actions contre la dispersion des espèces exotiques envahissantes. Agence de l'eau Rhône Méditerranée Corse, Bassins Rhône Méditerannée et de Corse, 130 p.
ARPE & CBNMed, 2009. Plantes Envahissantes. Guide d'identification des principales espèces aquatiques et de berges en Provence et Languedoc. Agence régionale pour l'environnement PACA et Conservatoire botanique national méditerranéen de Porquerolles. 112 p.
AME & CBNMed, 2003. Plantes Envahissantes de la Région méditerranéenne. Agence méditerranéenne de l'environnement. Agence régionale pour l'environnement PACA. 48 p.
Campos J. A., Herrera M., Biurrun I. & Loidi J., 2004. The role of alien plants in the natural coastal vegetation in central-northern Spain. Biodiversity and Conservation, 13: 2275-2293.
Charpentier A., Thompson J., Claeys-Mekdade C., Picon B. & Thibaut M., 2006a. Invasion de plantes ornementales : modalités d'introduction et mécanismes biologiques déclenchant l'invasion de Baccharis halimifolia et Cortaderia selloana. pp 151-156. Colloque de Restitution du programme INVABIO, 17 & 19 octobre 2006, Moliets (Landes), France.
Charpentier A., Riou K., Thibault M., 2006b. Bilan de la campagne de contrôle de l'expansion de Baccharis halimifolia menée dans le Parc naturel régional de Camargue (PNRC) en automne 2004 et 2005. Rapport du Parc naturel régional de Camargue 14 p.
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Auteurs CBNMed : EK, LF, MH, KD, CC, CS
Révision : 2021