Photo Pistia stratiotes (c) Huynh-Tan B.

BONNES PRATIQUES...
À LA MAISON

 

POURQUOI DEVRAIS-JE ME SOUCIER DE CES ESPÈCES ?

Acheter une plante exotique envahissante (ou la prélever dans la nature) et la ramener chez soi n'est pas un acte anodin... Même si l'on peut être séduit par son esthétique, son parfum ou son aspect inoffensif, si l'on n'arrive pas à la maintenir confinée chez soi, il y a de gros risques pour qu'elle puisse avoir de lourdes conséquences pour l'environnement. Bonne nouvelle cependant : il y a de multiples manières d'agir pour éviter leur propagation ou leur introduction en milieu naturel ! Nous vous donnons quelques conseils et pistes d'actions.

 

QUE FAIRE ? COMMENT AGIR ? COMMENT PRÉVENIR LEUR PROPAGATION ?
  • Renseignez-vous sur la thématique, sur les listes de plantes exotiques envahissantes de votre région.
  • Parlez-en autour de vous (aux élus de votre commune, à votre entourage, voisins et familles, etc.).
  • Ouvrez l'oeil !
  • Et si vous souhaitez vous débarrasser de vos plantes d’aquarium... jetez-les à la poubelle et rejetez l’eau, sans fragment de plantes, dans l’évier.

 

 
DANS MON JARDIN

 

POURQUOI DEVRAIS-JE ME SOUCIER DE CES ESPÈCES ?

Les plantes exotiques envahissantes menacent les milieux naturels, mais peuvent aussi se retrouver dans votre jardin ! Certaines (annuelles par exemple) se dispersent librement et une fois bien implantées, sont difficiles à enlever. D'autres (vivaces par exemple) peuvent rapidement croitre et se retrouver dans la propriété de votre voisin, en milieu naturel ou même vous faire encourir des risques (branches qui se cassent facilement, plante rapidement inflammable ou toxique par exemple). Parfois, des plantes ornementales deviennent même fatales pour les pollinisateurs de votre jardin, comme l'araujia porte-soie par exemple.

 

COMMENT PRÉVENIR LEUR PROPAGATION ?
  • Plantez des espèces locales ! Il existe une grande variété de belles plantes indigènes faciles à entretenir. Les papillons et autres pollinisateurs vont adorer ! Les marques Végétal Local et Corsica Grana permettent justement de valoriser les producteurs de plants d'origine locale.
  • Si vous préférez le charme de l'exotisme, évitez d'utiliser des plantes exotiques envahissantes dans votre aménagement paysager (consultez la liste de ces espèces considérées problématiques dans votre région : ici).
  • Évitez de disperser ces plantes hors de votre jardin (graines, boutures, etc.) : si vous choisissez de les retirer, consultez préalablement les préconisations de gestion dans les fiches INVMED-Flore pour vous aider dans votre choix. Faites attention avec les résidus de plantes et vérifiez bien que celles-ci n'ont pas repoussé. N'hésitez pas à tailler les plantes exotiques envahisantes avant floraison, afin de limiter leur dispersion et surtout... n'utilisez pas/plus d’herbicides pour gérer ces espèces : elles y sont résistantes!
  • Si vous craignez que votre jardin perde de son éclat après avoir éliminé les plantes exotiques envahissantes, parlez-en à votre pépiniériste ou votre fleuriste, ils seront en mesure de proposer des alternatives appropriées.

 

 

EN PROMENADE, EN BIVOUAC ET ACTIVITÉS DE PLEIN AIR
 
POURQUOI DEVRAIS-JE ME SOUCIER DE CES ESPÈCES ?

Les plantes exotiques envahissantes peuvent nuire à notre capacité à profiter des espaces naturels. Des plantes exotiques envahissantes formant d'énormes massifs très denses telles que les renouées, ou des formations épineuses telles que les oponces peuvent se développer sur les sentiers, rendant la randonnée difficile, voire impossible. Certaines plantes aquatiques comme les jussies ou les myriophylles peuvent envahir des plans d'eau et gêner les activités de pêche ou de baignade. Certaines peuvent envahir les communautés végétales en ombrageant et en excluant les plantes, arbres et arbustes sauvages locaux, réduisant ainsi la beauté et la diversité de nos communautés végétales.

 

COMMENT PRÉVENIR LEUR PROPAGATION ?
  • Apprenez à reconnaître les zones envahies et évitez de les traverser pour éviter de propager des éléments (graines, boutures, etc.) de plantes exotiques envahissantes.
  • Nettoyez votre équipement (chaussures de marche, bottes, etc.), vos animaux et même votre matériel (pêche, par exemple) entre vos activités et promenades dans des zones envahies, si possible avant de quitter les zones de présence de plantes exotiques envahissantes. Assurez-vous d'enlever toutes les graines et autres parties de la plante qui pourraient se disperser.
  • Signalez toute observation de plantes exotiques (principalement des catégories "Émergentes" et "Prévention") sur le site INVMED : vous aiderez la communauté scientifique à mieux comprendre leur répartition !

