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Koenigia polystachya (Wall. ex Meisn.) T.M.Schust. & Reveal, 2015 [syn. Persicaria polystachya (C.F.W.Meissn.) H.Gross, 1913 ; Rubrivena polystachya (Wall. ex Meisn.) M.Král, 1985]


Nom(s) vernaculaire(s)Renouée de l'Himalaya, Renouée à épis nombreux
FamillePolygonaceae
OrigineAsie
Date d’introductionfin-XIXe (1900)

Statuts

Régions administratives
PACAOccitanieCorse
Prévention

Zones biogéographiques continentales
Sud-OuestPyrénéesMéd. Occ.Méd. PACAMassif CentralAlpine
PréventionPrévention


Description

La renouée de l'Himalaya (Koenigia polystachya) n'a pas été observée à l'heure actuelle en région Provence-Alpes-Côte d'Azur, en région Occitanie ou en région Corse : dans le cas de toute nouvelle observation de cette espèce sur ces territoires, n'hésitez pas à nous alerter (Onglet "Agir" > "Participez aux observations" : http://www.invmed.fr/src/agir/obs.php?idma=43).

  • Port : plante herbacée vivace rhizomateuse.

  • Feuilles : feuilles lancéolées à elliptiques-lancéolées, glabres ou densément pubescentes sur la face supérieure, et faiblement à densément pubescentes sur la face inférieure.

  • Tige : tige dressée, ramifiée, généralement brun-rougeâtre, flexueuse dans sa partie supérieure, glabre à densément pubescente.

  • Fleurs : inflorescence en panicule très ramifiée, large, étalée ; fleurs blanc-crème, parfois rosâtres, hétérostyles, à 3-5 tépales (5 en général), avec de nombreuses glandes rougeâtres, légèrement ordorantes. Floraison de juillet à octobre.

  • Fruits : akènes.

  • Taille : de 1,5 à 2,5 m.

  • Confusions possibles : avec les renouées du Japon, de Sakhaline et de Bohême (Reynoutria spp.), qui sont également des espèces exotiques envahissantes. Elle s'en distingue par ses tépales non carénés, ses inflorescences majoritairement terminales et ses feuilles lancéolées. Elle peut également être confondue avec la renouée des Alpes (Koenigia alpina), qui est indigène. Elle s'en distingue par ses stigmantes non dilatés, ses feuilles médianes plus ou moins auriculées et sa taille plus grande.



Cartes

Répartition par mailles INPN de 5*5 km
Fréquence par départements

Altitudes
Biologie et écologie
MilieuxBerges et ripisylves ; Forêts et maquis ; Milieux anthropiques
Type de reproduction / propagation

La renouée à épis nombreux peut se reproduire par graines (pollinisation par les insectes), mais cela reste assez rare dans son aire d'introduction. Les graines sont dispersées par le vent ou par l'eau. Elle se reproduit principalement de manière végétative grâce à ses rhizomes et à ses tiges qui peuvent se bouturer. Des fragments de rhizomes et de tiges d'1 cm peuvent former des nouvelles plantes. Ils sont dispersés par l'eau (crues) et par les activités humaines (équipements, véhicules, sol contaminé, etc.).

Type(s) biologiqueHémicryptophyte

Phénologie
Floraison (mois)JFMAMJJASOND


Impacts et aspects positifs
Impacts écologiques

D'après la bibliographie : La renouée à épis nombreux peut envahir des milieux naturels ou semi-naturels, et former des stations denses grâce à sa croissance rapide et sa multiplication par les rhizomes. Elle peut remplacer les espèces indigènes par compétition pour la lumière et en produisant une grande quantité de litière (les feuilles et les tiges meurent en hiver) qui peut empêcher leur germination.

Des impacts négatifs sur l'abondance des populations d'insectes ont été recensés. De plus, elle peut avoir un effet négatif sur le fonctionnement de l'écosystème, le cycle des nutriments, la succession naturelle et la chaine trophique.


Impacts sanitaires

D'après la bibliographie : Aucun impact sanitaire n'est recensé actuellement.


Impacts sur les activités humaines

D'après la bibliographie : Les zones envahies par la renouée à épis nombreux sont sensibles à l'érosion (lorsque celle-ci meurt en hiver) notamment les berges de cours d'eau.



