Logo INVMED
Bunias orientalis L., 1753


Nom(s) vernaculaire(s)Bunias d'Orient, Roquette d'Orient
FamilleBrassicaceae
OrigineEurope (sans bassin méditerranéen)
Date d’introductionmi-XIXe (1852)

Statuts

Régions administratives
PACAOccitanieCorse
ModéréeEmergente

Zones biogéographiques continentales
Sud-OuestPyrénéesMéd. Occ.Méd. PACAMassif CentralAlpine
AlerteEmergenteEmergenteAlerteEmergenteModérée


Description

  • Port : herbacée vivace formant des touffes.

  • Feuilles : alternes, longues de 40 cm au maximum, les feuilles inférieures sont pétiolées, sinuées-dentées ou divisées et terminées par un grand segment terminal triangulaire. Les feuilles supérieures sont entières, sessiles et plus petites.

  • Tige : ramifiées, glabres ou à poils épars, les rameaux supérieurs de l'inflorescence sont rougeâtres et très glanduleux.

  • Fleurs : inflorescences en grappes allongées de 20-30 fleurs à 4 pétales jaune vif de 4-8 mm. Floraison de mai à août.

  • Fruits : silicules ovoïdes-asymétriques de 5-9 mm, couvertes de petites verrues, contenant 1 ou 2 graines.

  • Taille : de 30 à 120 cm.

  • Confusion possible : le bunias d'Orient peut être confondu avec d'autres espèces de crucifères à fleurs jaunes (la détermination des espèces de ce groupe est facilité en présence des fruits), notamment avec Bunias erucago qui se distingue par une taille plus modeste, dont les fleurs ont des pétales plus grands (8-12 mm) et dont les fruits sont quadrangulaires à angles munis d'ailes.



Cartes

Répartition par mailles INPN de 5*5 km
Fréquence par départements

Altitudes
Biologie et écologie
MilieuxMilieux agricoles ; Milieux anthropiques ; Prairies, pelouses sèches et garrigues
Type de reproduction / propagation

Le bunias d'Orient peut se propager par reproduction sexuée (l'espèce fleurit et produit des graines dès sa première année) et végétative (à partir d'un fragment de racine). La plupart des graines ne se propagent pas très loin de la plante-mère, excepté celles déplacées par la faune (fourrure, excréments) ou par l'homme (semelles remplis de terre infestée, etc.), mais sont viables de nombreuses années. La production de semences atteint 1000 graines / m2 (3000-4500 graines par plante) avec un taux de germination élevé et une faible mortalité des plants juvéniles. L'espèce peut aussi se propager par les perturbations au niveau du sol (déplacement de terres contaminées), par les machines agricoles (transport dans le foin) et par le bétail, qui refuse les plantes adultes souvent malodorantes (InfoFlora, 2019).

Type(s) biologiqueHémicryptophyte

Phénologie
Floraison (mois)JFMAMJJASOND


Impacts et aspects positifs
Impacts écologiques

D'après la bibliographie : Le bunias d'Orient peut devenir dominant dans les prairies, couvrant de grandes surfaces et entrant en compétition avec les communautés végétales indigènes. Leur expansion dans les prairies et les pâturages maigres représente un risque fort pour les espèces indigènes pouvant être rares et menacées. De plus, l'abondante floraison de l'espèce attire de nombreux insectes pollinisateurs (abeilles, mouches, bourdons, etc.) qui délaissent les plantes indigènes dans les zones fortement colonisées (InfoFlora, 2019).


Impacts sanitaires

D'après la bibliographie : Aucun impact sanitaire connu actuellement.


Impacts sur les activités humaines

Local : En région PACA : les fruits présentant une pointe peuvent, dans les zones de pâturage, blesser les animaux et créer des infections en s'enfonçant dans leurs pattes.


D'après la bibliographie : La propagation de l'espèce a des conséquences négatives sur l'exploitation des prairies où elle peut devenir dominante et envahir durablement les surfaces. Cette tendance est renforcée par la pratique de la fauche. Les pertes de rendements des meilleures espèces fourragères peuvent donc atteindre des niveaux conséquents. De plus, ses tiges épaisses sèchent lentement d’où un risque que des moisissures se développent dans le foin (InfoFlora, 2019). L'espèce est aussi capable de prélever les substances nutritives, temporairement disponibles dans la terre retournée, plus efficacement que les autres espèces et donc de constituer des populations denses et monospécifiques (InfoFlora, 2019).


Aspects positifs

D'après la bibliographie : Autrefois utilisé comme plante fourragère, c’est principalement l’armée russe qui l’a répandu en le servant comme complément à l’alimentation des chevaux. Ses feuilles étaient d'ailleurs traditionnellement consommées en soupe ou crues dans le Caucase. Il est aujourd’hui encore parfois proposé comme plante ornementale (InfoFlora, 2019)



Gestion

Carte des actions réalisées

Méthodes de contrôle ou d’éradication
Prévention

L'espèce se dispersant par rhizomes : éviter les mouvements de terres pouvant être contaminées par la plante.

Méthodes de contrôle ou d’éradication manuelles

Le bunias d'Orient se reproduisant par voie sexuée (grande quantité de graines à forte longévité) et par voie asexuée (fragments de racines), sa gestion doit combiner plusieurs types d'action et nécessite un suivi sur plusieurs années.