 

 

DANS MON POTAGER, MON PRÉ, MON CHAMP, ETC.
 
POURQUOI DEVRAIS-JE ME SOUCIER DE CES ESPÈCES ?

Les plantes exotiques envahissantes, parfois appelées "mauvaises herbes", sont une grande préoccupation pour tout éleveur ou agriculteur. Celles-ci peuvent réduire les rendements des cultures et nombreuses sont non comestibles ou toxiques pour le bétail. Dans les pâturages, ces plantes peuvent favoriser les monocultures, ce qui limite la variété des plantes dans l'alimentation du bétail (qui se nourrisent de manière sélective de plantes indigènes). Cela réduit la concurrence pour les plantes exotiques envahissantes, leur permettant de se développer et de se propager. Les plantes exotiques envahissantes évincent les plantes cultivées, ainsi que la consommation d'engrais et d'eau destinés aux cultures.

 

COMMENT PRÉVENIR LEUR PROPAGATION ?
  • Réalisez un contrôle des plantes exotiques envahissantes dans les zones de clôtures et de fossés adjacents à vos champs et vos prés, ce qui réduit considérablement le risque d'envahissement de vos parcelles.
  • Apprenez à identifier les plantes exotiques envahissantes de votre région, cela vous permettra de comprendre les impacts connus et de comprendre les enjeux.
  • Signalez toute observation (principalement des catégories "Émergentes" et "Prévention") sur le site INVMED-Flore : vous aiderez la communauté scientifique à trouver des solutions pour gérer efficacement ces espèces et limiter les impacts de celles-ci sur vos parcelles. Plus les espèces exotiques envahissantes sont détectées tôt, plus il est facile et économique de les contrôler.
  • Nettoyez vos bottes, équipements et pneus après avoir travaillé sur un site envahi par des plantes exotiques envahissantes afin d'éviter de répandre des éléments (graines, boutures, insectes parasites ou spores, etc.) vers un nouvel emplacement.

 

 

SUR LE LITTORAL, SUR LES ÎLES...
 
POURQUOI DEVRAIS-JE ME SOUCIER DE CES ESPÈCES ?

Le littoral méditerranéen (comprenant les îles et îlots typiques de la région) représente un milieu fragile constitué de nombreuses plantes locales endémiques (c'est-à-dire qui ne se retrouvent qu'en région méditerranéenne et nulle part ailleurs dans le monde) et cette biodiversité est menacée par la propagation de plantes exotiques envahissantes, le plus souvent couvrantes comme les griffes de sorcière ou créant des massifs impénétrables comme les oponces ou les agaves, par exemple. Comme l'a publié le Ministère en charge de l'écologie, ces espèces participent au déclin mondial de la biodiversité : il est important d'agir !

Causes de l'érosion de la biodiversité

+ vous pouvez trouver un résumé en vidéo : ici

 

COMMENT PRÉVENIR LEUR PROPAGATION ?
  • Apprenez à reconnaître les zones envahies et évitez de les traverser pour éviter de propager des éléments (graines, boutures, etc.) de plantes exotiques envahissantes. Un projet européen (Life Habitats Calanques) propose par exemple un guide de bonnes pratiques relatif à ces espèces sur le littoral provençal, qui vise à fournir des informations essentielles sur ces plantes et à donner les bonnes astuces pour adopter les bons gestes chez soi. Vous pouvez consulter ce guide : ici
  • N'entravez pas le travail des gestionnaires d'espaces naturels qui contrôlent ces espèces pour la conservation des plantes locales méditerranéennes.

 

 

EN VILLE, DANS MA COLLECTIVITÉ
 
POURQUOI DEVRAIS-JE ME SOUCIER DE CES ESPÈCES ?

En milieu urbain ou périurbain, les milieux végétalisés (espaces verts, etc.) ont un sol généralement remanié par les activités humaines. Ces sites sont donc susceptibles d’être plus fréquemment colonisés par des plantes exotiques envahissantes... Avec l’arrivée de la loi n°2014-110, communément appelée « Zéro phyto », l’utilisation des produits phytosanitaires de synthèse pour l’entretien des milieux urbains est interdite depuis le 1er janvier 2017. Cette interdiction implique un remaniement obligatoire des méthodes de gestion de ces espaces mais aussi une meilleure prévention de l'arrivée de plantes exotiques dont certaines sont très problématiques ! comme l'ambroisie à feuilles d'armoise par exemple : son pollen provoquant chez de nombreuses personnes des réactions allergiques importantes.