Gestion

Carte des actions réalisées

Méthodes de contrôle ou d’éradication
Prévention

Éviter de planter la renouée à épis nombreux, ne pas rejeter dans la nature.

La renouée à épis nombreux est désormais inscrite sur le Règlement européen n°1143/2014  relatif à la prévention et à la gestion de l'introduction et de la propagation des espèces exotiques envahissantes, repris par arrêtés ministériels du 14 février 2018 puis du 2 mars 2023 portant mise à jour de la liste des espèces animales et végétales exotiques envahissantes sur le territoire métropolitain. Il est ainsi interdit d'introduire cette espèce dans le milieu naturel, de l'utiliser, de la transporter, de la détenir, de l'échanger ou de la commercialiser.

Méthodes de contrôle ou d’éradication manuelles

L'arrachage manuel (à l'aide d'une pelle ou d'une bêche) est possible pour gérer les populations de renouée à épis nombreux pour les plantes jeunes dans des petites stations. Il faut veiller à retirer le plus possible de rhizomes et racines, puis surveiller le site pendant plusieurs années, en arrachant toute nouvelle plantule.

Méthodes de contrôle ou d’éradication mécaniques

La fauche est possible pour contrôler les populations de renouée à épis nombreux mais ne permet pas de l'éliminer. Elle doit être réalisée le plus près possible du sol et toutes les 2-3 semaines d'avril à août, et pendant plusieurs années.

L'arrachage mécanique est possible pour gérer les populations de cette espèce, en enlevant tous les rhizomes et racines, ce qui est difficile et coûteux (les rhizomes peuvent s'enfoncer dans le sol jusqu'à 5 m). De plus, cette méthode déstabilise le sol et augmente le risque d'érosion. Une surveillance du site et le prélèvement de toute nouvelle plantule ou rhizome sont à effectuer pendant plusieurs années.

Le bâchage avec un plastique noir épais peut être réalisé après avoir coupé les tiges au ras du sol. Celui-ci doit couvrir toute la zone traitée et dépasser de 7 m autour de la station, et être maintenu pendant au moins de 2 ans. Cette méthode permet de contrôler la renouée à épis nombreux mais pas de l'éliminer. Le site est à surveiller durant plusieurs années.

Méthodes de contrôle ou d’éradication chimiques

L'application d'herbicides (glyphosate, triclopyr, 2,4-D, picloram, imazapyr) sur les feuilles ou sur les tiges coupées ne permet pas d'éradiquer les populations de renouée à épis nombreux car les rhizomes repartent l'année suivante. De plus, ces herbicides non sélectif ont des effets négatifs sur la végétation indigène. Attention! l’utilisation d’herbicides est interdite à moins de 5 m d’un cours d’eau ou d’une zone de captage et inappropriée en sites naturels. Les méthodes de lutte chimique ont des impacts négatifs sur l’environnement et la santé humaine : il est indispensable de privilégier des méthodes alternatives. De plus, il est nécessaire de se tenir au courant de la législation en vigueur en matière d'utilisation de produits phytosanitaires : http://e-phy.agriculture.gouv.fr/

Méthodes de contrôle ou d’éradication biologiques ou écologiques

Un pâturage intensif par les chèvres donne un résultat similaire à la fauche, mais les chèvres consomment également les plantes indigènes présentes dans le secteur.

L'arrosage avec de l'eau de mer dans les zones côtières peut aider à contrôler la renouée à épis nombreux car celle-ci est sensible au sel. Cependant, cela aura également un effet sur les espèces indigènes.

Méthodes inefficaces ou inappropriées

La renouée à épis nombreux repart après l'application d'herbicides.

La fauche et l'arrachage peuvent être contreproductifs si des fragments de tiges ou de rhizomes sont dispersés ou laissés sur place, car ils peuvent former de nouvelles plantes ou de nouvelles stations.

Gestion des déchets

Les produits d'arrachage doivent être évacués directement vers un site de destruction (incinération) en évitant d'être stockés (même temporairement, et sous réserve, dans le cas contraire, de l'obtention d'une dérogation au transport de l'espèce).

En effet, les déchets verts issus de la gestion doivent être exportés du site (séchés si nécessaire) et brûlés en sécurisant les dépots, pour éviter que les rhizomes, tiges ou graines ne forment de nouvelles plantes. Il ne faut pas laisser les déchets sur place ni les composter.