L’arrachage manuel est très efficace, mais envisageable seulement pour les parcelles faiblement infestées. Les plants doivent être arrachés avant la floraison en prenant soin de prélever l'ensemble du système racinaire (déterrer l'ensemble des rhizomes : racine pivotante profonde). Il doit être suivi d'un contrôle à l'automne de la même année. L'opération est à répéter 2 ans avec un contrôle l'année qui suit la dernière intervention (InfoFlora, 2019).

Méthodes de contrôle ou d’éradication mécaniques

Le fauchage reste une des méthodes les plus efficaces pour les zones infestées. À renouveler plusieurs fois par an (au moins deux fois par an) et réaliser avant fructification voire avant floraison (mai à juillet) pour bloquer la formation de graines, si possible au plus près du sol et pendant au moins 5 années avec un contrôle l'année qui suit la dernière intervention (InfoFlora, 2019).

Méthodes de contrôle ou d’éradication chimiques

Il n'y a actuellement aucun retour d'expérience connu sur l'efficacité de l'utilisation de techniques chimiques sur cette espèce. Attention! l’utilisation d’herbicides est interdite à moins de 5 m d’un cours d’eau ou d’une zone de captage et inappropriée en sites naturels. Les méthodes de lutte chimique ont des impacts négatifs sur l’environnement et la santé humaine : il est indispensable de privilégier des méthodes alternatives. De plus, il est nécessaire de se tenir au courant de la législation en vigueur en matière d'utilisation de produits phytosanitaires : http://e-phy.agriculture.gouv.fr/

Méthodes de contrôle ou d’éradication biologiques ou écologiques

Dans les prairies envahies, le pâturage par du bétail (chevaux ou petit bétail) peut aider à diminuer la vitalité et l'abondance de l’espèce. Cependant, en raison du goût et de l'odeur spécifiques de la plante, elle est mal acceptée par les animaux (CABI, 2019).

Méthodes inefficaces ou inappropriées

Les fauches après fructification ont pour conséquence de favoriser la dispersion des graines.

Ne pas utiliser de la terre végétale et des matériaux « inertes » issus de lieux de stockage infestés pour éviter la dissémination des graines que ces matériaux puevent contenir en abondance.

Les fertilisations excessives ont tendance à favoriser la plante.

Pour rappel, les traitements chimiques sont inappropriés dans des sites naturels protégés ou près des cours d'eau.

Gestion des déchets

Tous les rémanents (inflorescences, racines, tiges) doivent être évacués avec précaution en prenant soin d'éviter tous risques de dispersion lors de leur transport et de leur élimination. L'enfouissement en profondeur ou la combustion sont les méthodes de gestion des rémanents les plus sûres.

Précautions

La plante se dissémine facilement lors des fauches, des transports de foin ou de terre contenant des graines et des racines, il est nécessaire de faire très attention.

Ainsi, tout arrachage des plants doit se faire en enlevant tout le système racinaire.

De plus, les engins et outils doivent faire l'objet d'un nettoyage, avant de traiter la zone pour ne pas importer de nouvelles graines d'espèces exotiques, et après les travaux pour ne pas les introduire vers d'autres lieux lors de futurs travaux.

Il faut exercer une pression permanente et assidue sur l’espèce de manière à limiter son retour. Si une combinaison de techniques est trouvée, il faudra poursuivre les travaux d'entretien sur une dizaine d'années, puis effectuer une veille permanente sans relâche.

Commentaires

Une des conséquences de la gestion de l'espèce peut être la mise à nu de surfaces susceptibles d’être rapidement colonisées par une autre espèce végétale exotique envahissante d’où l’importance de végétaliser (semis, plants indigènes) après toute intervention, de mettre en place une surveillance et, si besoin, de répéter les interventions (InfoFlora, 2019).


Sources bibliographiques

Birnbaum C., 2006. Bunias orientalis. NOBANIS – Invasive Alien Species Fact Sheet. 7 p.

CABI, 2019. Bunias orientalis (Turkish warty-cabbage) [en ligne].  Disponible sur : https://www.cabi.org/isc/datasheet/109130 (page consultée le 12/04/2021)

Fried G., 2012. Guide des plantes invasives. Belin, Paris. 272 p.

InfoFlora, 2019. Bunias d'Orient - Bunias orientalis L. (espèce de la liste noire) [en ligne]. Disponible sur : https://www.infoflora.ch/assets/content/documents/neophytes/inva_buni_ori_f.pdf (page consultée le 12/04/2021)

Pichet A., Terrin E., Huc S., 2011. Le Bunias d'orient, Bunias orientalis. Conservatoire botanique national alpin, 4 p.

Steinlein T., Dietz H., 2002. Don't do anything ? Implications of intensive basic research for successful management of the invasive alien plant species Bunias orientalis L. (Brassicaceae). Neobiota, 1: 159-160

-------------------

Citation recommandée : CBNMed, 2021.
Bunias orientalis [en ligne]. INVMED-Flore, plateforme sur les invasions biologiques végétales. Conservatoire botanique national méditerranéen et Conservatoire botanique national de Corse. Disponible sur : http://www.invmed.fr

Auteurs CBNMed : LF, MR, PS, KD, MH, CC, CS
Révision : 2021



Photos