 

COMMENT PRÉVENIR LEUR PROPAGATION ?
  • Apprenez à reconnaitre et à signaler les espèces exotiques envahissantes de votre commune. Par exemple, mettez en place des formations de reconnaissance de ces espèces pour votre personnel. Dans le cas des ambroisies, il existe une plateforme interactive ("signalement-ambroisies") permettant d'alerter les autorités dédiées au contrôle de cette espèce si vous observez un ou plusieurs pieds près de chez vous. Plus d'informations : ici
  • Vous pouvez réalisez un diagnostic sur votre commune (ou territoire d'actions).
  • Intégrez la liste des plantes exotiques envahissantes et potentiellement envahissantes, à proscrire des cahiers des charges des marchés publics passés auprès des aménageurs et paysagistes, mais aussi des carnets de commande des plantations de vos espaces verts, par exemple.
  • Intégrez la problématique dans vos documents d’urbanismes, avec des points de vigilance ou des préconisations de gestion (référez-vous au site INVMED-Flore pour cela).
  • Sensibilisez les gestionnaires de vos espaces verts communaux et bords de routes, en apportant des préconisations de gestion adaptées.

 

 

EN VOYAGE
 
POURQUOI NE DEVRAIS-JE PAS RAPPORTER UNE PLANTE COMME SOUVENIR DE VACANCES ?

Geste anodin assez tentant, rapporter une plante (graines, boutures, etc.) d'un pays étranger nécessite des formalités particulières qui vous seront demandées à la douane. En France, il faut savoir que l'importation de matériel végétal provenant d'un pays étranger à l'Union européennne est soumise à autorisation (permis d'importation, certificat phytosanitaire, etc.). Au sein de l'Union Européenne, le transport de végétaux est libre À CONDITION qu'il ne s'agisse pas d'espèces menacées ou d'espèces exotiques envahissantes (un permis peut être exigé selon les cas et selon les pays traversés).

 

COMMENT ÉVITER DE NOUVELLES INTRODUCTIONS ?
  • Ne faites pas de prélèvements dans la nature : tout ce que vous risquez en voyageant avec quelques plantes, c'est de vous les voir confisquer à la douane et qu'elles ne supportent pas le voyage. Préférez celles qui sont vendues dans le commerce, vous limitez ainsi le risque de voir vos plantes retenues à la douane. Songez aussi que la plante que vous rapporterez en France peut présenter un danger pour la biodiversité locale (consultez la liste de ces espèces considérées problématiques dans votre région : ici).
  • Ne rapportez pas de plantes exotiques envahissantes ou potentiellement envahissantes de vos voyages : si vous voyagez en avion, les plantes tropicales supporteront d'ailleurs mal les soutes d'avion réfrigérées ! De plus, si vous ramenez des pots, la terre peut potentiellement être contaminée par des organismes potentiellement exotiques envahissants (pour les plantes, mais pas seulement : le plathelminthe de Nouvelle-Guinée est sans doute arrivé en France dans des pots de plantes importées, par exemple).

N.B. : Ces contrôles aux frontières permettent (1) de lutter contre le pillage des espèces (la convention de Washington, dite CITES prévoit une surveillance du commerce international des plantes et des animaux) et (2) d'éviter la dissémination de parasites et de maladies (certains végétaux peuvent être vecteurs d'un organisme pathogène ou d'un ravageur).

 

 

POUR RÉSUMER...
 
BONNES PRATIQUES GÉNÉRALES
  • N'achetez pas des plantes exotiques envahissantes ou potentiellement envahissantes (issues des listes régionales) : renoncer à leur utilisation permettra de limiter leurs impacts sur les espèces locales, le milieu naturel, la santé publique ou encore l'économie. Privilégiez plutôt l'utilisation d'espèces indigènes, ou de plantes exotiques NON envahissantes.
  • Si vous gérez une plante exotique envahissante, faites attention à certaines qui peuvent piquer, couper, blesser, vous laisser des produits toxiques sur la peau ou les muqueuses, vous provoquer rhinites ou conjonctivites, etc. : renseignez-vous dans les fiches espèces et protégez-vous ! Évitez aussi de disperser les graines ou les déchets végétaux, en particulier les parties de plantes qui pourraient s’enraciner (par exemple des parties de figuier de Barbarie ou des troncs de yucca), et faire appel aux services appropriés de gestion des déchets. Toute action de gestion mal réalisée peut s'avérer contre-productive : n'intervenez donc pas sans vous êtes renseigné ou sans accompagnement adéquat !
  • Veillez à ne relâcher aucun animal de compagnie ou autre espèce d’ornement ou d'aquarium dans la nature et s’assurer de contacter les personnes ressources si le souhait de se séparer de ses plantes ou de son animal se fait sentir.
  • Évitez d’importer ou d'exporter des espèces exotiques (sous toutes formes que ce soit : graine, propagule, plante, larve, œuf ou spécimen adulte) de ou vers un autre pays sans une autorisation spécifique.
  • Ne pas hésiter à s’informer sur la thématique des espèces exotiques envahissantes, en consultant notamment les actualités de la plateforme INVMED-Flore.

 

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