Précautions

Les graines pouvant être dispersées à travers le déplacement des engins et outils utilisés, leur nettoyage est à effectuer pour ne pas disséminer les graines et éviter le transfert non intentionnel de semences ou de fragments en provenance des zones envahies.

Commentaires

Espèce végétale exotique envahissante sur le territoire métropolitain :

- Règlement d'exécution 2022/1203 de la Commission du 12 juillet 2022 modifiant le règlement d'exécution (UE) 2016/1141 pour mettre à jour la liste des espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l'Union.
- Arrêté du 2 mars 2023 portant mise à jour de la liste des espèces animales et végétales exotiques envahissantes sur le territoire métropolitain.
- Arrêté du 14 février 2018 relatif à la prévention de l'introduction et de la propagation des espèces végétales exotiques envahissantes sur le territoire métropolitain. Annexe I-4.

La renouée à épis nombreux est considérée comme une espèce problématique dans 4 états des États-Unis, et elle est interdite d'introduction en Suisse.


Sources bibliographiques

AbInvasive, 2016. Himalayan knotweed. Alberta Invasive Species Council, 2 p.

Branquart E., Vanderhoeven S., Van Landuyt W., Van Rossum F., Verloove F., 2018. Koenigia polystachya - Himalayan knotweed [en ligne]. Invasive species in Belgium.  Disponible sur : http://ias.biodiversity.be/species/show/85 (page consultée le 12/03/19)

Enviraculture, 2017. Himalayan Knotweed (Persicaria wallichii). Enviraculture, 1 p.

Groom Q., 2011. Rubrivena polystachya [en ligne]. Manual of the Alien Plants of Belgium. Disponible sur : http://alienplantsbelgium.be/content/rubrivena-polystachya (page consultée le 12/03/19)

GT IBMA, 2016. Persicaria polystacha (Rubrivena polystachya) [en ligne]. Base d’information sur les invasions biologiques en milieux aquatiques. Groupe de travail national Invasions biologiques en milieux aquatiques. UICN France et Onema. Disponible sur : http://www.gt-ibma.eu/espece/persicaria-polystacha/

Invasive Plant Solutions, 2019. Himalayan knotweed (Persicaria wallichii) [en ligne]. Japanese Knotweed and Invasive Plant Control Specialists. Disponible sur : http://www.knotweed.ie/the-plants/himalayan-knotweed.html (page consultée le 12/03/19)

King County, 2015. Best management practices. Invasive Knotweeds. King County Noxious Weed Control Program, 15 p.

King County, 2019. Himalayan knotweed identification and control [en ligne]. Disponible sur : https://www.kingcounty.gov/services/environment/animals-and-plants/noxious-weeds/weed-identification/invasive-knotweeds/himalayan-knotweed.aspx (page consultée le 12/03/19)

JardinSuisse,  2015. Polygonum polystachyum [en ligne]. Néophytes envahissantes. Plantes interdites. Disponible sur : http://www.neophyten-schweiz.ch/index.php?l=F&p=1&t=10 (page consultée le 12/03/19)

Newman J., 2015. Rapid risk assessment summary sheet. Himalayan Knotweed (Persicaria wallichii). GB non native species secretariat, 9 p.

O'Flynn C. & Duffy O., 2013. Himalayan knotweed Persicaria wallichii. The National Biodiversity Data Centre, 2 p.

Robison R., 2016. Persicaria wallichii Risk Assessment [en ligne]. California Invasive Plant Council. Disponible sur : https://www.cal-ipc.org/plants/risk/persicaria-wallichii-risk/ (page consultée le 12/03/19)

Van de Witte Y., 2019. Persicaria wallichii (Himalayan knotweed) [en ligne]. Centre for Agriculture and Biosciences International. Disponible sur : https://www.cabi.org/isc/datasheet/120210 (page consultée le 12/03/19)

Washington State, 2019. Himalayan knotweed Persicaria wallichii [en ligne]. Disponible sur : https://www.nwcb.wa.gov/weeds/himalayan-knotweed (page consultée consulté le 12/03/19)

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Citation recommandée : CBNMed, 2021. Koenigia polystachya [en ligne]. INVMED-Flore, plateforme sur les invasions biologiques végétales. Conservatoire botanique national méditerranéen et Conservatoire botanique national de Corse. Disponible sur : http://www.invmed.fr

Auteurs CBNMed : MLB, KD, MH, CC, CS
Révision : 2022



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